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Le FBI débloque l’iPhone de San Bernardino et abandonne la procédure contre Apple

Grâce à la « tierce partie » qui a volé à son secours, le FBI a pu déverrouiller l’iPhone d’un des terroristes de San Bernardino, sans…

Grâce à la « tierce partie » qui a volé à son secours, le FBI a pu déverrouiller l’iPhone d’un des terroristes de San Bernardino, sans l’aide de la firme à la pomme qui la lui refusait. Le bureau abandonne du même coup la procédure engagée contre elle. Victoire ?

FBI_iPhone_San_Bernardino_Apple

Chose promise, chose due. Le FBI s’est bien passé d’Apple pour déverrouiller l’iPhone 5C de Syed Farook et accéder à ses données. Une « tierce partie », la société israélienne Cellebrite selon Reuters, s’est présentée au FBI avec une méthode pour débloquer le téléphone. méthode éprouvée qui semble avoir fonctionné :

Le bureau d’investigation a « accédé avec succès aux données stockées sur l’iPhone de Syed Farook et n’a donc plus besoin de l’assistance d’Apple », précise ainsi le document transmis lundi 28 mars au tribunal arbitrant le litige entre Apple et le FBI.
Ce dernier abandonne du même coup la procédure en cours depuis le 16 février pour contraindre la firme à coopérer avec les autorités. .

C’est une bonne nouvelle pour Apple qui évite un long combat judiciaire : « Depuis le début, nous nous sommes opposés aux demandes du FBI qu’Apple construise un backdoor dans l’iPhone, parce que nous pensions que c’était mal et que ça créerait un précédent dangereux. En conséquence du retrait du gouvernement, rien de cela n’est arrivé. Cette affaire n’aurait jamais dû être portée », a déclaré la firme dans un communiqué.

Une bonne nouvelle, mais pas nécessairement une victoire pour Apple. La justice n’ayant pas tranché sur le fond, il n’est pas exclu qu’une nouvelle affaire vienne agiter le secteur, d’autant que la procureure fédérale, Eileen Decker, a tenu à préciser que la « décision de mettre fin à la procédure est basée seulement sur le fait qu’avec l’assistance récente d’un tiers, nous sommes maintenant capables de débloquer cet iPhone sans compromettre les informations dans le téléphone ».

Ni l’identité de la mystérieuse « tierce partie », ni la méthode utilisée n’ont été dévoilées. Ce qui laisse beaucoup de questions en suspens et porte un coup certain à la firme dont les terminaux sont censés être parmi les plus sécurisés du marché.

Du côté du FBI, on échappe peut-être à un camouflet judiciaire, après la décision rendue il y a peu par un juge new-yorkais donnant raison à Apple. Le Bureau s’en sort la tête haute et peut se réjouir de porter l’estocade à Cupertino en jetant le doute sur la sécurité de ses terminaux.

Comme une adresse aux autorités, la firme ne manque pas d’assurer dans son communiqué qu’elle poursuivra ses efforts pour rendre ses appareils plus surs : « Nous continuerons à renforcer la sécurité de nos produits à mesure que les menaces et les attaques contre nos données deviennent plus fréquentes et plus sophistiquées ».

La grande inconnue reste la méthode employée par le chevalier blanc du FBI pour contourner la sécurité de l’iPhone 5C.

A cet égard, Apple semble payer sa politique à l’égard des hackers découvrant des failles « zero days ». Comme le précise Le Monde, « Depuis quelques années, les grands éditeurs et services en ligne distribuent des récompenses importantes à ces ‘hackeurs éthiques’, directement ou par l’intermédiaire de sous-traitants spécialisés dans ce type de transactions. […] À lui seul, Google a dépensé en 2015 plus de 2 millions de dollars pour acheter des failles découvertes dans ses logiciels ».

Rappelant dans la foulée qu’«une seule grande société refuse de participer à ce système : Apple ». La firme se contentant d’un remerciement et d’un nom accroché sur un obscur tableau d’honneur. Une politique qui peut en décourager plus d’un, plus enclins à revendre leur découverte aux plus offrants : société spécialisée, hackers, entreprises, gouvernements, etc.

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Quoi qu’il en soit, la question du chiffrement est loin d’être réglée et cet ultime retournement a un gout amer pour nombre d’observateurs et défenseurs des libertés individuelles et numériques. Apple estime que cela « a soulevé des problèmes qui méritent une conversation nationale sur nos libertés civiles, sur notre sécurité collective et sur la protection de la vie privée ».

Le FBI n’aurait-il pas tout simplement sauté sur l’occasion de se faciliter la tâche à l’avenir avant de trouver la parade face à l’inflexibilité d’Apple ?

Edward Snowden a d’ailleurs rappelé qu’aux prémices de l’affaire, le FBI assurait que seul Apple avait les moyens de débloquer l’iPhone d’un des auteurs de l’attentat.

« Le FBI dit qu’Apple a des moyens techniques exclusifs pour déverrouiller un iPhone. Avec tout mon respect… C’est des conneries », avait-il lancé lors d’une vidéoconférence. De nombreux experts étaient restés perplexes face à l’obstination du FBI quand de nombreuses alternatives semblaient exister.

Apple avait pu compter sur le soutien de géants du web tel que Facebook, Whatsapp, Microsoft ou Google et passe aujourd’hui pour le héraut du chiffrement et de la protection de la vie privée.

Une ironie que n’avait pas manqué de souligner Edward Snowden : « Le FBI crée un monde où les citoyens ont besoin d’Apple pour défendre leurs libertés. »

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8 commentaires
  1. C’est peut-être aller chercher loin mais, Apple n’est pas en droit de porter plainte contre cette société qui travaille au contournement de ses sécurités ?

  2. çà ressemble plutôt à une pirouette pour éviter de perdre la face !…. ( Une odeur de bluff traîne, obstinée … )

  3. @Salvation Je pense qu’en théorie ils pourraient porter plainte. Ceci dit, je considère tout ça comme une vitrine, ou un spectacle pour le public. Dans les rouages d’Apple et du FBI, il savent tous que les seconds n’ont pas besoin de premiers. Je soupçonne même que la société Israélienne ait été appelé pour des questions juridique (la solution ne vient techniquement pas du territoire des USA, ou une histoire comme ça).
    Bref, c’était couru d’avance

  4. @michel ardan : non, je ne pense pas..! faut arrêter de croire qu’un smartphone chiffré est inviolable ! si cette société a réussi à casser le chiffrement, je suppose que bien d’autres ont réussi avant, dont la NSA..!

  5. Mais quel histoire de mythonage serieux!
    Faut qu’ils arretent de nous faire croire, apple comme le gouvernement US que l’iphone a resisté si longtemps aux craquages. Les gouvernements US et les grosses boites US ont tjrs marché main dans la main, la nsa espionnant pour le compte des grosses boites US car c’est dans l’interet economique du pays que les boites US aient le dessus.

    1. Ou alors… peut-être que toi, comme beaucoup de monde, vous prenez un peu trop les oeuvres de fictions pour des réalités.

      1. Les cas d’espionnages de la NSA pour le compte des entreprises US sont connus et nombreux, rien à voir avec de la science fiction.
        Rien que dans l’armement, le nombre de contrat qui devaient passer sous entreprises européennes et qui, au dernier moment sont passés sous contrat US il y en a des 10zaines de connus.
        Les recents cas d’espionnage de dirigeants européens par la NSA, c’est de la science fiction aussi peu etre?
        Il faut juste etre réaliste, facebook, apple, google, intel, microsoft etc ont tous des accords avec le gouvernement US.
        Mais bon, comme j’ai dis, c’est un bon argument marketing pour apple, notre iphone resiste 3 semaines au fbi!!!!!! ouhouh, allez y messieurs les traficants en tout genre, achetez des iphones!.
        désolé, mais ça ressemble à ça.

Les commentaires sont fermés.

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