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[Travail des enfants] Amnesty International dénonce l’industrie des smartphones

À nouveau, l’ONG Amnesty International pointe du doigt l’industrie des smartphones, peu regardante sur la provenance du cobalt, matériau essentiel généralement importé de la République démocratique…

À nouveau, l’ONG Amnesty International pointe du doigt l’industrie des smartphones, peu regardante sur la provenance du cobalt, matériau essentiel généralement importé de la République démocratique du Congo (RDC) où le travail des enfants est légion.

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80 mineurs auraient perdu la vie entre septembre 2014 et septembre 2015 au sein du plus grand réservoir de cobalt du monde, la République démocratique du Congo, qui possède plus de 50 % de la réserve mondiale.

Outre les dégâts écologiques évidents dans l’extraction de ce précieux minerai, de nombreux enfants seraient employés sur ces chantiers. C’est ce que dénonce l’ONG Amnesty International dans son dernier rapport, pointant du doigt Lenovo, Apple, Dell, HP Inc., Huawei, Lenovo (Motorola), LG, Microsoft, Samsung, Sony et Vodafone, mais aussi l’industrie automobile avec Daimler AG, Volkswagen ou encore la firme chinoise BYD, très gourmandes en cobalt dans la fabrication des batteries lithium-ion des smartphones, laptops et autres tablettes ou encore des voitures électriques.

Ces firmes se passeraient des « contrôles élémentaires afin de vérifier que la fabrication de leurs produits n’intègrent pas de cobalt extrait dans les mines par des enfants. » Ainsi, l’extraction du cobalt s’effectuerait « dans des conditions extrêmement dangereuses, sans aucun outil adéquat ni protection », souligne Amnesty International dans son rapport.

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L’ONG explique ainsi que « Les creuseurs travaillent pieds et mains nues, avec un burin et un marteau, sans casque ni masque. Or, la poussière de cobalt est extrêmement toxique et son inhalation peut entraîner des maladies pulmonaires mortelles. Dans les mines artisanales clandestines, les tunnels sont meurtriers. Ils dépassent la profondeur autorisée et ils s’écroulent, tel un piège se refermant sur ceux qui espéraient survivre grâce à eux. Les morts ne sont pas souvent rendus à leur famille, ils restent au fond de la mine. En 2015, au moins 80 mineurs sont décédés. »

Outre les risques pris pour leur santé, ces enfants sont exploités, travaillant « souvent plus de 12 heures d’affilée, restant parfois 24 heures au fond de la mine. Ils travaillent par forte chaleur ou sous la pluie et portent des sacs allant de 20 à 40 kg. Sans vêtement de protection, ils tombent malades et risquent leur vie tous les jours pour gagner entre 1 et 2 dollars la journée, qu’ils se font souvent taxés par la police. Ils ne dénoncent pas ce racket, car leur travail est illégal. » Ces enfants se murent dans le silence, leur activité étant illégale, ceux interrogés évoquent des violences, notamment sexuelles à l’encontre des femmes.

Amnesty International tire la sonnette d’alarme et tente de responsabiliser ces multinationales qui disent ignorer la provenance de ce matériau. Ainsi, 16 firmes se disent incapables de déterminer la provenance du cobalt utilisé dans les batteries fabriquées en Chine.

« Une seule a reconnu s’approvisionner auprès d’un négociant chinois présent en RDC, déplore ainsi l’ONG. Les autres entreprises ont nié, alors qu’elles sont mentionnées comme clientes de ces négociants chinois qui s’approvisionnent en RDC… Or, des entreprises qui réalisent plusieurs milliards d’euros de bénéfices par an devraient avoir la capacité de se renseigner sur la provenance des minerais qu’ils utilisent. »

Amnesty International milite pour que la RDC légifère en ce sens en régulant les zones minières non autorisées et surtout pour veiller à ce que ces enfants accèdent à un enseignement primaire gratuit et obligatoire. En sus, elle aimerait qu’une loi vienne contraindre « les entreprises à s’informer de la provenance et des conditions d’extraction du cobalt ».

Une loi de ce type existe aux États-Unis relative aux « minerais de sang » : l’étain, le tantale, le tungstène et l’or. Entrée en vigueur en 2014, elle impose aux sociétés cotées à notifier si elles utilisent l’un de ces matériaux et s’ils proviennent de RDC ou de l’un des 9 pays voisins.
Dans un rapport publié en avril 2015, Amnesty International accusait déjà ces multinationales de se soustraire à leurs obligations.
La Commission européenne travaillerait sur une législation similaire. Avec plus de succès ?

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5 commentaires
  1. Elodie, le débat, doit-être sympa entre toi et Pierre.
    Voir l’article sur Trump du 19/01.
    Il en résulte des articles super contradictoire.

    Mais merci de montrer finalement ceci 🙂

  2. Je dit pas que c’est bien comme situation , mais les gamins qui acceptent des conditions pareilles pour pas crever la dalle, ils font quoi une fois que les biens pensants leur enlèvent leur gagne pain?

    Non parce que c’est bien gentil de dire que les grosses sociétés se gavent sur leur compte (ce qui est vrai), mais à un moment donné, si les organisations mondiales avaient un peu des couil*** , elles iraient botter un peu des culs au niveau des dirigeants du dit pays… Ah la politique…

Les commentaires sont fermés.

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