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Fraude au CAPTCHA, Google évite la class action

Google était accusé de détourner son service CAPTCHA à des fins commerciales par une internaute. Celle-ci a été déboutée dans sa requête en recours collectif. Dans…

Google était accusé de détourner son service CAPTCHA à des fins commerciales par une internaute. Celle-ci a été déboutée dans sa requête en recours collectif.

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Dans sa plainte déposée le 22 janvier 2015, Gabriela Rojas-Lozano accuse Google de détourner son service reCAPTCHA à son avantage, à l’insu et au détriment de l’utilisateur.

Le CAPTCHA (« Completely Automated Public Turing test to tell Computes and Humans Apart ») sert à distinguer l’humain de la machine (ou du robot). Pour cela, l’internaute doit recopier un ou plusieurs mots ou une série de caractères.

Lors de la création de son compte Gmail gratuit en 2014, Gabriela Rojas-Lozano a dû renseigner non pas un, mais deux mots. Seul le premier serait connu des services de Google et aurait une vocation sécuritaire, le second ne servirait que du crowdsourcing (qui consiste à s’appuyer sur un large réseau d’internautes pour réaliser une enquête ou toute autre tâche) et ne servirait que les intérêts de la firme de Mountain View.

En effet, le second mot ferait systématiquement partie d’une base de mots non reconnus par la technologie de reconnaissance optique de caractères (OCR) que le géant californien utilise pour la numérisation de livres (Google Books) ou pour son service Google Maps.

Autrement dit, lorsqu’un mot ou un chiffre n’est pas reconnu par OCR lors d’une captation d’image par exemple, c’est l’internaute qui fait le travail à sa place, sans être averti et/ou rémunéré.

Google-Captcha

google_captcha

Les CAPTCHA présentés sous forme de numéro, qui semblent représenter des plaques ou des numéros de rue, le seraient effectivement et serviraient en douce à alimenter Google Street View (Google Maps). D’autres partenaires de Google bénéficieraient également de ce crowdsourcing pour leurs travaux de numérisation, dont le New York Times.

La juge Jacqueline Scott Corley a estimé que la plaignante n’apportait pas la preuve que les « quelques secondes » prises par les internautes pour compléter le CAPTCHA méritaient compensation.

Elle estime au contraire que le comportement de Google n’est pas « immoral et oppressif » puisque, même allégués, ces faits ne se font pas aux bénéfices exclusifs de Google, l’internaute y trouvant avantage puisqu’il bénéficie ensuite d’un compte Gmail gratuit.

Elle ajoute en outre que les « transcriptions » effectuées par les utilisateurs augmentent l’utilité des autres services gratuits de Google, tels que Google Maps ou Google Books. Même mis au courant des pratiques de Google, les internautes ne renonceraient pas pour autant à utiliser ses services.

Pour le professeur de droit Eric Goldman, cette décision est « l’un des arrêts de droit sur Internet le plus intéressant à ce jour en 2016 ».

La class action échoue, car il n’y a pas d’information trompeuse ou fausse et parce que la plaignante n’a pas réussi à prouver le préjudice économique.

Quand bien même Google aurait volé une quantité de temps et d’attention de milliers d’internautes, ce temps est trop « trivial » pour engager quelque poursuite que ce soit.

Le professeur renvoie à une décision similaire dans un procès intenté contre Yelp, accusé de ne pas rémunérer les avis laissés par les internautes sur des lieux touristiques. Par ailleurs, il estime que cette décision confirme le fait que tous les avantages économiques tirés d’un échange en ligne ne doivent pas être nécessairement compensés, aussi asymétriques soient-ils.

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6 commentaires
  1. Me rappel que sur L4Image board les mecs se mettaient d’accord pour mettre tous ensemble le même mot sur le captcha non discriminant. Généralement une grossièreté.
    A l’époque c’était visiblement pour Google Book et c’est forcément le nombre qui l’emporte pour la décision du logiciel.
    Il y a du avoir un paquet de bouquin numérisés avec des mots bizarre a des endroits incongrus.
    Aujourd’hui ça semble être pour les numéros de maison sur G map, moins intéressant.

  2. Mouais… Je suis plutôt de l’avis du jugement. Tout le monde y trouve son compte au final, l’information récupérée sert aussi bien l’utilisateur par la suite.

    Si on veut parler de vol et d’exploitation, autant amener sur la table des types tels que Spi0n.

  3. on appelle ça de l’enculage de mouche, à ce niveau.
    Si elle veut je la dédommage pour sa rémunération. Il lui fait quoi ? 23 cts d’euros, ou 24 ?

  4. Dommage l’idée était top…mais à l’échelle des multinationales… c’est puant! imaginez Carrefour dont la plus grosse part de bénéfice provient de la vente de données sur les consommateurs, devoir repayés au consommateur une part de bénéfice… plausible vu la masse d’argent que cela représente en gain pour l’entreprise… et vu que tout travail mérite salaire… (et je dis bien salaire!, pas dédommagement après réclamation…) et dans ce cas ci, le nombre de milliers (si pas milliards) de secondes volée aux internautes pour ne pas payer des gens à faire ce taf’… Quand c’est gratuit, c’est toi le produit! … La cause reste valable, Merci à elle de défendre l’équité humaine!

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