Martin Bouygues avait fixé au 31 mars la date butoir des négociations portant sur le rachat de sa filiale par Orange. Les quatre opérateurs semblaient d’ailleurs s’entendre sur l’essentiel du partage des actifs de Bouygues Télécoms (BT). 6 milliards d’euros d’actifs que l’opérateur historique doit céder pour espérer obtenir le feu vert de l’Autorité de la Concurrence et diluer sa part de marché qui deviendrait trop importante.
Il n’en est rien. Les deux conseils d’administration de BT et Orange, convoqués mercredi soir, ont échoué à finaliser l’opération, précisant dans un communiqué que les « discussions n’étaient pas suffisamment avancées ». Un prochain Conseil d’administration d’Orange devrait donc être fixé au 3 avril, nouvelle date fixée pour l’épilogue de cette opération au long cours.
En effet, de nombreuses questions restent en suspens, notamment concernant la valorisation de BT, sa montée au capital d’Orange et du même coup celle de la participation de l’État.
Martin Bouygues fixe la valorisation de Bouygues Télécom de 10 milliards d’euros et souhaiterait monter au capital d’Orange à hauteur de 15 %. L’État, pour sa part, ne souhaite pas voir sa participation passer sous la barre des 20 % (23% actuellement) pour rester l’actionnaire majoritaire et conserver une minorité de blocage dans un Conseil d’administration qui sera élargi.
Il aurait donc accordé 12 % à Martin Bouygues, assorti d’une clause de standstill sur trois ans, empêchant la filiale de monter au capital d’Orange durant ce laps de temps, pour une valorisation de sa filiale estimée à 6 milliards d’euros. La part de cash perçu par l’homme d’affaires pour l’achat de ses abonnées, boutiques, etc. serait donc revue à la baisse.
Autant de points qui restent encore à négocier. Tout comme le partage des actifs de Bouygues Télécom.
Jusqu’à récemment, il semblait être finalisé. SFR reprenant pour 4 milliards d’euros, la majorité des abonnés mobile, fixe et entreprise de Bouygues Télécom, et probablement quelques fréquences et Free s’octroyant les fréquences 2G à 4G ainsi que le réseau pour 2,5 milliards d’euros.
Toutefois, la filiale d’Iliade pourrait finalement reprendre l’intégralité des boutiques BT, selon Europe 1. « Il n’y aucun candidat à la reprise des boutiques, pas même Free », assure de son côté une source reprise par Le Monde.
Free pourrait ainsi passer de 51 à 600 boutiques. Une perspective qui chamboulerait totalement le modèle économique de Free jusqu’ici basé sur un recrutement en ligne.
Avec 600 boutiques, les charges et frais de fonctionnement de Free devraient grimper considérablement. Ne serait-ce que du point de vue des salariés, autre sujet délicat du mariage entre Orange et BT, l’État souhaitant qu’il n’y ait pas de « casse sociale », surtout à l’approche de 2017. Free emploie actuellement 6 000 employés et prendrait à sa charge 2 000 employés provenant de BT, sa masse salariale augmenterait d’un tiers.
Le trublion des télécoms demande-t-il des contreparties en échange ? Le Monde se fait l’écho des « exigences » de Xavier Niel qui commenceraient sérieusement « à hérisser Orange. L’entrepreneur souhaiterait obtenir des « avantages sur la mise en œuvre du réseau , dit une source sans préciser ». Le jeune opérateur souhaiterait notamment repousser l’échéance de son contrat d’itinérance avec Orange, le temps de bénéficier du réseau de BT.
Si les quatre opérateurs arrivent à s’entendre d’ici le 3 avril, l’Autorité de la Concurrence devra encore valider cet accord. Dans le cas inverse, toutes les cartes pourraient être rebattues. Autant de paramètres qui rendent l’issue de l’opération encore bien incertaine.
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il doit passer un dernier weekend en amoureux avec sa femme avant de la vendre …
on se dirige vers un monopole de 2 fournisseurs en fait qui sont déjà copains….
En tant que client, je trouve ça vraiment chiant de devoir finir chez Numéricable/SFR. Cet opérateur a obtenu la pire note l’année dernière sur le service rendu…
Lu sur http://www.huffingtonpost.fr/: D’après l’indice de conflictualité de l’Afutt (nombre de plaintes rapporté au nombre de clients), seul SFR-Numericable a vu sa note se dégrader en 2015. “Nous pouvons supposer que l’achat de SFR par Numericable s’est traduit, dans un premier temps, par un certain désordre dans la qualité des prestations fournies aux abonnés de ces entités. Les premiers symptômes apparus en 2014, sont confirmés et amplifiés en 2015”, note l’Afutt.
Je comprends pas cet article si SFR prend les abonnés et Free les boutiques et les réseaux il reste quoi pour Orange?