Plusieurs fois traînée devant les tribunaux concernant la légalité de son logiciel gratuit Adblock Plus, la société éditrice Eyeo a, pour le moment, toujours été confortée par la justice de son pays, l’Allemagne.
Éditeurs, dont le géant Axel Springer (BILD) qui a fait appel, et chaines de télévision (RTL Interactive et ProsiebenSat.1n) s’y sont cassés les dents.
Si Eyeo a salué, par trois fois, la décision de la justice, la société a choisi de donner du gage au camp adverse en annonçant la création d’un comité indépendant au premier semestre 2016, chargé de déterminer ce qui définit une publicité acceptable.
Nous y sommes. Une première réunion a eu lieu en novembre à New York etdepuis quelques jours, Eyeo a lancé l’opération « Camp David » à Londres, du nom du premier accord signé entre Israël et un pays arabe, en l’occurrence l’Égypte, à la fin des années 1970 (17 septembre 1978). C’est dire la charge symbolique donnée à ces discussions censées définir les contours d’une politique des publicités acceptables, qui le serait (acceptable) par le plus grand nombre. Ce comité aura la charge de déterminer quel type de publicités peuvent figurer dans ce programme.
Ces discussions réunissent « les plus grands noms européens de l’édition, du marketing numérique, de la publicité, des organisations numériques à but non lucratif et de la création de contenus », s’est félicité Ben Williams, de chez Eyeo, sans pour autant avancer le moindre nom.
L’utilisation des bloqueurs de publicités augmente considérablement, près de 200 millions d’internautes utilisent des adblockers en 2015, suscitant la colère des éditeurs de site et annonceurs.
Une étude Adobe et PageFair (qui aide les éditeurs à récupérer les revenus soustraits par les adblockers) a établi que les bloqueurs de publicités causeraient un manque à gagner de 22 milliards de dollars en 2015 au détriment des sites internet. Avec en ligne de mire le marché de la vidéo et du mobile, prochaines cibles revendiquées d’Eyeo et Eldorado des annonceurs.
Néanmoins, le constat a été fait de part et d’autre : si le but n’est pas d’assécher les revenus publicitaires indispensables à la survie des sites internet gratuits notamment, il est nécessaire d’améliorer ces publicités de plus en plus contestées par les internautes. L’industrie de la publicité en ligne (Internet Advertising Bureau – IAB) a récemment fait son mea culpa et pris ses responsabilités dans l’utilisation croissante des bloqueurs de publicité.
Pour l’instant, le programme de publicités acceptables d’Eyeo bloque toutes les publicités qui ne correspondent pas à ce que la société estime être une publicité acceptable : identifiée comme telle (pas de publi reportage déguisé), statique – sans animation ou son – et non invasive — qui n’interfère pas avec le contenu).
L’internaute a le choix de définir une liste blanche des sites sur lesquels le bloqueur de pub sera levé. Néanmoins, là encore, les pub filtrées devront être validées par la norme en présence.
Moyennant quelques deniers, entreprises et annonceurs peuvent figurer sur la white list d’Eyeo. Ce programme est dénoncé par nombre d’éditeurs qui l’assimilent a du racket. D’autres ont fait le choix de passer à la caisse, comme Google, Amazon ou Microsoft.
Seules les firmes dont les publicités excèdent les 10 millions d’affichages non bloqués par mois passent à la caisse, précise le porte-parole d’EyeO, et les montants versés dépendent des revenus gagnés grâce à ces annonces filtrées. Le Financial Times, repris par The Verge avance le chiffre de 30% des recettes, un montant colossal pour une société comme Google notamment, qui tirent 90% de ses gains des revenus publicitaires.
Un système qui a de toute façon été jugé légal par la justice allemande. Pour Ben Shaw, l’un des responsables de l’Association Mondiale des Journaux et des éditeurs de médias d’Information (WAN-IFRA), il y « a besoin de principes directeurs » dans la publicité sur internet. Toutefois, « ce sont aux éditeurs et non aux plateformes de mener cela. […] Ils ont une opportunité unique de redéfinir comment la publicité en ligne fonctionne ».
En attendant, après Apple depuis iOS 9, Firefox, Chrome ou Cristal, Samsung a également ouvert ses smartphones aux adblockers.
De son côté, Axel Springer s’est attaqué aux adblockers en testant un nouveau modèle. Pour accéder au contenu de son site BILD, les internautes devront désactiver leur bloqueur de publicités, ce que fait la majorité, ou souscrire à un abonnement payant d’un montant de 2,99 euros/mois donnant accès au contenu, dans sa grande majorité dépourvue de toute réclame, couplé à un taux de chargement « jusqu’à 50 % plus rapide ».
Les discussions s’annoncent tout sauf ennuyeuses.
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Donc Axel Springer nous donne même une quantification du poids de la pub dans le chargement de Bild.de… Car ce n’est pas “50% plus rapide” lorsqu’on paie, mais 50% plus lent… alors qu’on paie aussi!
Tout à fait Tofe, tu m’as oté les mots du clavier…
Pourquoi, créer un comité ?
Eyeo a déjà une bonne définition de ce qu’est une pub acceptable ;
– pas de publi reportage déguisé
– statique
– sans animation
– Sans son
– non invasive.
perso, temps que les pubs seront encore invasives,lourdes, déformant les sites, je garderai mon bloqueur(qui n’est plus adblock plus).