La GDC – pour Game Developers Conference, l’un des événements réservés aux professionnels du jeu vidéo les plus importants du monde – est une opportunité unique pour de nombreux développeurs. Il est possible d’assister à des conférences, de rencontrer des acteurs influents du milieu, d’obtenir des informations utiles sur le marché du jeu vidéo, d’avoir des retours essentiels sur ses projets en cours, de voir des jeux en plein développement et même, pour certains, de se trouver un éditeur. Il se tiendra du 27 février au 1er mars prochain, mais pour les développeurs originaires des sept pays concernés par le décret présidentiel à vocation anti-terroriste signé par le président Donald Trump le 27 janvier dernier, le déplacement semble bien compromis. À tel point que les organisateurs de la GDC se sont déjà engagés publiquement à rembourser ceux qui auront été touchés par ce changement radical de politique.
GDC is a global community – we’re horrified by the #MuslimBan. Of course we’ll refund affected attendees, and keep fighting for inclusivity.
— Official_GDC (@Official_GDC) 29 janvier 2017
À l’instar d’autres studios qui ont ouvertement critiqué la décision de Donald Trump comme le développeur de Ratchet & Clank, Insomniac Games, l’éditeur de petits jeux à succès, Devolver Digital, a décidé de prendre les devants en proposant aux éditeurs issus des pays concernés de montrer leurs jeux, en leur nom, lors de son événement maison qui se déroulera en marge de la GDC, le « Devolver Underground ». Les candidatures sont déjà ouvertes et il est possible d’envoyer un dossier à [email protected] comprenant des informations essentielles comme le nom du jeu, le nom du studio, une description, un lien vers une vidéo et, bien entendu, le pays d’origine.
Le site technologique The Verge rapporte ainsi les propos de Harry Miller, cofondateur de l’éditeur.
« L’idée était qu’on allait quand même pouvoir aider ces développeurs à notre façon en présentant ces jeux en leurs noms. La GDC est parfois la seule occasion pour un grand nombre de pairs et de journalistes de jouer à ces jeux lors d’un événement. »
Priorité aux pays concernés, mais démarche ouverte à tous
La place ne sera pas infiniment extensible et Devolver étudiera d’abord le cas des jeux dont les développeurs sont des ressortissants d’Irak, d’Iran, de Lybie, de Somalie, du Soudan, de Syrie et du Yémen. Certes, il ne s’agit pas de pays particulièrement connus pour leur exportation vidéo-ludique, mais Miller affirme que l’éditeur se tient prêt à les accueillir dans la mesure du possible, quel que soit la nature ou la qualité des jeux présentés.
« Il n’y a pas de critères sur le contenu ou la qualité, nous cherchons simplement à fournir un peu d’expositions aux personnes qui ont dû annuler leur venue à la GDC pour partager leur travail. Franchement, nous n’avons aucune estimation du nombre de personnes qui seront concernées par cette interdiction d’entrée de territoire, mais l’idée c’est de mettre quelques configurations à disposition, ce qui permettra aux gens de jouer aux titres qu’ils veulent. »
La démarche reste cependant ouverte à tous, donc si vous êtes un créateur de jeu et que vous n’avez pas la possibilité de venir à la GDC pour d’autres raisons – pécuniaires, par exemple – il est toujours possible de tenter sa chance. Mike Wilson, autre cofondateur de Devolver Digital, en profite pour remettre une couche dans l’aspect international dont se revendique l’éditeur.
« Une des choses que me plaît le plus dans le jeu vidéo, c’est qu’il est vraiment mondial par essence. Il transcende les frontières et les différences culturelles plus facilement que les autres formes d’art. Et le fait de travailler avec tous ces gens qui viennent des quatre coins du monde, avec une grande diversité de parcours, a joué un grand rôle dans le succès de Devolver et dans notre propre épanouissement. »
Et ce ne sont pas que des paroles en l’air. Un petit coup d’œil à la liste des jeux édités par Devolver permet de voir que 17 pays et 5 continents sont représentés au total.
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