Pour en savoir plus sur la relation qu’entretien un utilisateur avec son téléphone, au bout de 10 minutes, les chercheurs ont demandé aux participants combien de temps ils pensaient avoir attendu avant de s’emparer de leur smartphone. Bien entendu, la majorité a surévalué ce temps et répondu « entre deux et trois minutes », soit 3 fois plus de temps pour les femmes et 6 fois plus pour les hommes, montrant le fossé qui sépare la perception du comportement réel. Nous savons maintenant pourquoi la-plupart des utilisateurs paraissent étonnés et vont jusqu’à nier en bloc lorsqu’ils sont qualifiés de « geeks » ou « d’associables » par leur entourage taquin.
Consulter notre smartphone est devenu un réflexe lorsque nous nous retrouvons seuls. Le moment d’attente subie prend une toute autre dimension. L’immédiateté des informations et des interactions offertes par ces appareils intelligents en font des compagnons digitaux qui nous relient au monde extérieur, et non plus de simples équipements technologiques. Le besoin compulsif de consulter son smartphone peut être le signe, pour l’utilisateur, qu’il redoute de passer à côté d’une information s’il reste déconnecté. Cette « peur de manquer de quelque chose » (FOMO pour fear of missing out) est une forme d’anxiété sociale. Dans une enquête complémentaire, les participants qui ont utilisé leur téléphone particulièrement vite et le plus longtemps ont reconnu ressentir ce symptôme.
L’étude révèle par ailleurs que plus un utilisateur se sert de son smartphone, et plus son niveau de stress augmente. Mais étonnamment, sur la question relative au sentiment de plénitude globale ressenti par les participants, la différence est quasi nulle entre « les utilisateurs addicts » et les autres plus occasionnels. Le stress lié à l’usage du smartphone ne semble donc pas avoir une influence majeure sur le bien-être général des uns et des autres.
Au cours des 10 minutes d’attente prévues par l’expérience, les participants se sont servis de leur smartphone la moitié du temps (soit 5 minutes) en moyenne. Comme plusieurs études l’ont déjà démontré, la population s’appuie largement sur ses appareils mobiles pour mémoriser des informations à sa place. Les personnes interrogées, par exemple, se sont montrées majoritairement incapables d’indiquer le numéro de téléphone de leur conjoint, mais se souvenaient parfaitement bien de celui de leur domicile familial lorsqu’elles avaient 10 ans.
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Je pensais que les femmes entraient dans la salle d’attente avec leur phone déjà à la main ou à l’oreille.
Je ne sais pas si les hommes sont 3 fois plus accros mais, dans la rue, dans les transports, les salles d’attente, sur les bancs, dans les magasins et en voiture, il est très rare d’observer une femme sans son joujou.