Qu’on admire tant qu’on voudra la société humaine, il n’en sera pas moins vrai qu’elle porte nécessairement les hommes à s’entre-haïr à proportion que leurs intérêts se croisent, à se rendre mutuellement des services apparents et à se faire en effet tous les maux imaginables.
Jean-Jacques Rousseau
Nous sommes tous des trolls
Nous sommes tous des trolls. Vous, moi, mon rédac-chef, votre voisine… Chacun de nous est un troll en puissance. Mais c’est quoi, un troll ? Un utilisateur qui publie des commentaires désagréables sur Internet et qui, protégé par l’anonymat, cherche avant tout à blesser son prochain.
On a tendance à qualifier une certaine partie de la population Internet de troll. Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Quels sont leurs réseaux ? Une chose impossible à déterminer, selon une étude américaine, puisqu’en réalité, nous sommes tous des trolls. Nous devenons troll seulement dans certaines situations bien précises, sous l’énervement ou sous la pression de la foule.
De la fabrication d’un troll
Les universités de Cornell et de Stanford ont mené une étude pour comprendre qui sont les trolls, mais surtout comment ils en arrivent à sortir des immondices. Cette étude, nommée Anyone Can Become a Troll : Cause of Trolling Behavior in Online Discussions, a étudié un panel de 667 personnes choisies au hasard.
Deux groupes distincts ont ensuite été formés. L’un d’eux a été soumis à un questionnaire simple. Le deuxième a eu le droit à un questionnaire beaucoup plus ardu et long à terminer, censé énerver les participants.
Une fois le questionnaire rempli, chaque participant a été mis devant un faux article en ligne, accompagné de faux commentaires, soit bienveillants, soit malveillants selon les sujets. L’étude leur a alors demandé de laisser un commentaire, soit pour répondre à l’article, soit à un autre utilisateur.
Le troll dépend de l’humeur
Et les résultats sont sans appel. 68 % des participants énervés soumis à des commentaires de trolls ont trollé en retour. 47 % du groupe des énervés soumis à des commentaires bienveillants ont été désagréables avec les autres utilisateurs.
Le groupe des “calmes” n’a trollé que dans 49% du temps face à des commentaires trollesques. Face à des commentaires intelligents, ce chiffre n’est monté qu’à 35%.
En plus de cette expérience, les auteurs de l’étude ont étudié 16 millions de commentaires postés sur CNN.com. Et un constat s’est imposé : presque 50% des trolls repérés venaient de commentateurs n’ayant jamais été malveillants auparavant. De même, les trolls ont plus tendance à publier en début de semaine ainsi que dans la nuit.
Une étude intéressante qui pourrait aider à comprendre les comportements négatifs sur Internet. Des comportements qui varient donc selon l’humeur, la situation et surtout l’émulation de groupe.
Les hommes sont des trolls ; une triste et continuelle expérience dispense de la preuve; cependant l’homme est naturellement bon quand il doit publier un commentaire sur Internet.
A-peu-près Jean-Jacques Rousseau
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Pas d’accord avez votre définition du terme troll, ou alors il a largement évolué depuis ses débuts.
Encore un article appeau à troll -_-‘
porte nawak, je suis un nain…. et j’emm… celui qui dira le contraire