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[Corée du Sud] Mandat d’arrêt requis contre l’héritier de Samsung, soupçonné de corruption

Pas de répit pour le chaebol sud-coréen, après le crash du Galaxy Note 7 poussant le groupe à stopper sa production, voici que l’héritier du groupe et vice-président de Samsung Electronics, Lee Jae-Yong, est soupçonné de corruption.

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Depuis plusieurs semaines, la Corée du Sud est secouée par un retentissant scandale de corruption centré sur l’amie et confidente de l’ombre de la présidente Park Geun-Hye, Choi Soon-Sil. Un scandale qui a entraîné sa destitution, votée en décembre dernier par le Parlement. Choi Soon-Sil est accusée d’avoir bénéficié des largesses de la présidente et profité de cette relation pour soutirer des sommes faramineuses aux conglomérats coréens aux bénéfices de fondations créées par ses soins.

Corruption au sommet de l’Etat

C’est dans ce contexte que les enquêteurs travaillant sur cette affaire ont demandé l’arrestation de Lee Jae-Yong, fils du président du groupe, Lee Kun-Hee, « en retrait pour raison de santé », rapporte Le Monde. Considéré comme « suspect » par le bureau du procureur spécial, Lee Jae-Yong avait subi un interrogatoire marathon de 22 heures au cours duquel il avait nié une partie des faits qui lui sont reprochés et en avait reconnu d’autres. L’équipe d’enquêteurs a finalement décidé d’émettre un mandat d’arrêt à son encontre. Monsieur Lee est ainsi soupçonné d’avoir approuvé ces versements pour s’attirer les faveurs du gouvernement. En échange, celui-ci aurait soutenu Samsung dans un projet de fusion potentiellement litigieux entre deux entités du groupe (Cheil Industries et C&T) en 2015.

Généreux en pots de vin

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Samsung est l’entreprise qui s’est montrée la plus généreuse envers Madame Choi en la rétribuant 43 milliards de wons, soit 34,2 millions d’euros. Au total, 52 groupes ont versé quelque 62,5 millions d’euros de pots de vins aux différentes fondations de Madame Choi, surnommée désormais la « Raspoutine sud-coréenne ». En décembre dernier, Lee Jae-yong avait reconnu le versement de près de 6 millions d’euros, mais l’avait notamment justifié par la politique de sponsoring du groupe. C’est une arrestation qui tombe au plus mal pour le constructeur, une semaine après l’annonce des bons résultats du groupe, malgré une année 2016 marquée par les déboires entourant le Galaxie Note 7.

52 groupes impliqués

Samsung est le premier conglomérat du pays : son chiffre d’affaires représente 20 % du PIB de la Corée du Sud. Une considération qui n’a pas échappé aux enquêteurs spéciaux dépêchés sur l’affaire : s’ils reconnaissent l’impact « important » d’une telle arrestation, ils estiment cependant que « la justice est plus importante ».

Plus d’une dizaine d’autres personnes ont été arrêtées parmi lesquelles les anciens ministres de la Culture et des Affaires Sociales, mais aussi un ancien directeur de cabinet de la présidente et un professeur d’université.

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