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L’État vient en aide aux taxis avec la plateforme Le.Taxi, concurrent d’Uber

Le gouvernement a lancé la plateforme numérique nationale Le.Taxi, comme une réponse au bras de fer engagé entre les taxis et les VTC, dont Uber. C’est…

Le gouvernement a lancé la plateforme numérique nationale Le.Taxi, comme une réponse au bras de fer engagé entre les taxis et les VTC, dont Uber.

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C’est depuis Montpellier, ville labellisée French Tech, que le gouvernement a lancé Le.Taxi, la plateforme nationale censée calmer la colère des taxis échaudés par la concurrence (déloyale assurent-ils) qui leur est faite par les VTC, dont Uber est la principale cible.

Le principe est simple : faciliter la mise en relation entre les taxis et leurs clients. Pour cela, la maraude électronique est permise, comme le prévoit la loi Thévenoud, au contraire des VTC. Chaque professionnel aura la possibilité de s’inscrire sur la plateforme « qui fédère les applications des taxis » et pourra ainsi être géolocalisé dans une zone donnée. Tout comme les clients depuis l’une des app mises à disposition, telles que Tedicab, Taxi Proxi, Mon appli taxi ou Zaléou.

Le client verra donc, à l’instar d’Uber, les taxis disponibles (et donc inscrits) dans le secteur. Il pourra héler électroniquement un taxi. Toutefois, si le slogan prévoit « un clic, un taxi », il en sera un peu autrement en réalité puisque héler un taxi ne vaut pas confirmation de la prise en charge par celui-ci. Le taxi doit confirmer sa disponibilité, la course est validée après un échange de numéros entre le client et la plateforme, qui transmettra au chauffeur. Une mesure qui a de quoi surprendre puisque les taxis pointaient justement la question de la sécurité des données personnelles « prétendument laxiste » chez Uber, rapporte La Tribune.
Les grandes centrales de réservation assurent néanmoins que le chauffeur n’a jamais accès aux coordonnées du passager.

L’avantage avec la plateforme est qu’elle n’autorise pas les frais d’approche, ce qui signifie que vous monterez dans le taxi avec le compteur à 0 euro. S’ajouteront uniquement les frais de prise en charge au prix de la course, un peu plus de 2 euros.

Un système de notation des chauffeurs est également prévu : ces derniers devront afficher leur compagnie de taxi ainsi que les notes données par les clients. Un moyen de redorer le blason d’une profession peu connue pour son amabilité, d’autant plus depuis l’apparition des VTC.

Inconvénient majeur, le paiement ne pourra s’effectuer en ligne ou via le téléphone, il faudra se contenter des bonnes vieilles méthodes : espèces ou CB.

Le.taxi

Développée par la Délégation à la Sécurité et à la Circulation Routières (DSCR) et par le Secrétariat Général pour la Modernisation de l’Action Publique (SGMAP), la plateforme a coûté 250 000 euros, auxquels il conviendra d’ajouter 500 000 euros par an de frais de fonctionnement (exploitation et salaires des quatre fonctionnaires dédiés à la plateforme) payés intégralement par les contribuables. Revient-il à l’État de financer cette « innovation majeure » qui n’a d’autre avantage que de calmer la colère des taxis ?

« C’est une très bonne chose. À notre échelle, on ne peut pas investir dans du matériel pour être innovant, c’est pourquoi c’est important que l’État nous vienne en aide. Nous allons pouvoir répondre à une demande de façon pertinente », prétexte André Garcia, président de la Fédération des Exploitants Taxis de l’Hérault.

Du côté de l’État, on prétend qu’il est « normal que l’État intervienne, il s’agit de l’espace public et d’un secteur réglementé qui devait être modernisé ». Avant d’ajouter : « L’intervention de l’État a été bien utile pour faire interdire UberPop aussi. »

Il revient peut-être aux chauffeurs de VTC et aux clients de juger de « l’utilité » d’une telle interdiction. D’autant que cette interdiction est suspendue à la décision du Conseil Constitutionnel.

La ville de Montpellier sert de ville test avant que la plateforme ne soit déployée dans d’autres villes, dont Paris, Lille, Lyon, Marseille et Rennes. 2 000 chauffeurs sont d’ores et déjà inscrits, avec à terme potentiellement 30 000 chauffeurs inscrits sur la plateforme.

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14 commentaires
  1. Honteux, honteux ! Je ne vois pas pourquoi je payerai ça avec mes impôts GR7 & Co, les associations de taxis, etc. sont suffisamment gavé pour se payer ce genre de plateforme ! Et même Uber leur a proposé de se joindre à la leur !
    Donc non, je ne vois pas pourquoi c’est encore nous qui payons pour ça ! Et on s’étonne que ne personne ne croit en ce gouvernement, et que les fréquences de votes baissent et que le FN prend de la marge !
    Foutu lobby !

    1. Tkt ! Bientot on va se taper la redevance taxi sur les impôts pour qu’on puisse leur filer une subvention mensuel à chacun, au cas ou !

  2. En gros, c’est toujours plus cher et moins pratique qu’Uber.
    Ca sert à rien de créer une application si elle ne sert pas à grand chose. Pourquoi ne pas permettre un paiement via paypal ? Pourquoi attendre la validation du taxi ? C’est ridicule.

    La seule différence c’est que maintenant t’es pas obligé de te cailler dehors en fin de soirée en levant le pouce pour qu’un taxi s’arrête avant de te dire :”c’est trop loin je le fais pas”.

    1. “Pourquoi ne pas permettre un paiement via paypal ? Pourquoi attendre la validation du taxi ?”

      Simplement parce que nos gouvernants ne savent qu’inventer des usines à gaz, ils ne savent pas faire simple, pratique et efficace.
      Ce sont des blaireaux qui jouent avec l’argent des contribuables.

  3. Incroyable…. Nos politiques ne cessent de me décevoir de jour en jour. Après on va s’étonner que la jeunesse n’ait plus confiance en notre système. Ces gens la ne travaillent que pour leurs propres intérêts ou pour des lobby.

    Go Uber ! En espérant que vous viendrez à bout des taxis.

    Quoi qu’il en soit, merci Elodie. Excellent article comme à votre habitude.

  4. Dans le conflit entre Uber et les taxis je suis du coté des taxis (concurrence déloyale,rentrée fiscale ,même si je suis pas naïf pour les taxis) ,quand l’Etat a interdit Uber pop j’ai applaudi mais c’est quoi cet argument…
    Les chauffeurs de taxi sont des conducteurs de bus qui assurent une mission de service public maintenant ?
    Le course en cash ira intégralement dans la caisse de la plateforme ?J’ai du mal à le croire.
    Financer des routes oui ,financer TomTom non.

  5. C’est honteux d’utiliser des fonds publiques pour venir en aide à un secteur privé.
    Pourquoi ne pas créer un site pour l’achat dans les librairies afin de contrer Amazon? Fault-il aller brûler des ivres sur le périphérique pour voir apparaître cette application?

  6. Les vendeurs de Pizza devraient aussi demander à l’état de financer leurs plateformes de de commande en ligne..; Y a pas de raison que ce soit juste réservé aux taxi…. En fait l’état devrait financer tous les sites français d’entreprises privés!

  7. OK sur le principe d’une plateforme commune, en plus pas de “course d’approche” donc le consommateur sera gagnant … mais pourquoi la plateforme n’est elle pas payée par les taxis, ça serait plus logique

  8. 500 000 euros par an de frais de fonctionnement (exploitation et salaires des quatre fonctionnaires dédiés à la plateforme) payés intégralement par les contribuables

    y’a que moi qui me pose la question du salaire des 4 personnes en question parce que la je sans bien un truc de malade. allez soyons fous (200.000/4)/12 = 50000/12 = 4166 euro par mois, ca va et je pense que je suis en dessous de la réalité a 200000 euro . y’as les fonctionnaire smicard et puis il y a les autres comme d’hab et qui c’est qui paye toujours les même. Commençons par réguler les salaires des fonctionnaire et de ceux payer avec l’argent publique qui ne le sont pas et on redressera les finance de l’état sans avoir besoin de licencier les smicard de l’état a qui on en demande toujours plus avec toujours moins et dont on ne peu pas vraiment se passé !!

    de plus si c’est pour des taxi (entreprise privé ) qu’il paye de leur poche mais pas avec l’argent des contribuable !
    maintenant je prendrai plus le taxi et je recommande a tous le monde de faire de même … ceci n’est pas un appel au boycotte car c’est illégale (il on réussi a nous pondre une loi anti boycotte et quasiment personne ne le sais … maintenant vous le savez aussi ) mais on se comprend ^^

  9. “il faudra se contenter des bonnes vieilles méthodes : espèces ou CB.”

    Elle m’a bien fait marrer celle-là. Si quelqu’un a déjà réussi à payer une course en taxi à Paris avec une CB je veux bien qu’il me fasse signe.

    Uber pourrait être plus cher qu’un taxi traditionnel, vu la qualité de service nettement supérieure je continuerais de l’utiliser sans aucune hésitation. Et il faudra plus que cette usine à gaz pour que les taxis soient au niveau.

  10. Osez lancer une pétition, une lettre ouverte, des articles de journaux, si vous souhaitez être entendus, au lieu de simplement vous exclamer sur le journal du geek.

    1. Le jdg est bien un journal d’information et il fait partie de ta liste, donc on a tout bon…
      Plus sérieusement, une pétition, non mais ! Y’a que le lobbying qui fonctionne, si la loi sur la réforme du code du travail ne passera pas ce ne sera pas grâce à la pétition mais bien au boulot de fond de cabinet.

Les commentaires sont fermés.

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