Bien qu’étant un grand amateur du style, du propos et de l’univers créés par Terry Pratchett dans les années 80, je n’avais pas encore eu l’occasion de lire un seul Tome de l’arc Moite von Lipwig (également protagoniste du dernier Tome de l’écrivain, Déraillé, en 2013). Mais bien évidemment, Monnayé ne déroge en rien à l’architecture scénaristique qui construit chaque Tome du Disque-Monde.
Globalement, ça se passe en trois étapes :
1/ Vous êtes perdu. Le récit enchaîne les points de vue narratifs et vous n’avez encore aucun élément pour comprendre les événements qui sont décrits. La problématique se met petit à petit en place. Ici, on parle de Moite von Lipwig, ancien escroc devenu Ministre des Postes, et maintenant poussé par le big boss d’Ankh-Morpork, Veterini, vers la gestion de la banque royale.
2 / On est dans le cœur du bouquin, l’œil du cyclone du plaisir de lecture. Terry Pratchett tisse une toile complexe mais désormais plus accueillante. Derrière l’histoire légère et l’humour absurde, le romancier développe aussi en arrière-plan sa problématique, sa critique sociale, culturelle ou politique. Monnayé parle du rapport à l’argent et au pouvoir, autant de ce qu’il permet que ce qu’il représente (Moite invente le billet de banque, ce qui a des effets dévastateurs dans la cité).
3 / Vient le soulagement quand tous les morceaux du puzzle se mettent en place, généralement dans un final qui réunit tous les personnages clés de l’histoire et glorifie le grand n’importe quoi.
Soyons honnête, Monnayé n’est pas l’oeuvre la plus mémorable des Annales du Disque-Monde, même si le personnage complexe de Moite, entre escroc, fin politicien et flipette, tient bien l’histoire. En revanche, sila critique de la banque et du pouvoir de la communication est bien vu, la critique aurait pu être plus développée. Disons que le dénouement arrive un peu vite. Ne boudons pas notre plaisir pour autant, ça reste du Pratchett (avec la qualité de la traduction de Patrick Couton), c’est bien écrit, c’est drôle, et c’est toujours intelligent.
Monnayé, de Terry Pratchett, 512 pages, aux éditions Pocket, 8 euros et 40 centimes
N.B. : si vous n’avez jamais lu une oeuvre des Annales du Disque-Monde, préférez l’arc Rincevent, le plus réussi selon moi (La Huitième Couleur, le Huitième Sortilège ou Les Tribulations d’un Mage en Aurient).
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C’est bien de changer, on ne voit pas assez de livres dans le coin 🙂
Amateur de fantasy, je n’ai pour le moment jamais approché cette oeuvre. Est-ce nécessaire de tout lire pour tout comprendre ? Y’a t-il bien une fin ? Dites m’en plus 🙂
Je n’aurais pas dit mieux que @Tanatiel 🙂
Tu peux commencer par les 2 premiers tomes, sur l’arc Rincevent, et ensuite essayer un autre arc (celui avec la Mort est cool aussi)
Comme dit dans l’article, les Annales du Disque Monde se composent en arc narratifs autour de différents personnages: Rincevent, le Guet, Moite Von Lipwig,…L’ensemble des annales compose un tout cohérent mais on peut prendre un arc et le lire sans avoir forcément tout lu avant.
Il y a également les romans du Disque Monde qui peuvent se lire de manière plus unitaire sauf les derniers qui s’articulent autour de Tiphaine Patraque.
Il y a également la possibilité de regarder les téléfilms Timbré, les contes du Disque Monde et Discworld qui sont de bonne qualité et permettent d’aborder cet auteur plus facilement.
Les lire dans l’ordre de parution n’est pas si mal.
Il n y a pas vraiment de fin mais un ensemble d’histoire plus ou moins indépendantes.
Ca vaut vraiment le détour si on accroche à ce type d’humour.
Ca rentre clairement dans le top 30 de ce qui existe en fantasy. 30 ça fait beaucoup mais y a beaucoup de choses excellentes.
J’en ai pas lu bcp, mais mon préféré pour l’instant est ronde de nuit.
@elindor: normalement ils sont tous “indépendant” (cad un debut et une vraie fin), mais ils y a bcp de personnages récurrent, donc si on connaît déjà le Background de personnages c’est plus intéressant, mais c’est pas obligatoire pour comprendre l’histoire.
D’accord avec Fabio : pour commencer à voyager dans le disque monde, je recommande de commencer par lire “La 8eme couleur” et “le 8eme sortilège”
Ce sont des livres plus courts et qui donnent le ton.
Après, si le virus est attrapé, il reste tout un tas de livre et de personnages avec leurs propres aventures !
Perso, j’ai un faible pour les sorcières (vive Mémé !) et je suis un inconditionnel fan de LUI ! 😀
Bien que j’adore l’arc de Rincevent j’ai un petit faible pour celui de la Mort.
Le côté complétement décalé du faucheur qui côtoie les humains depuis des millénaires mais ne les comprends absolument pas est délicieux et hilarant.
C’est drôle de voir comme les avis peuvent changer d’une personne à l’autre, parce que moi qui suis une grande fan du Disque-Monde, je trouve que l’arc de Rincevent, rétrospectivement, est le plus faiblard. Le premier tome en particulier part trop dans tous les sens, et n’a pas la cohérence du monde qu’il définit ensuite.