Quel retournement de situation : après des mois d’incertitude et de conflit larvé qui voyait le principal fonds activiste de Yahoo!, Starboard Value, réclamer sa tête et la scission des activités de Yahoo, Marissa Mayer sauve sa place à la direction du groupe. Une victoire qui n’est pas sans compromis puisque Starboard Value entre du même coup au Conseil d’administration du groupe.
Depuis de longs mois, Starboard Value, actionnaire à 1,7 % de Yahoo ! (570 millions d’euros d’investissements), fait pression pour faire entendre sa voix. Échaudés par des résultats financiers en berne et une stratégie qu’il peine à comprendre, le fonds réclame la scission des activités de l’ancienne pépite du web, pour ne conserver que Yahoo Japon. Autrement dit, se séparer des activités historiques du groupe, les activités en ligne (moteur de recherche, sites et régie publicitaire), ce que Marissa Mayer considère être l’ADN de Yahoo. Cette dernière a d’ailleurs consenti à mettre en place un plan de restructuration qui a vu le licenciement de 15% des salariés de la firme et la fermeture des activités les moins rentables (Yahoo screen notamment, son service vidéo).
Starboard Value réclame sa tête et dénonce « l’attitude dédaigneuse » de la CEO et de Maynard Webb, président du Conseil d’administration de Yahoo. Les deux parties se mènent désormais une guerre de pouvoir frontale.
La liste des reproches est d’ailleurs dressée par le fonds : « de mauvaises performances financières, un management médiocre, de mauvaises pratiques en termes de recrutement et de rémunération, et le fait que le conseil ne puisse rendre des comptes ». Marissa Mayer ne semble pas oubliée puisque Starboard souligne que Yahoo! « manque clairement de leadership, d’objectivité et de la vision nécessaires pour prendre des décisions qui sont dans l’intérêt des actionnaires ». Ambiance.
Avec des résultats financiers à la peine et un titre qui ne fait que dégringoler en Bourse (et leur pécule avec), Starboard Value entend peser sur la stratégie du groupe. En mars dernier, il menaçait de déposer une motion visant à remplacer l’intégralité du Conseil d’administration à la prochaine assemblée générale.
Avec la vente annoncée de Yahoo, peu d’observateurs misaient sur un scénario laissant élève modèle de la Silicon Valley à la tête du groupe. Et pourtant ! Les deux parties viennent de trouver un terrain d’entente, comme l’indique le communiqué de Yahoo !
Fini la motion de défiance et les velléités de départ, le fonds a obtenu l’entrée de quatre personnes issues de Starboard Value au Conseil d’administration du groupe, dont Jeff Smith.
Un board désormais élargi à 11 membres, contre 9 précédemment, deux administrateurs ont accepté de laisser « volontairement » leur place. Ce nouvel épisode est considéré comme une « résolution constructive » pour Marissa Mayer. Cet accord « va permettre au management et au conseil de se focaliser sur (des) objectifs extrêmement importants ». Maynard Webb, également contesté, abonde :
« Les nouveaux membres vont apporter une expérience et des points de vue précieux à Yahoo! à ce moment important de l’histoire de notre entreprise ».
Si la hache de guerre est enterrée, gageons que les moindres faits et gestes de Mayer vont être scrutés à la loupe.
L’étude des dossiers de candidature au rachat de tout ou partie des activités de Yahoo se poursuit. Verizon semble faire la course en tête, même si Google ou encore le Daily Mail se sont également montrés intéressés.
La semaine dernière, Yahoo! assurait avoir fait « des progrès importants » dans l’étude des dossiers.
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Quelle ambiance ! A mon avis ce n’est pas fini, il va y avoir encore du remue-ménage.
Elle est bonne quand même
En attendant.. Un ami de longue date qui travaille chez Yahoo ( et beaucoup de ses collègues) se retrouvent au chomdu mais çà… on en parle pas 🙂
Mhhh cela a déjà été évoqué bien des fois, y compris ici il me semble :
“Cette dernière a d’ailleurs consenti à mettre en place un plan de restructuration qui a vu le licenciement de 15% des salariés de la firme et la fermeture des activités les moins rentables (Yahoo screen notamment, son service vidéo).”
Bref pour ces charmantes personnes de toute façon les salariés ne semblent qu’être du bétail c’est bien connu.