Les organisations terroristes ont désormais pignon sur rue. Sur Internet et plus particulièrement sur les réseaux sociaux, elles n’hésitent plus à diffuser leur propagande et recruter de nouveaux candidats au djihad.
Un phénomène contre laquelle tentent de lutter les gouvernements occidentaux en mettant la pression sur les entreprises high-tech pour qu’elles mettent du cœur à l’ouvrage. Depuis les attentats de Paris de janvier 2015, dont les commémorations ont débuté cette semaine, la pression a redoublé pour lutter contre cette propagande terroriste sur internet.
Dans la foulée des attentats de janvier 2015, le décret sur le blocage administratif (sans autorisation d’un juge) des sites internet avait été adopté. Peu après, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’était rendu à Washington pour le 1er sommet international sur le terrorisme. En campagne contre « l’embrigadement terroriste » et la radicalisation sur Internet, le ministre avait proposé un « vrai deal » aux firmes de la Silicon Valley et plaidait pour une « responsabilité partagée ».
Le Parlement européen s’est également attaqué à la radicalisation sur internet et la propagande en ligne notamment en engageant la « responsabilité pénale des géants du Net ».
C’est dans ce contexte toujours très actuel que la Maison Blanche invite les représentants de Google, Apple, Facebook, Twitter, Dropbox ou encore Microsoft et Yahoo à venir discuter de la manière de lutter contre cette propagande en ligne. Tim Cook devrait être le seul CEO à faire le déplacement.
Les directeurs de la NSA, Mike Rogers, du renseignement national, James Clapper, du FBI, James Comey et la procureur général Loretta Lynch sont également conviés.
Les réseaux sociaux devraient être le principal sujet de discussion. Le gouvernement américain souhaitant voir ces entreprises faire plus pour empêcher la diffusion de la propagande terroriste d’organisations telles que l’État islamique, et le recrutement de nouveaux adeptes. Notamment en aidant les utilisateurs à saper leur discours.
Le chiffrement ne devrait pas faire partie des débats, ou alors de manière secondaire, le sujet est certainement trop polémique.
Si ces entreprises coopèrent plus facilement et ont pris des mesures pour lutter contre le terrorisme, elles rechignent à délivrer des informations sur leurs clients en compromettant leur vie privée, 2013 et la déflagration Snowden n’étant pas si loin.
Récemment encore, Apple s’est montré inflexible quant à l’instauration de backdoor qui aurait pour conséquence d’affaiblir le chiffrement de bout en bout sur ses services. Et ce, malgré les multiples injonctions et appels du pied reçus de la part des agences gouvernementales. En novembre dernier, NBC assurait que Daech disposait d’un centre d’aide accessible 24h/24 pour aider ses partisans à communiquer sans risque d’être détectés.
De son côté Twitter a mis à jour sa politique de contenu, interdisant les « conduites haineuses » après des critiques sur s passivité.
L’année dernière, à peu près à la même période, invités à participer au sommet sur la cybercriminalité par le président Barack Obama, devant ouvrir la voie à une collaboration toujours plus étroite entre l’administration US et les acteurs du Net, Mark Zuckerberg de Facebook, Larry Page et Eric Schmidt de Google ainsi que Marissa Mayer, CEO de Yahoo!, avaient préféré boycotter la conférence. Les temps changent.
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