C’est peu dire que ces résultats annuels étaient très attendus. Depuis cet été et son retour aux affaires au sein du groupe qu’il a contribué à créer, Jack Dorsey s’était fixé pour objectif de gagner de nouveaux utilisateurs.
La part d’utilisateurs actifs par mois stagnant dangereusement. Sans eux, point d’annonceurs à attirer sur la plateforme amenant avec eux des revenus publicitaires conséquents, synonyme de vitalité du réseau social.
Quand Facebook se targue de compter 1,59 milliard d’utilisateurs actifs par mois et d’engranger des revenus publicitaires constituant plus de 90 % de son chiffre d’affaires, Twitter peine à recruter et n’a dégagé pas le moindre bénéfice depuis sa création.
Plusieurs cadres de la firme ont quitté le navire (5 sont partis récemment) et 336 licenciements ont été annoncés en octobre dernier dans le cadre d’un vaste plan de restructuration du groupe.
Alors ce mercredi, investisseurs et marché étaient aux aguets. Échec. La croissance de Twitter s’est arrêtée. Il n’y a pas eu d’augmentation du nombre d’utilisateurs actifs dans les trois derniers mois de 2015 : 320 millions, le même nombre que trois mois plus tôt. Ils ont même baissé si ont exclu les utilisateurs bénéficiant d’un service allégé par SMS (SMS Fast Followers), de 307 à 305 millions par rapport au trimestre précédent.
Et pourtant, cet objectif de recrutement a poussé Twitter à rogner sur ses spécificités et opérer de multiples changements pour rendre la plateforme plus mainstream : des emojis, à « Moments » en passant par la fin de la limite des 140 caractères pour la messagerie (10 000 actuellement), des like qui ont été préférés aux favoris pour finir par proposer une nouvelle option de timeline algorithmique.
Des changements appréciés modérément par les aficionados du réseau social. Le week-end dernier a vu #RIPTwitter inonder la plateforme suite aux rumeurs annonçant une timeline soumise à un algorithme « à la Facebook » et présentant les tweets les plus pertinents. En réalité, une annonce avant l’heure de la nouvelle option lancée hier, une version améliorée de « Pendant votre absence », en option, avant son activation par défaut.
Ces changements risquent de ne pas être bien accueillis puisque dans le même temps, Twitter augmente la pression publicitaire à l’égard des utilisateurs, qui doivent rapporter plus tout en étant peu nombreux. Le nombre d’annonceurs publicitaires présents sur la plateforme a augmenté de 90 % en un an.
À cette fin, Twitter a présenté First View, qui permet désormais aux annonceurs de s’offrir une place de choix dans le fil d’actualité des utilisateurs : pendant 24 h, leur vidéo promotionnelle s’affichera en deuxième position de leur timeline et se lancera automatiquement lorsque l’utilisateur se connectera (option autoplay qui peut être désactivée dans les paramètres).
Malgré ses efforts, Wall Street perd patience et a sanctionné la firme, l’action Twitter perdant 3 %. Une action qui a perdu 38 % de sa valeur depuis le début de l’année quand sa capitalisation boursière est passée sous le seuil symbolique des 10 milliards de dollars.
Twitter annonce en outre un objectif de chiffre d’affaires pour le trimestre en cours en dessous des attentes du marché : 590 à 610 millions de dollars contre les 629 millions attendus.
Twitter n’a plus qu’à espérer que les nouveautés apportées portent (rapidement) leurs fruits.
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De toutes façons, la plus grosse erreur qu’ils aient fait c’est de ne pas avoir acheté Instagram. On oubli vite mais Instagram était Partout sur Twitter et très peu présent sur Facebook avant son rachat… Et puis Twitter n’est pas ergonomique du tout.