Une telle description vous dit quelque chose ? C’est normal, car je vous parle du syndrome No Man’s Sky, là. Un jeu qui n’a malheureusement pas grand-chose d’autre à proposer en dehors de sa démesure spatiale et son infinité procédurale. Sea of Thieves n’est certes pas procédural, mais pour le moment, il n’offre que ses horizons azurés et désespérément vides (à l’image des visuels qui illustrent cet article) de tout moyen pour motiver le joueur à se prendre pour Barbe Noire.
Et ce n’est pas faute d’enthousiasme venant des développeurs de Rare. Ils croient vraiment à leur projet et si on s’en tient à leur note d’intention, la proposition est réellement séduisante : jouer au pirate avec ses amis, voguer à plusieurs sur les flots, prendre part à des aventures, suivre des cartes pour trouver des trésors, visiter des îles luxuriantes et participer à des joutes navales.
On n’a pratiquement rien vu de tout ça
Alors certes, certains aspects du jeu ont l’air d’être sinon au point, à peu près fonctionnels. Je pense à la manoeuvre à plusieurs du vaisseau, notamment. Tous les joueurs possèdent les mêmes capacités et les mêmes caractéristiques, ce qui leur permet de prendre le poste qu’ils souhaitent à tout moment sur le bateau. À condition bien sûr que cela soit utile à l’équipage et qu’il y ait de la place pour une personne en plus sur ledit poste.
S’il est par exemple tout à fait possible pour une personne de lever l’ancre, les autres peuvent venir l’aider pour lui prêter main-forte et réduire le temps nécessaire à cette tâche. En cas de confrontation avec un autre bateau, celui qui s’occupe habituellement de charger et de tirer les canons sera peut-être amené à prendre la barre en catastrophe pour éviter des tirs ennemis, car son coéquipier sera passé par-dessus bord. De la même façon, un effort collectif pourra être fait sur les réparations du bateau quand la situation devient critique. On a déjà vu ce système fonctionner dans les airs avec un Guns of Icarus, il n’y a pas de raison qu’il ne le soit pas sur les flots.
Zonards des Caraïbes
Mais c’est à peu près tout. Pas de quêtes, pas de trésor, rien qui ne nous incite réellement à partir à l’aventure. « Y’aura » tout ça, d’après le développeur. Mais pour un jeu qui est prévu officiellement pour le premier trimestre 2017, on est encore très loin d’avoir un jeu intéressant. On nous offre un monde de possibilités, d’exploration, mais donnez-nous une raison de prendre la mer en premier lieu, bon sang ! N’importe quoi ! Une quête Fedex, un point d’intérêt à suivre, une cible à abattre, une carte à suivre… Ça ne doit pas prendre des heures à intégrer dans le jeu.
Après, je ne vous cache pas que je n’ai pas non plus assisté à la meilleure présentation du monde. Le représentant de chez Rare jouait seul, manoeuvrait son bateau seul, a vaguement affronté un autre navire seul, buvait du rhum seul. La vacuité de ce qu’il faisait m’a alors frappé et je suis allé voir du gameplay multijoueur présent sur le salon pour en avoir le coeur net. Mais rien n’a faire. On a beau être quatre, on fait la même chose que tout seul, simplement plus efficacement, mais toujours aussi vainement.
Depuis sa présentation, Sea of Thieves m’intéressait, mais là il m’inquiète carrément. Le jeu est graphiquement mignon, l’idée d’avoir un équipage qui doit gérer les manoeuvres du même bateau est bonne, mais c’est tout sauf suffisant ! Au lieu de développer des fonctionnalités comme celle de boire du rhum ou de jouer de l’accordéon, il est urgent que Rare se focalise sur ce qui transformera une simple bonne idée en véritable jeu. Sea of Thieves étant encore officiellement prévu pour les alentours de février 2017, ça urge ! Branle-bas de combat moussaillon !
Sea of Thieves est prévu sur Windows 10 et Xbox One.
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