Le sursis aura été de courte durée pour l’héritier et actuel dirigeant de Samsung, Lee Jae-Yong. Soupçonné de corruption dans le cadre d’une affaire qui a ébranlé la Corée du Sud et conduit à la destitution de la présidente Park Geun-hye (qu’elle conteste devant la Cour constitutionnelle), le dirigeant de Samsung a finalement été arrêté et placé en détention provisoire vendredi 17 février, notamment pour avoir approuvé le versement de 36 millions de dollars (34,2 millions d’euros) à Choi Soon-Sil, amie et confidente de l’ombre de la présidente en contrepartie des faveurs du gouvernement.
Les soupçons se portent en particulier sur un projet de fusion potentiellement litigieux entre deux entités du groupe (Cheil Industries et C&T) en 2015. Les actionnaires ont opposé leur veto à cette fusion estimant que C&T avait été délibérément sous-évaluée et que cela conférerait à Lee Jae-yong trop de pouvoir et d’influence sur cette nouvelle entité. La Caisse nationale de retraites, gros actionnaire de Samsung sous tutelle du ministère des Affaires sociales, avait pourtant soutenue l’opération.
Des soupçons de corruption répétées
En janvier, le tribunal de Séoul avait estimé que l’arrestation Lee Jae-Yong (alias Jay Y. Lee), fils du président de Samsung et dirigeant de fait depuis 2014 et la mise en retrait de son père pour raisons de santé, n’était pas nécessaire à la poursuite de l’enquête.
« Il est avéré qu’il est nécessaire d’arrêter (Lee Jae-Yong) à la lumière d’un nouveau chef d’accusation et de nouvelles preuves », indique un porte-parole du tribunal auprès duquel les autorités avaient requis la délivrance d’un mandat d’arrêt.
De nouvelles preuves à charge
La cour a finalement infirmé sa décision après l’apport de nouvelles preuves fournies par le bureau du procureur spécial. L’héritier se retrouve aujourd’hui en détention provisoire dans l’attente d’une inculpation et d’un éventuel procès. Lee avait été placé dans un centre de détention de Séoul en attendant la décision de justice, il y restera après l’émission du mandat d’arrêt.
Selon Bloomberg, il pourrait se passer 18 mois avant la tenue d’un procès et l’annonce d’un verdict.
Une situation qui place le conglomérat dans l’embarras, après la débâcle du Galaxy Note 7. Le titre a perdu 1,5 % dans la matinée, mais Samsung préfère rester mesuré : « Nous ferons de notre mieux pour que la vérité soit dévoilée lors du processus judiciaire ultérieur », a indiqué le groupe dans un communiqué.
Lee a été interrogé plusieurs fois sur les faits qui lui sont reprochés, s’il confirme le versement de 36 millions de dollars, il réfute les allégations de faveurs politiques pour la fusion. En revanche, il a concédé avoir rencontré en privé la présidente Park et avoir donné un cheval de course d’une valeur d’un milliard de wons (820 000 euros environ) à la fille de Choi pour son entrainement équestre en Allemagne.
Samsung est le premier conglomérat du pays : son chiffre d’affaires représente 20 % du PIB de la Corée du Sud.
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On va vers un monde contrôlé non plus par les États (ce qui est déjà assez peu le cas) mais par quelques grosses boîtes. Ce n’est pas ces gesticulations qui changeront la donne.
Ici, il serait candidat à la présidentielle!