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Vous avez peut-être vu passer sur différents sites jeux vidéo et geek ce projet Kickstarter du nom de Lynn and the Spirits of Inao, par Bloomylight Studio. Il s’agit d’un projet de jeu plateforme aventure en 2D dont l’argument principal de vente est un monde très inspiré de l’œuvre d’Hayao Miyazaki.
Voici la vidéo mise en avant par la campagne de financement qui cherche à réunir 53 000 €.
Sauf que depuis hier, c’est une tout autre presse, bien plus mauvaise, que subit le jeu. Le témoignage accablant d’une ancienne graphiste en stage fait le tour des réseaux sociaux. Elle s’appelle Laureine Sautereau et elle accuse un « jeu vidéo indépendant, style Miyasaki » qui « a bientôt réuni les 53 000 euros qu’il demande » de n’engager que des stagiaires en roulement permanent sur de longues périodes et de ne jamais les payer (ce qui est illégal pour les stages de deux mois ou plus). L’équipe annoncée par la description de la campagne n’aurait d’ailleurs que « vaguement » travaillé sur le projet et qui n’aurait pas réalisé grand-chose de ce qui est présenté du projet actuellement. De plus, le « studio » ne situerait en réalité dans l’appartement du fondateur et chef du projet, David Tollari, qui aurait simplement poussé tous les meubles dans les coins pour faire de la place pour lui et les personnes embauchées. Ce dernier ne travaillerait d’ailleurs qu’à mi-temps sur le jeu.
Témoignage relayé par @sylvainsarrailh.
Ce témoignage n’aurait pas nécessairement beaucoup de poids s’il était resté isolé, mais d’autres récits sont apparus entretemps sur la page Kickstarter du projet. L’un d’entre eux, celui d’un certain Francisco, décrit un studio dans lequel s’est succédé une vingtaine de stagiaires. Il souligne également, encore une fois, le fait que personne n’a été payé.
Un autre message d’une certaine Emeline, étudiante française en Belgique, affirme qu’elle connaît plusieurs stagiaires ayant travaillé sur Lynn and the Spirits of Inao et que ces derniers confirment tous les conditions de travail décrites dans le premier témoignage.
D’autres backers racontent avoir essayé de contacter l’un des stagiaires pour en savoir un peu plus. Deux stagiaires seraient encore sur le projet, dont un qui s’occuperaient exclusivement de la campagne de financement. Toutefois, depuis hier, ils ont eu consigne de ne pas venir au travail de la semaine à cause d’un « événement tragique ».
Laureine Sautereau a annoncé vouloir réunir les stagiaires lésés « pour prendre les mesures nécessaires ».
@sylvainsarrailh merci d’avoir relayé mon témoignage. Nous nous rassemblons avec les stagiaires pour prendre les mesures nécessaires
— Laureine Sautereau (@Hazevisual) 17 mai 2016
Nous avons également essayé d’en savoir plus au sujet du studio en contactant des collaborateurs extérieurs, surpris, et qui cherchent également à en savoir plus sur le fond de l’affaire. Ces derniers, déplorant des « pratiques récurrentes dans le milieu », ont également confirmé le fait que David Tollari n’était pas disponible pour le moment, l’événement tragique cité plus haut étant un décès dans la famille.
Sur les 57 000 € demandés, 38 608 ont été récoltés alors qu’il reste 16 jours. Cependant, d’après le site Kicktraq , les promesses de dons quotidiens se sont effondrées depuis hier, jour où le premier témoignage a été publié sur les réseaux.
De notre côté, nous avons également essayé de contacter le studio pour avoir un commentaire de leur part ainsi que leur version des faits. Nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse.
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