La Turquie accuse, Twitter conteste. Les autorités turques reprochent à Twitter de ne pas avoir suivi leur injonction de supprimer du contenu de propagande terroriste de sa plateforme et lui a infligé une amende de 46 000 euros. Amende que Twitter refuse de payer.
Dans un communiqué, le ministre des Transports Binali Yildirim a annoncé que la Turquie prendrait toute mesure « nécessaire » si la firme ne s’exécute pas.
C’est le BTK, soit l’autorité de régulation des technologies de l’information et de la communication turque, qui lui a infligé cette amende de 150 000 lires (soit environ 46 000 euros) pour ne pas avoir supprimé du contenu lié au PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, classé comme organisation terroriste par la Turquie et d’autres pays, dont l’Union européenne et les États-Unis.
Jeudi 7 janvier, Twitter a contesté cette amende devant le tribunal d’Ankara, mais pas la censure. Pour la firme, cette amende a été décidée sans base légale, précise Reuters.
La Turquie menace donc Twitter de prendre d’autres mesures qui pourraient aller jusqu’au blocage du site.
Ce ne serait pas une première que Twitter ou un autre réseau social (Facebook et YouTube notamment) soit bloqué en Turquie : en mars 2014, une polémique avait éclaté suite à la diffusion, sur Twitter, d’écoutes téléphoniques mettant en cause le Premier ministre d’alors, Tayyip Recep Erdogan, empêtré dans un vaste scandale de corruption depuis plusieurs mois, mêlant son fils et des membres de son gouvernement.
Le blocage avait ensuite été jugé illégal par la Cour suprême turque.
En avril 2015, c’est une tout autre affaire qui avait vu la censure du réseau social lorsque des photos d’un procureur, retenu en otage par des activistes d’extrême gauche au tribunal d’Istanbul, avaient été diffusées peu de temps avant qu’il ne soit tué par ses ravisseurs.
En décembre dernier, la CEDH (la Cour européenne des droits de l’Homme) condamnait la Turquie pour avoir bloqué YouTube en violation de l’article 10 de la Convention européenne. La Cour estimait que le blocage d’un réseau d’information aux seules fins d’empêcher l’accès à son contenu était disproportionné.
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je me suis dit, “bien ! la Turquie lutte contre les compte pro Daesh sur Twitter”, puis j’ai lu, “pour ne pas avoir supprimé du contenu lié au PKK”…qu’on me dise encore que Erdogan ne soutient pas le Jihad !!!
Lorsque la France ou les Etats-Unis demande à Twitter de censurer ou de supprimer un contenu, c’est comme si c’était fait ! Mais lorsque la Turquie demande de supprimer du contenu qui fait la propagande du pkk (organisation terroriste reconnu par l’ue et les usa), on les prend pas au sérieux ! Pour être franc, je comprends tout-à-fait la position de l’Etat turc. Il y a de l’injustice dans l’air, deux poids, deux mesures comme on dit ! Et dire que La Turquie est le pays qui utilise le plus Twitter après les usa. Un éventuel blocage de sa part engendrerait de grosses pertes du côté de l’oiseau bleu. Ils seront tôt ou tard obligés d’obéir aux ordres d’Erdogan.