Depuis août dernier et la mise à jour de ses conditions d’utilisation, WhatsApp partage certaines informations utilisateurs, comme le numéro de téléphone, avec sa maison mère, le réseau social Facebook. Nous vous expliquions d’ailleurs comment refuser ce transfert (pour ceux déjà inscrits).
Pour WhatsApp, l’objectif est d’offrir à ses membres une expérience enrichie « dénuée de bannières de publicités de tiers et spams ». Pour Facebook, c’est l’occasion d’affiner un peu plus le profil de ses utilisateurs afin de leur proposer de la publicité ciblée (et de percevoir les revenus publicitaires qui en découlent).
Le Royaume-Uni coupe le robinet à Facebook
Toutefois, cette mise à jour ne s’est pas faite sans anicroche. Au Royaume-Uni, l’Information Commissioner’s Office (ICO), l’équivalent de la CNIL, a interdit à Facebook d’exploiter les données des utilisateurs WhatsApp à des fins publicitaires.
Elizabeth Denham, la commissaire britannique, estime que les utilisateurs ne sont pas protégés et informés correctement.
« Je ne pense pas que les utilisateurs aient reçu suffisamment d’informations sur ce que Facebook entend faire de leurs données, et je ne pense pas que WhatsApp a obtenu de leur part un consentement valable pour partager ces informations », estime-t-elle dans un communiqué
Facebook a donc interrompu cette collecte et n’utilisera plus les données des utilisateurs britanniques de WhatsApp pour leur proposer des publicités et améliorer ses produits.
Consentement et possibilité de rétractation
Mais la Commission de s’arrête pas là : elle demande aux deux sociétés de « mieux expliquer aux consommateurs comment seront utilisées leurs données et à donner plus de contrôle aux utilisateurs sur ces informations ». Elle réclame également que leur soit soumis une demande de consentement sans équivoque et qu’une fois accordée, les utilisateurs aient « l’opportunité de revenir sur cette décision à tout moment ».
La Commissaire précise que Facebook et WhatsApp « n’ont pas accepté », et qu’ils pourraient faire face à des sanctions en cas de reprise de la synchronisation des données.
« Vive préoccupation » des CNIL européennes
La CNIL britannique n’est pas la seule à contester cette mise à jour. Dès le mois de septembre, la CNIL allemande (la Commission de Hambourg) tapait du poing sur la table et interdisait à Facebook « de collecter et de stocker les données des utilisateurs allemands de WhatsApp » :
« Facebook et WhatsApp sont deux entreprises indépendantes qui gèrent les données de leurs utilisateurs sur la base de leurs conditions et règles de vie privée. Après le rachat de WhatsApp par Facebook il y a deux ans, les deux parties avaient assuré que les données ne seraient pas partagées entre elles. Le fait que cela se produise maintenant est non seulement trompeur pour leurs utilisateurs et le public, mais constitue également une violation de la loi nationale sur la protection des données ».
À l’échelle européenne, le G29, regroupant les CNIL des différents États membres, affichait sa « vive préoccupation » face à ce partage par défaut dans une lettre ouverte publiée à la fin du mois d’octobre
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