En pleine campagne pour les primaires américaines, un ancien employé de Facebook jette un pavé dans la marre et affirme que Facebook oriente ses « contenus populaires » visibles sur la version américaine du site.
Les trending topics favoriseraient ainsi les contenus Démocrates au détriment de ceux du parti Républicain jugés trop conservateurs. Ainsi, certains contenus évoquant Mitt Romney (ancien candidat à la présidentielle), Rand Paul ou Ted Cruz, auraient été écartés, sans preuve que la direction de Facebook y ait pris part.
Facebook se retrouve dans l’œil du cyclone et Mark Zuckerberg doit monter au créneau pour défendre la neutralité de son réseau.
Dans un document de 28 pages, il explique comment les trending topics sont éditorialisés par sa petite équipe rédactionnelle. Si les tendances sont majoritairement le fruit d’algorithmes maison basés sur les likes et les partages des membres du réseau, l’humain doit nécessairement entrer en scène « pour éviter par exemple que le déjeuner soit en trending topics tous les midis ».
Aujourd’hui, c’est au tour de Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook, de prendre la parole :
« Nous n’avons pas d’opinion, nous n’essayons pas de vous faire adopter une opinion », assure-t-elle en réponse à l’article de Gizmodo qui soulignait que la section « trending topics » de Facebook fonctionnait comme une « salle de rédaction traditionnelle » reflétant les « préjugés des travailleurs et les impératifs institutionnels de la société ».
Autrement dit, même avec la meilleure volonté du monde, les résultats sont forcément un tant soit peu influencés.
Pour que cette variable reste la plus minime possible, une formation de neutralité politique va être rendu obligatoire pour tous les employés de Facebook, a annoncé Sheryl Sandberg lors d’une conférence organisée par le think tank American Enterprise Institute.
« Nous avons besoin d’une petite touche humaine pour que cela fonctionne », a-t-elle expliqué, tout en concédant qu’il existe « une crainte que les entreprises de la Silicon Valley aient un penchant libéral ».
Après enquête au sein de la société, Sheryl Sandberg assure que Facebook « n’a pas trouvé de penchant libéral ».
Ce type de formation n’est pas une première au sein de la firme, « nous avons un cours de gestion de la neutralité que j’ai aidé à créer, et que tous nos dirigeants et beaucoup de nos employés ont suivi. Jusqu’ici nous y abordions les biais sur l’âge, la race, le sexe, la nationalité… Et désormais, nous allons ajouter une section sur les biais politiques », a-t-elle indiqué. Toutefois, cette formation sera rendue obligatoire.
Et pour elle, le meilleur moyen de favoriser la neutralité est de promouvoir la diversité : « Lorsque vous réfléchissez à la construction d’un produit qui comptabilise 1,6 milliard d’utilisateurs, ce dont vous avez besoin, c’est de la diversité cognitive : des idées différentes ». « Comment l’obtenez-vous ? En créant un environnement qui récompense la différence ».
Aucune autre information concernant le contenu de ses cours et l’élaboration du programme n’a été donnée.
Si la neutralité de la plateforme est mise en avant par Facebook, la question de l’éditorialisation des contenus populaires ne doit pas être éludée. Des contenus manipulés dans un sens peuvent également l’être dans l’autre. Que se passera-t-il si des contenus violents ou haineux apparaissent en top des tendances par le truchement de la viralité ou des bots ?
Selon Gizmodo, à certain moment, des sujets moins populaires ont été mis en avant pour rivaliser avec l’instantanéité de Twitter, comme lors du crash du vol Malaysia Airlines MH370 ou l’attaque de Charlie Hebdo de janvier 2015 mais aussi pour mettre en lumière des mouvements tels que Black Lives Matter. Ce que Facebook a démenti.
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