Eugen Harton est producteur associé chez Bohemia Interactive, le studio derrière DayZ. Il a donné une conférence lors de la GDC pour expliquer une des problématiques à laquelle le studio devait faire face : la triche en ligne.
On apprend ainsi dans les colonnes de PC GamesN qui rapporte cette conférence que certains cheats peuvent se vendre jusqu’à 500 dollars sur des marchés parallèles. À ce prix, le joueur pourra carrément avoir accès à la console debug du jeu, mais d’autres artifices peuvent se négocier dans des abonnements allant de 1 à 25 dollars par mois. DayZ n’est évidemment pas le seul à être affecté par les cheats, Counter-Stike: GO et le très récent The Division sont également la cible des tricheurs (parfois même, dès leurs phases de bêta).
Le problème, c’est que si des sociétés comme Valve ou Ubisoft peuvent dépenser de l’argent et de l’énergie pour combattre les tricheurs, pour un petit studio comme Bohemia Interactive, ce n’est pas aussi simple. Harton explique que certains services ne se dévoilent pas au grand jour et peuvent être très difficiles à repérer.
« Il y a des services publics de tricherie, mais il y a aussi beaucoup de services cachés, ce qui rend très difficile le fait de mettre le doigt sur la faille qu’ils utilisent. Ils espèrent que si on ne les repère pas, on ne la remarquera pas. Les sites publics par contre peuvent être fermés rapidement si vous êtes vigilants. »
Et ce petit jeu peut rapidement tourner à la véritable enquête en ligne digne de la brigade des stups.
« Nous avons dû créer de faux papiers d’identités russes ou chinois pour trouver des cheats. Nous avons eu des entretiens par Skype avec des gens en Russie et en Chine, des pays dont personne dans notre équipe n’est originaire, pour essayer de convaincre le vendeur que nous étions bien les personnes à qui ils vendaient le cheat ! »
Harton rappelle que cette démarche est motivée par le fait que les moyens de tricher font énormément de mal à la communauté de DayZ. Il explique que certains cheats sont tellement puissants qu’ils peuvent faire planter les serveurs à l’envi, ou de tuer instantanément toutes les personnes qui y sont présente « d’un simple clic ».
L’expérience de jeu communautaire n’est pas le seul enjeu mis en avant par le producteur. Ces créateurs de cheat peuvent également se faire des sommes d’argent considérables, certains réussissent ainsi à toucher 1,25 million de dollars à l’année. Les enjeux sont ainsi tellement haut que certains tricheurs se mettent à harceler les membres de Bohemia Interactive.
« J’ai été personnellement harcelé par les tricheurs. Ils m’ont retrouvé et m’ont envoyé de véritables menaces de mort. »
Bonne ambiance.
Quoi qu’il en soit, il est clairement dans l’intérêt de Bohemia Interactive de combattre la triche dans DayZ. Depuis la sortie de l’accès anticipé fin 2013, le public du jeu n’a cessé de baisser pour atteindre des chiffres très faibles. D’après le site Steam Charts, les pics quotidiens passent régulièrement sous la barre des 9 000 joueurs en semaine.
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