C’est désormais officiel, Yahoo et Verizon sont parvenus à un accord définitif concernant le rachat des activités Internet de l’ancienne pépite du web : moteur de recherche, sites (Yahoo News, Yahoo Mail, finances) et régie publicitaire, ainsi que ses biens immobiliers.
La mauvaise presse entourant les révélations sur les cyberattaques subies par Yahoo et la fuite de données massives qui s’en est suivie avait incité Verizon à « évaluer ses intérêts » vis-à-vis de la firme. Et selon certains médias américains, à exiger un rabais conséquent après avoir posé 4,8 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) sur la table pour acquérir une entreprise à la réputation sauve.
La crainte d’un retrait de Verizon
Depuis, des négociations étaient en cours entre Yahoo et Verizon, représenté par Tim Armstrong, à la tête d’AOL (racheté 4,4 milliards de dollars par l’opérateur télécoms en 2015) et pressenti pour prendre la tête de la nouvelle entité. En cas d’échec, celui-ci n’excluait pas de se retirer du deal : une clause de réserve permettait en effet à Verizon de revenir sur les termes du rachat s’il était prouvé que Yahoo avait volontairement dissimulé un accès non autorisé à sa base de données et/ou une divulgation non autorisée des données personnelles entraînant un « impact matériel » sur la valeur de l’entreprise. Autant de cases cochées par Yahoo…
Verizon est resté, mais pas à n’importe quel prix : 350 millions de dollars, soit le montant de la ristourne consentie par Yahoo, indique le communiqué de l’opérateur télécoms. Par ailleurs, Verizon a fait ajouter un amendement au contrat : les deux firmes partageront la responsabilité de « certaines obligations légales et réglementaires découlant de violations de données contractées par Yahoo ».
Des enquêtes en cours après les fuites de données
Autrement dit, Verizon ne devra s’acquitter que de 50% du montant des amendes dont Yahoo pourraient faire l’objet si des poursuites étaient engagées par d’anciens clients mécontents ou des organismes gouvernementaux, à l’instar du G29 (les CNIL européennes) qui étudie les conséquences d’une telle fuite de données. Les amendes découlant de poursuites lancées par les actionnaires ou par le régulateur des marchés financiers américains, la SEC (Securities and Exchange Commission), seront de la responsabilité de Yahoo, futur “Altaba”. L’opérateur aurait même provisionné un milliard de dollars pour solder d’éventuelles indemnisations.
Avec ce nouvel accord, Verizon ne peut plus faire marche arrière et invoquer l’impact matériel négatif des fuites de données sur la valeur de l’entreprise. L’acquisition de Yahoo est désormais évaluée à 4,48 milliards de dollars et devrait être finalisée – sauf coup de théâtre – d’ici juin 2017.
Affaire conclue.
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Bien avant d’obtenir son ticket d’entrée à la Maison Blanche aux côtés de Donald Trump, Peter Thiel s’était déjà fait connaître en investissant dans Facebook alors que le réseau social n’en était qu’à ses balbutiements, puis en fondant Paypal en 1998 avec Max Levchin et Elon Musk. En 2004, il a créé Palantir Technologies, startup spécialisée dans l’analyse de données. Autant d’atouts que l’entrepreneur a aujourd’hui à offrir au nouvel occupant du bureau ovale.
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