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Contrairement à Foxconn, les sous-traitants de l’iPhone rechignent à délocaliser aux Etats-Unis

Si, Foxconn, l’un des partenaires principaux d’Apple dans la fabrication de l’iPhone, a manifesté un tiède intérêt à travailler aux Etats-Unis dans de nouvelles usines Apple, pour les autres sous-traitants, la réponse est clair : c’est non !

Steve Jobs
Steve Jobs

Ce que Donald Trump veut, Apple y a consenti, du moins réfléchi. Pour les partenaires d’Apple en revanche, c’est tout autre. Refroidis par les coûts du travail et d’exploitation pratiqués aux Etats-Unis, les sous-traitants de Foxconn refusent de délocaliser tout ou partie de leur production au pays de l’Oncle Sam.

En pleine course à la Maison Blanche, Donald Trump tempête contre ces entreprises américaines qui produisent hors des Etats-Unis, et vise plus particulièrement Apple et son iPhone produit en Chine.

Apple étudie la demande de Donald Trump…

La firme à la pomme n’attend pas le résultat de l’élection US et se tourne vers ses deux principaux sous-traitants Foxconn et Pegatron. Si le premier y réfléchit, le second décline, trop coûteux.

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Et il n’y a pas que les coûts de production qui refroidissent les ardeurs des fabricants, les Etats-Unis n’ont pas les infrastructures nécessaires, ni les employés qualifiés pour ce type de production, alors que la Chine est en pointe, et ce, depuis de nombreuses années dans ce secteur. Toute la chaîne de production serait donc à construire, alors qu’il y a une chaîne d’approvisionnement déjà complète en Chine permettant de répondre à des demandes urgentes ou des changements inopinés.

… mais se confronte à l’opposition des sous-traitants

Par ailleurs, le secteur de la technologie du verre emploie plus de 70 000 ouvriers chinois de moins de 45 ans, tandis qu’aux Etats-Unis la majorité de la main d’œuvre ouvrière à plus de 45 ans.

« La Chine a mis l’accent sur la fabrication dans ce que nous appellerions, vous et moi, les qualifications professionnelles. Au fil du temps, les États-Unis ont cessé d’avoir autant de compétences professionnelles. Je veux dire, vous pouvez rassembler tous les outilleurs et fabricants des États-Unis et les mettre dans une salle comme celle dans laquelle nous sommes assis. En Chine, il faudrait plusieurs terrains de football », expliquait déjà Tim Cook.

Et quand bien même il serait possible de trouver des ouvriers, les horaires aménagés et les salaires pratiqués en Chine sont sans commune mesure avec ce qui se fait aux Etats-Unis.

Si Donald Trump a promis « d’importantes déductions de taxes » et des « réductions substantielles de réglementation » à Apple en cas de relocalisation aux Etats-Unis, encore faut-il pouvoir le faire.
Foxconn a évalué ce déménagement à 7 milliards de dollars d’investissements aux Etats-Unis pour 50 000 emplois crées. Une très, très grosse somme.

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12 commentaires
  1. C’est dur de se manger le mur de la réalité dans la face…les grands groupes ont délocalisé leur production pour faire toujours plus de fric, mais pas que : les savoir-faire sont aussi là bas maintenant. Vous avez dit ironique? :p

    1. C’est la délocalisation qui a créé la concentration du savoir faire en Chine, pas l’inverse. Maintenant il est beaucoup trop tard pour faire semblant de se reveiller.

  2. En attendant Trump a balancé un nombre incalculable de conneries sans savoir de quoi il parlait, evidemment que ça allait se passer comme ça… franchement, si tu peux faire plus de fric (beaucoup plus de fric) tu vas pas relocaliser pour faire plaisir a Donald…

    1. Il sait tellement pas de chose et ne dit que des conneries qu’il a déja sauvé 91k emploi alors qu’il n’est même pas encore président…

      Enfin bon, quand on se gave de média mainstream qui lui crache à la gueule non stop depuis 1 ans et demi, c’est difficile de réfléchir hein ?

      1. Ca marche dans les deux sens. La plupart des emplois dont Trump se vante font partie de plans prévus de longue date bien avant les élections. Qu’il ait des amis chez Ford pour aller dans son sens est une chose. Mais il est apparu que ce n’était pas tout à fait la musique à Trump qui était la bonne. Bref, laissons-le faire. L’Europe pourrait tirer son épingle du jeu si nos politiques sont un peu malins (on peut rêver).

      2. Comme mon vdd, il a sauvé que dalle (si tu penses comme moi aux emplois dans leu domaine de l’automobile). La décision a été prise par Ford et GM longtemps avant l’élection de trump. Probablement même avant qu’il ne se déclare officiellement comme candidat.

    2. “si tu peux faire plus de fric (beaucoup plus de fric) tu vas pas relocaliser pour faire plaisir a Donald”

      Oui sauf que Donald peut dire que maintenant la récréation est terminée.
      Car les actionnaires se gavent certes mais cela ne profite pas vraiement au pays.
      Des emplois qui disparaiseent, des taxes et prélèvements qui échappent au fisc, c’est autant de revenus en moins pour financer des infrastrucures et qui pénalise la politique économique (et militaire) du pays.
      C’est donner du PIB à des pays qui ne se gênent par pour faire de la concurrence déloyale,
      alors même que les actionnaires profitent de ces infrastructures sans y participer (routes, équipements, sécurité, universités, etc..)

      Le jour ou tout cela est rapatrié les entreprises (et surtout leurs actionnaires) s’enrichiraient moins mais tout le pays en profiterait, ce qui pourrait permettre de réduire les impôts et prélèvements, tout en augmentant les capacités d’investissements du pays (aide aux entreprises, à la recherche, à la santé etc..).
      Car les délocalisations se traduisent par des marges plus importantes pour les entreprises mais elles ont un coût qui est supporté, lui, par la collectivité.
      C’est peut-être ce qu’a compris Trump, car après tout, il n’est peut-être pas si idiot que cela, même s’il agit avec la délicatesse d’un bulldozer.

      Par contre ce serait une vraie révolution au pays du libéralisme et du business outranciés.

      1. Sauf que Trump est un pur produit de ce même système.
        Ils embauchent lui même un tas d’immigrants mexicains sur certains de ses chantiers/dans certaines de ses entreprises, en plus de faire fabriquer une grosse partie de ses produits (lignes de vetements…) en Chine.
        Si tu comptes sur Trump pour remettre toutes les bases du capitalisme en question, alors qu’il s’en gave lui même, tu risques de tomber de haut.

        1. Non, rassures-toi, je ne compte pas sur Trump pour remettre en question les bases du capitalisme.
          C’est bien pour cela que je dis “ce serait une vraie révolution au pays du libéralisme”.
          Mais, pour des raisons de promesses électorales et (rêvons un peu) par pragmatisme il pourrait être enclin à freiner le processus, car, comme je le dis, délocaliser c’est donner de la croissance et du PIB à des pays qu’il ne considère pas vraiment comme amis.

          1. Personnellement je n’oserais pas placer trump et pragmatisme dans la même phrase, en plus il a prouvé à mainte reprise être un menteur patenté, alors tenir des promesses… Je sais plus qui disait “les états n’ont pas d’amis, que des intérêts”. Ça doit être valable pour les buziness man de la trempe de trump.

            Sérieusement, je pense que relocaliser la production occidentale à l’intérieur de leurs propres pays est infaisable. Il faudrait non seulement que le processus soit accepté par la totalité des acteurs (occidentaux) du marché, et qu’il se fasse en même temps.
            Déjà parce ça entrainera une hausse des prix, qui doit etre appliquée par tous, sinon certains seront désavantagés. Facile de mettre les marques étrangères au pas en augmentant les taxes sur leurs produits, mais ça se retournera principalement et forcemment contre les occidentaux. La chine est devenu (ou en passe de le devenir) le plus gros marché pour les constructeurs automobiles européens et pour certaines marques comme Apple. Une réaction chinoise sous forme de forte augmentation de taxes ou d’interdiction de ventes seraient plus catastrophique pour les entreprises occidentales que vice versa (Il n’y a quasiment aucune marque automobile chinoise présente en europe ou aux US, pareil pour les fabricants de téléphones, pour ne citer que ceux là).
            De plus si certaines marques occidentales refusent de rappatrier leur production en même temps que les autres, ça créera une disparité sur la qualité des produits qui nuira gravement aux 1ers, au profit des second. Sur ce point aussi les concurrents étrangers (Samsung et LG par exemple pour l’électronique) ne seront pas touchés.

            Je m’arrête là.

Les commentaires sont fermés.

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