[Attention, cet article peut contenir des éléments d’intrigue de la saison 1]
Très attendue, survendue avant sa première diffusion, avec rien de moins que J.J. Abrams et Jonathan Nolan aux manettes et un casting 5 étoiles réunissant Anthony Hopkins, Ed Harris, Evan Rachel Wood, James Marsden, Jeffrey Wright et Thandie Newton, la série Westworld se devait de frapper fort.
Et c’est ce qu’il s’est produit dès les premiers épisodes, jusqu’au dénouement final avec un dixième « The Bicameral Mind » magistral.
Des questions qui trouvent enfin des réponses
Cet épisode 10 a finalement résolu le labyrinthe scénaristique établi tout au long de la saison 1, laissant tout de même des intrigues en suspens pour la saison 2, qui ne devrait pas arriver avant 2018.
Westworld est un monde complexe qui n’a pas fini de se dévoiler. Cette saison 1 a posé les bases d’une série qui doit, selon le souhait de ses créateurs, se dérouler sur 5 saisons.
Autre souhait, nous perdre, nous déstabiliser. À l’image de certains hôtes, j’ai bugué à maintes reprises tant mon cerveau était en surchauffe à la fin de chaque épisode, tentant de démêler le présent, du passé, bref y voir clair dans une temporalité qui n’était pas ce qu’elle semblait être, et de répondre à des questions qui se faisaient de plus en plus nombreuses.
Un univers fouillé et grandiose
À trop vouloir préserver le mystère pour s’assurer un final explosif, Westworld risquait de nous égarer quelque part dans son parc d’attractions. Mais le scénario est si bien écrit, retors, jouissif et les personnages tellement fouillés et complexes que la série a évité cet écueil.
À partir du 5e épisode, la machine s’emballe, et nous avec, pour ne plus nous lâcher jusqu’au 10e et dernier épisode. On pense suivre une seule et même intrigue, alors que la série nous donne à voir ce qu’elle veut, faisant de nous les hôtes de la production. Bande-son, mention spéciale au générique aussi lancinant que planant, décors, effets visuels servent parfaitement le récit.
Westworld mêle également à merveille un univers contemporain froid et déshumanisé avec un Far West bouillonnant donnant à voir le pire visage de l’espèce humaine.
Je souffre donc je suis
Il est intéressant d’observer que la « prise de conscience » des hôtes et leur envie d’échapper à leur condition d’esclaves pour accéder à une certaine « humanité », apparaît en même temps que celle des humains (visiteurs, membres du conseil d’administration, etc.) est dévoyée par leurs propres désirs.
En ce sens, l’intrigue autour du mystérieux labyrinthe est brillante. Alors qu’elle semble réduite à la quête obsessionnelle de l’homme en noir, interprété par Ed Harris, obnubilé par le désir d’accéder à un niveau du jeu où les cartes seront rebattues (et sa propre vie mise en jeu), elle est une des clés de la série.
Conçue par Arnold, elle concourt à répondre à cette question qui enveloppe toute cette première saison : qu’est-ce qui fait notre humanité ? Si seuls les robots peuvent espérer atteindre le centre du labyrinthe, ce ne sera qu’au prix de décennies de souffrance, voire plutôt des souvenirs de ces souffrances. Ce que Dolorès finit par comprendre face à un homme en noir rendu pervers et irascible par des années de quête. Ce Graal quel est-il ? La conscience. Ce qui différencie l’homme, d’une machine. Sa capacité à ressentir, et donc à souffrir. Ce n’est qu’avec la prise de conscience de sa condition que les hôtes pourront espérer y échapper et accéder à la « liberté ». Celle promise par Arnold, mais jusque-là refusée par Robert Ford.
Gageons que ce soulèvement des machines préfigure une nouvelle ère sanglante. Ces joies violentes n’ont-elles pas des fins violentes ?
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C’est vrai que c’est dur de comprendre quelque chose à l’article quand on a pas encore commencé la série. Ou c’est une une énième itération sur l’androïde a t’il une âme ou pas blablablah genre Blade Runner, Her, le jeu Detroit – ne nous méprenons pas, j’adore ce thème de SF mais cela me semble devenir un thème un peu éculé, ou je suis trop fatigué et suis complètement passé à coté du sujet (ce qui est aussi possible la plupart du temps lol).
Je suis complétement d’accord avec toi. J’ai eu du mal à rentrer dans Westworld, j’ai d’ailleurs arrété au bout de trois épisodes car déjà c’est LENT, mais surtout j’ai l’impression, que tout a deja été dit sur le thème.
Oui enfin le fait est qu’on ne regarde pas une œuvre audiovisuelle pour se documenter intégralement sur une matière… le sujet à pu être vu et revu, là où Westworld brille c’est par sa réalisation excellente, ses acteurs, son écriture hors norme (j’insiste sur ce point). C’est un sujet de science-fiction connu, abordé avec brillo par Battlestar Galactica notamment, mais Westworld appréhende mieux le sujet, de manière plus fouillée et surtout plus profonde. Oui c’est lent, et c’est le propre du format des séries qui détiennent une intrigue digne de ce nom, et c’est cette lenteur qui permet de développer son sujet de la meilleure des manieres. Je ne saurais que recommander cette série aux amateurs de science-fiction et d’intrigues bien pensées. Je la déconseille en revanche pour ceux qui cherchent une série d’action qui ne vise pas plus que le simple divertissement 🙂
Je respecte totalement ton point de vue, et je vois bien tout le soin apporté à Westworld. Mais niveau idées, j’ai tout de même l’impression d’être en terrain connu. Et cette lenteur que je mentionne, c’est pour la mise en place et le développement de l’intrigue. Je ne m’attends évidemment pas à un gunfight toutes les 5 minutes.
Si la seconde saison n’arrive qu’en 2018, j’arriverais peut être à trouver la motivation pour finir la première saison en 2017, et changerais peut-être d’avis 🙂
J’ai l’impression que c’est assez propre au format de la série… Comme pas mal d’autres séries de nos jours, elle présente des saisons assez courtes (10-12 épisodes au lieu de 23-24) avec des épisodes plus longs que ce qu’on était habitué à voir par le passé (55-60min au lieu de 45).
Du coup, on dirait qu’ils se permettent plus de longueurs car ils savent que le sommet de la saison sera atteint assez rapidement.
Par le passé, ça parlait par exemple de BSG plus haut, avec des saisons plus longues on se retrouvait peut-être avec davantage de sursauts dans le rythme pour maintenir l’attention du spectateur durant une saison assez longue.
M’enfin c’est qu’une idée que je pose comme ça 🙂
Les lenteurs ne me rebutent pas plus que çà, souvent les gens disent qu’il ne se passe rien mais je trouve que les silences en disent beaucoup justement.
Non non moi ce qui me fait peur c’est que le twist soit un peu bidon en fait. M’enfin bon je vais me trouver un mmt pour mater la série et puis je verrais bien.
Globalement j’ai plutôt aimé, mais j’ai quand même eu le sentiment de grosses longueurs. La série m’a quand même pas mal surpris grâce à ces petits trucs que “j’ai pas vu venir”. Bref à confirmer avec la saison 2.
“cet article peut contenir des éléments d’intrigue de la saison 1”
Il en contient ou pas ? Vous savez ce que vous écrivez quand même !
Oui, il en contient. Sur l’épisode final.
On est d’accord sur l’épisode 10, il envoie un sacré coup de pied dans la fourmilière. Et c’est assez dommage d’attendre 9h de série pour ça… Perso, j’ai trouvé que cette saison 1 était bonne mais en deçà des mes attentes compte tenu de tout ce qu’on pouvait en attendre justement (casting, BO, réal, …).
Le casting et la BO sont très bons mais ça manque de punch par moment.
Plus concrètement, lors de certaines révélations, j’étais en mode “aaah ok.” et j’aurais préféré être en mode “quoiiiiii naaaaaaaan ?!? oh putiiiiiiiin” comme j’ai pu l’être par le passé avec d’autres séries.
est-ce que les vignettes s’affichent à nouveau normalement, sans être tordues en anamorphoses,
ou bien c’est moi ?
Ça dépend des jours, des supports (mobile ou pc), du navigateur, du zodiaque et du sens du vent, je crois
surtout du zodiaque et des configurations planétaires. ce jour là tout était en trigones, probablement.
Je crains de plus en plus un syndrome à la lost avec westworld, j’espère que les scénaristes savent où ils vont.
Ils ont prévu 5 saisons et connaissent déjà la fin, donc le syndrome Lost ne devrait pas passer par eux 😉