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Une base secrète américaine risque de refaire surface avec la fonte des glaces

Au Groenland, le réchauffement climatique va mettre à jour un secret, datant de la Guerre Froide, que l’Oncle Sam aurait aimé garder enfoui à jamais.

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Voilà un cadeau empoisonné dont le Groenland se serait bien passé. Selon une étude parue dans le très sérieux journal Geophysical Research Letters, une base américaine cachée sous la glace va refaire surface à cause du réchauffement climatique. Il faudra attendre l’an 2090 pour voir apparaître les premiers bâtiments. Mais non content d’avoir été construit sur le territoire groenlandais dans le plus grand des secrets, ce complexe militaire pose surtout un grave problème environnemental. La fonte des glaces risque de répandre dans l’océan du PCB (polychlorobiphényles, principalement utilisés comme isolant électrique) et des résidus radioactifs.

Atom Bomb, Baby

En 1959, les ingénieurs de l’armée américaine lancent le chantier du “Camp Century”. Construite à 200km de la base aérienne de Thulé, le complexe doit héberger plusieurs laboratoires afin d’effectuer des recherches sur l’Arctique. En plus des galeries pour accueillir les stations scientifiques, les militaires bâtissent un hôpital, une église et même un cinéma, le tout sous la glace. Pendant trois années, la vie suit son cours normalement au Camp Century. Mais c’est sans compter sur le contexte géopolitique de l’époque. La Guerre Froide bat son plein. Le 14 octobre 1962, un avion de reconnaissance américain survole Cuba et y photographie plusieurs rampes de lancement pour missiles nucléaires, installées par les Soviétiques, mettant ainsi Washington à portée du feu atomique. La Crise des missiles cubains durcit les relations déjà bien tendues entre les Etats-Unis et la Russie. Il faudra attendre la fin du mois d’octobre pour que John F. Kennedy et Nikita Kroutchev parviennent à un accord, désamorçant ainsi la crise.

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Et le Camp Century dans tout ça ? La même année, le Pentagone décide de lancer l’opération “Iceworm”. Le postulat est simple: creuser des silos pour stocker 600 missiles balistiques, offrant ainsi aux Américains un moyen supplémentaire de riposter en cas d’attaque de l’URSS. Sauf que les ingénieurs se rendent rapidement compte que la glace est beaucoup trop mobile, du fait des courants marins, et risque de faire s’effondrer les tunnels. L’armée décide d’abandonner le projet en 1967. Elle quitte dans la foulée le Camp Century en emportant le réacteur nucléaire, condamnant ainsi la base à un repos éternel dans un cercueil de glace.

Le réchauffement climatique jette un froid sur les relations diplomatiques

Si les Américains sont partis avec le réacteur, ils ont laissé sur place les nombreux déchets produits par ce dernier. Cette bombe à retardement écologique risque de refroidir les relations entre les Etats-Unis, le Groenland et le Danemark. Pour Kristian Hvidtfelt Nielsen, chercheur en histoire des sciences à l’Université d’Arhus, “le Danemark et les Etats-Unis ont tous deux le devoir de nettoyer. Ce sont les Américains qui ont construit la base et ce sont les Danois qui leur ont donné l’autorisation”.

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3 commentaires
    1. Non, l’eau que tout le monde boit contiendra des traces radioactives, les cancers arriveront dans les 20 prochaines années. Tout va bien. De toute façon l’eau pour refroidir les cœurs mis a nu à Fukushima n’est pas allée se faire décontaminer avant de retourner dans l’océan…

Les commentaires sont fermés.

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