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[Orange-Bouygues Télécom] Stéphane Richard : « C’est un rendez-vous manqué pour le pays »

Stéphane Richard, fait part de ses regrets et explique les raisons de l’échec des négociations pour le rachat, par Orange, de Bouygues Télécom. Salué de toute…

Stéphane Richard, fait part de ses regrets et explique les raisons de l’échec des négociations pour le rachat, par Orange, de Bouygues Télécom.

bouyguesorange

Salué de toute part pour son rôle de médiateur dans les négociations, rencontrant un à un les autres opérateurs pour faire avancer le dossier du rachat et du partage des actifs de Bouygues Télécom, Stéphane Richard reste diplomate, même après son mariage avorté.

Si Martin Bouygues dénonçait, à mots à peine voilés, l’attitude de son meilleur ennemi Xavier Niel, patron de Free, et les exigences « étranges » de l’État, le PDG d’Orange n’accable personne en particulier, mais formule néanmoins ses regrets dans un entretien donné à Challenges.

« C’est un rendez-vous manqué pour le pays, c’était une véritable opportunité pour les entreprises concernées, l’investissement et l’emploi du secteur. Nous étions très près de réussir, même si nous savions que c’était une opération compliquée », regrette ainsi le PDG, à la tête d’Orange depuis 6 ans.

Pour lui, « une pluralité de causes » a mené à l’annulation du mariage. « Certains ont sous-estimé leurs difficultés de transformation, chacun a tiré un peu trop la corde. L’État a peut-être pensé que Bouygues négociait dos au mur. Chacun a sa part de responsabilité. Pour notre part nous avons mené ces négociations avec professionnalisme, engagement et éthique, je crois que tout le monde le reconnaît aujourd’hui ».

Revenant sur le rôle de l’État dans les négociations qui, par ses exigences, aurait fait capoter le deal, Stéphane Richard estime que « Du côté de l’État, tout le monde a exprimé son soutien à la vision industrielle de l’opération […] La discussion s’est plutôt focalisée sur les conditions de l’opération, car la principale difficulté tenait au prérequis posé par Martin Bouygues de devenir actionnaire d’Orange. L’État estime avoir défendu son intérêt patrimonial. Je n’ai pas à en juger. »

Concernant ses partenaires autour de la table des négociations il souligne « l’intéressante galerie de portraits » :

« Patrick Drahi est un vrai entrepreneur, c’est incontestable. Il n’a pas froid aux yeux. Il est plus concentré sur les paramètres économiques que sur les risques. C’est plutôt l’inverse chez Xavier Niel: il a une certaine aversion au risque. Mais je tiens à dire qu’il a été un partenaire loyal dans cette négociation ».

Prenant ainsi à rebours les précédentes déclarations de Martin Bouygues. Une aversion du risque qui a sans doute poussé Xavier Niel à demander d’importantes garanties, comme le rapportait Le Monde alors que l’accord étaient toujours en suspens.

Interrogé sur les prévisions annonçant une nouvelle guerre des prix, Stéphane Richard « fai[t] le pari, au contraire, que les prix vont remonter ».

« Il y aura de l’agitation, mais pas de guerre des prix. Les promotions vont s’arrêter, c’est beaucoup d’argent gaspillé pour quelques millions de consommateurs sur un total de 60 millions. Les clients que vous gagnez en mars sont perdus en avril. Les différents acteurs n’auront simplement plus les moyens de bruler du fuel dans l’incinérateur de la guerre des prix. Regardez au Danemark, où le projet de passer de quatre à trois opérateurs a été rendu impossible par Bruxelles: les prix ont remonté. »

Malgré l’échec des négociations, Stéphane Richard appelle toujours à une consolidation du secteur et demande aux consommateurs de s’interroger : « Le consumérisme qui constitue le socle idéologique des sociétés européennes fait des ravages ».

Orange poursuivra donc son expansion en Europe. « Nous allons tirer les leçons de l’épisode Bouygues. Toutes les opérations ne passent pas forcément par une émission d’actions. De tous les opérateurs en Europe, Orange est celui qui affiche le bilan le plus solide: nous avons la dette la moins élevée et la plus forte capacité à dégager de l’ebitda. Nous avons les moyens de certaines ambitions européennes, sans solliciter nos actionnaires pour peu qu’il y ait un beau projet stratégique et créateur de valeur. »

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4 commentaires
  1. Monsieur je suis mis en examen pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds public est bien placé pour donné des leçon et parlé de RDV manqué pour le pays, c’est sûr !

  2. “Orange est celui qui affiche le bilan le plus solide: nous avons la dette la moins élevée ”
    En gros ils ont pas un rond ?
    Ils font comment???

  3. Comparer le Danemark avec 6 millions d’habitant et la France? quant au nombre d’opérateurs, je pense que quatre est à la fois un minimum et un maximum, et la hausse des prix doit ce faire uniquement sur un réinvestissement total et contrôlé par l’état, dans le FTTH pour l’un et 4G et uniquement 4G (ni 3, ni 5) pour l’autre à injection proportionnelle à la part de marché de chacun, révisé annuellement, l’état du réseau permet les usages, qui donnent à leurs tours de nouvelles offres, et donc des profits.

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