Critique garantie sans spoilers
Beyond nous a promis un retour aux sources. Cette fois, notre équipage en est au même point que dans la série originale, embarqué dans sa mission d’exploration à bord de l’Enterprise. Une mission qui le mènera au centre d’une nébuleuse inconnue pour affronter les dangers d’une menace non répertoriée.
Toute la difficulté de conjuguer l’ancien et le nouveau
Il se dégage un réel feeling “à l’ancienne” de ce Beyond. Un feeling transmis aussi bien par le sujet, qui fait écho à Star Trek III A la recherche de Spock, que par le visuel. Par exemple, une longue séquence contemplative nous ébahit au début du film, qui n’est pas sans rappeler celle du tout premier film (1979), toute mesure gardée. Il est également amusant de repérer tous les petits clins d’œils faits à la série originale ou aux tous premiers films, qui sont légion. Lin est un amoureux de Star Trek et cela se ressent tout au long de l’aventure.
Un aspect découverte qui change beaucoup par rapport aux volets d’Abrams, plus concentrés sur l’action ainsi que sur les affrontements directs. Nos héros sont ici projetés dans l’inconnu, sans repères, confrontés à une menace qu’ils ne comprennent pas et rencontrant des personnages hauts en couleurs. Néanmoins, ce Beyond n’en oublie pas de nous servir des scènes d’action de folie, comme sait si bien le faire Justin Lin.
Enterprise and Furious
Car Lin, en plus de jouer avec l’héritage de la série originale, s’amuse avec celui d’Abrams en nous offrant des scènes que le réalisateur des premiers films aurait pu imaginer, comme un combat spatial dantesque ainsi que des combats au corps à corps. Lin s’amuse tellement avec cet héritage qu’il se permet même de nous mettre quelques lens flare çà et là. Des hommages qui feront crier les Trekkies purs et durs, notamment dans le dernier tiers du film. Lin va même jusqu’à inclure une séquence digne de Fast and Furious (mais avec des vaisseaux) sur une musique des Beastie Boys, l’un des groupes préférés de JJ (et de votre serviteur qui a donc apprécié le moment). Nous sommes encore loin des batailles lentes et tactiques des premiers films, celles qui mettaient en avant le mental, la stratégie et l’ingéniosité plutôt que l’action pure et dure.
Néanmoins, ce mélange des héritages nous donne un produit final un peu bâtard, mais loin d’être désagréable. Un produit qui mélange action effrénée et scènes plus contemplatives, ce qui nous donne de grosses chutes de rythme. C’est bien là le problème principal de ce Beyond : le rythme mal maîtrisé (et quelques facilités scénaristiques), notamment dû au fait que Lin cherche à donner son heure de gloire à chaque personnage, sans forcément distiller la chose tout au long du métrage, mais en les concentrant tous dans un passage en particulier. Des personnages qui, malheureusement, n’arrivent plus à évoluer. Nous en sommes maintenant au troisième volet, l’équipe est soudée comme jamais et tous ont déjà sauvé le monde par deux fois. Dur pour Lin de continuer à donner une nouvelle épaisseur à l’équipage, surtout qu’il ne s’attarde pas vraiment sur les nouveaux venus. Ce Beyond apparaît plus comme un épisode moderne de la série originale qu’une véritable suite de la saga.
Beyond, c’est surtout des acteurs qui s’amusent comme des petits fous. Le film nous permet de remettre un duo oublié dans les deux premiers films sur le devant de la scène : Bones et Spock. Le cœur et le cerveau de l’équipage dont les aventures sont renforcées par l’alchimie qui se dégage entre Karl Urban et Zachary Quinto. Les autres restent égaux à eux-mêmes et les petits nouveaux, Sofia Boutella et Idris Elba, s’immiscent parfaitement dans ce casting déjà bien fourni. Notre seul regret vient de Chris Pine, qui échoue à apporter quelque chose de nouveau à son personnage.
Verdict
Beyond veut trop bien faire. Et en voulant trop bien faire, en voulant parler à tous les publics, il se perd un peu en cours de route. Ayant le cul entre deux chaises, le film tente de parler aux Trekkies comme aux profanes, sans forcément arriver à ses fins. Néanmoins, l’amour de la franchise et la volonté de lui donner une nouvelle impulsion transparaît à chaque seconde. Si Justin Lin échoue à remplir complètement ses objectifs, il nous livre tout de même un film plaisant, sincère, qui n’ennuie pas une seule seconde. Dommage, nous aurions aimé juste un peu plus.
Star Trek : Sans limites, en salles le 17 août prochain
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Très bon article, merci !
Merci à JJ d’avoir relancé l’univers ST au gout du jour avec un premier film drôle et malin. Le reste n’est que … bah comme d’habitude.
Je crois que l’auteur de l’article oublie que J.J. Abrams est producteur du film et que Simon Pegg est scénariste de ce Star Trek sans Limites. Tout les choix du films ne reposent pas sur le réalisateur Justin Lin. Loin de là et cela se ressent.
La séquence qui fait penser à du Fast and Furious fait plutôt référence à du Mars Attack survitaminé à la Star Wars (d’où on entend des relents musicaux d’ailleurs durant le film).
Enfin tout ça pour dire que ce film est plutôt bienvenue aux vues de ce qu’il y a présent à l’affiche.
Bonsoir, j’ai vu le film dimanche en AP a Avignon et j’ai pris une claque. La 3d est epoustouflante de realisme, le son atmos un regal, les scenes d’actions au top, la bande son relevee notamment par Rohanna enode Adele c’est justeles ingredients d’un tres bon moment de cinoche. Apres comme pour starwars, y aura toujours les puristes qui vont tout analuyser mais moi je vous dis juste de foncer au cinemma voir ce petit bijou, et passer un bon moment’, tout comme pour le dernier Jason Bourne d’ailleurs mais sans les la dimension spatiale, have fun 🙂