Greenpeace vient de griller la politesse à Wikileaks. Souvenez-vous, en août dernier, le site fondé par Julian Assange et Yanis Varoufakis, ancien ministre des Finances de la Grèce, s’attaquaient au très obscur accord de libre-échange transatlantique (TTIP ou « Tafta »), négocié dans l’opacité la plus totale par la Commission européenne et les États-Unis.
Comment ? En promettant une prime de 100 000 dollars à toute personne qui lui apporterait une copie du TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement).
Aujourd’hui à 11h, Greenpeace Netherlands, l’antenne néerlandaise de l’ONG, a dévoilé 248 pages de documents, dont 13 chapitres des négociations, obtenues lors de la dernière session de négociations la semaine dernière à New York : autant de fichiers portant sur les télécommunications, la concurrence ou la coopération réglementaire. Le plus intéressant restant la position réelle des Européens et des Américains, jusqu’ici frappée du sceau du secret.
Il en ressort que les Européens se montrent plus impliqués que les Américains : la Commission européenne a proposé beaucoup de propositions quand les Américains n’en ont encore formulé aucune pour certains chapitres. Un constat à rebours de la volonté affichée par Barack Obama de clore le dossier. Sa dernière visite sur le sol européen en tant que président des Etats-Unis était d’ailleurs en partie dédiée au dossier.
Malgré les demandes européennes, les États-Unis campent sur leurs positions, que ce soit concernant l’ouverture de leurs marchés publics aux entreprises européennes, la coopération réglementaire sur les services financiers ou encore la reconnaissance des principales indications géographiques protégées (Chablis, sel de Guérande, etc.).
« Les promoteurs du Tafta nous disent que son principal intérêt est davantage d’ordre géopolitique qu’économique. Mais ces documents montrent que cet argument ne tient pas. L’UE et les États-Unis vont vers une reconnaissance mutuelle de leurs standards, ouvrant la voie à une course vers le bas des multinationales en matière d’environnement et de santé publique », tempête Jorgo Riss, chef du bureau de Greenpeace Europe à Bruxelles.
Au lieu d’une harmonisation des réglementations, il semblerait que le traité se dirige vers une reconnaissance mutuelle, autrement dit la loi américaine vaudra autant que les lois communautaires, laissant présager de belles batailles (OGM, principe de précaution, arbitrage pour trancher les litiges entre les États et les multinationales, etc.).
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heureusement la suisse ne fait pas parti de l’EU, j’espère qu’on n’héritera pas de ces accord via nos accord bilatéraux..
Catastrophe pour la France ces accords. La qualité de notre industrie agro-alimentaire est une des meilleurs (sinon la meilleur) du monde et nos labels sont gages de qualité.
Surtout qu’on est dans un dénie démocratique totale..
Qu’on le brûle ce traité !
@bulot
Brulons plutôt ceux pour qui il est rédigé, parce que sinon, il vont le réécrire jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’arbre pour faire du papier.
Ils y tiennent tant a se gaver sur notre santé
Greenpeace ne voit que l’aspect écologique.
Mais accepter ce traité c’est se soumettre à la volonté outre atlantique et à la puissance financière des multinationales. Cela signifie que nous perdons toute souveraineté car nous ne pouvons pas lutter face aux fonds de placements spéculatifs.
Nos dirigeants veulent que les Américains libéralisent l’accès à leurs marchés publics autant que l’Europe l’a fait, pour pouvoir y accéder. Mais les États-Unis ont l’intelligence de pratiquer le “Buy American” (acheter américain) et de privilégier leurs PME. Et ils n’ont pas l’intention de changer leur stratégie.
Nos dirigeants se bercent d’illusions quand ils voudraient que les Américains soient aussi idiots que nous Européens, qu’ils ouvrent totalement leurs marchés publics aux entreprises européennes.
Qu’ils signent et nous nous ferons bouffer.