Ça n’aura pas tenu bien longtemps. Si, dans la foulée des attentats de paris du 13 novembre, les médias anglo-saxons, la CIA et le gouvernement britannique avait fondu sur les applications de messagerie chiffrée et notamment Telegram, coupable d’être utilisée par les terroristes de Daech, Washington s’était bien gardé de commenter.
Mais ça, c’était avant « l’acte terroriste » du 2 décembre perpétré à San Bernardino en Californie et revendiqué par l’organisation État islamique. Dimanche 6 décembre, lors de son discours à la Nation, Barack Obama a relancé le débat sur le rôle joué par la technologie comme outil de communication des terroristes :
« Je vais exhorter les dirigeants de la high-tech et des forces de police à rendre plus difficile pour les terroristes d’échapper à la justice grâce à l’utilisation de la technologie », a assuré le président des États-Unis.
La Maison Blanche souhaite en effet que les acteurs de l’high-tech coopèrent avec les autorités et dans ce cas précis, le chiffrement des communications est clairement visé.
Alors que la collecte des métadonnées téléphoniques est officiellement terminée pour la NSA, et que la Maison Blanche a abandonné l’idée d’imposer législativement des backdoors, Washington appelle à un affaiblissement du chiffrement afin de « s’assurer que le chiffrement n’est pas utilisé d’une manière qui offre aux terroristes de l’espace, un espace sombre, pour préparer leurs opérations et leurs attaques », explique un haut responsable de l’administration à Reuters.
Une plaidoirie maintes fois entendues ces derniers mois, que ce soit du coté du monde du Renseignement que de celui des gouvernements.
Un appel qui est pour l’instant resté lettre morte, à l’image d’Apple : Tim Cook a notamment tancé la nouvelle loi de Renseignement britannique qui pourrait avoir selon lui, de « graves conséquences ». Mais les autorités privilégient le dialogue et entendent poursuivre leurs pourparlers.
L’administration US souhaite également que les entreprises high-tech aident les autorités à limiter l’utilisation des réseaux sociaux à des fins violentes ou de promotion du terrorisme.
Il y a une limite entre liberté d’expression (1er amendent de la Constitution américaine) et promotion du terrorisme. « certaines personnes ne devrait pas avoir accès à médias sociaux » pour s’adonner à cette pratique souligne le fonctionnaire américain à Reuters.
En France, à des fins de lutte contre le terrorisme, le gouvernement entend mettre en oeuvre une série de mesure qui viserait à mettre fin à l’anonymat en ligne : Tor, Wifi public et VoIP sont spécifiquement visés.
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Ce que j’ai aimé c’est cette réaction d’Edward Snowden :
@KevinBankston fait remarquer que les 5 applis recommandées par les terroristes pour communiquer de manière chiffrée sont open/source et/ou non-américaines
@Snowden retweete en exhortant les assistants parlementaires et les journalistes d’y songer un peu avant de discuter des propositions destinées à lier les pieds et les poings des sociétés de tech américaines.
https://twitter.com/snowden/status/673974038654504960
Si ça avait été interdit pendant la WW2, les nazi n’aurait jamais utilisé Enigma !!!
*sarcastique*
Au dernière nouvelle, les terroristes ont des experts informaticiens, brider les libertés n’aidera en rien…
Le principal problème dans cette l’histoire est que nous savons maintenant que la gentille NSA a une grosse tendance à traquer les terroristes en enregistrant les conversations électroniques ou téléphoniques
– des gouvernements
– des dirigeants de très grosses entreprises
Du coup on peine à croire que de leur faciliter se travail les aiderait aussi à combattre le terrorisme …
Je crois que c’est trop tard.
Les outils de chiffrement sont aujourd’hui, avec les outils libres, simples a mettre en place pour un simple script kiddie motivé.
Créer un outil ou un service crypté n’est plus une chose compliqué, ce n’est plus qu’un assemblage de composants.
A la rigueur légiférer sur la question va gêner le simple quidam qui lui ne cherche que des services simples et grands publiques pour se soustraire aux puissances omniscientes.
Celui qui a un vrai intérêt a échapper a la surveillance y arrivera.
Pour avoir un bon gouvernement il faut avant tout s’en méfier.
Alors que la démocratie pour survivre doit sortir de l’état de droit de temps en temps.
C’est un équilibre délicat mais pas impossible, avec l’état de droit qui ne doit pas disposer des moyens omniscients qu’apportent le numérique, tandis que les services secrets disposent de tout, mais ne doivent pas en faire profiter l’état de droit.
Le seul problème c’est qu’en matière de chiffrement le codeur consciencieux a un grand coup d’avance sur le casseur de code.
Quelque chose me dit que les budgets des machines quantique vont augmenter très fort et de plus en plus vite.
Le terrorisme n’est qu’un alibi pour ceux qui veulent détenir le pouvoir absolu.
Si on ne veut pas que le fruit pourrisse on n’y laisse pas entrer le ver.
Malgré les surveillances, les fiches de police ou de renseignements, les terroristes circulent beaucoup trop facilement d’un pays à l’autre.
D’autre part ils se procurent beaucoup trop facilement des armes.
C’est là qu’il faut agir sinon on en sera toujours réduits à leur courir après avec un ou deux coups de retard.
Si on ne commence pas par cela, cela signifie que la lutte contre le terrorisme n’est pas la priorité mais qu’elle n’est qu’un prétexte pour mettre en place une surveillance généralisée à des fins totalitaires.
Quelle vaste blague en effet. Ne contraindre que les applis US n’a aucun intérêt. Surveiller chaque Américain n’a aucun intérêt; c’est séduisant, mais derrière de toutes façons il faut une analyse humaine pour repérer le comportement suspect, donc ça ne peut pas passer à l’échelle. La seule chose que ça permet c’est une dérive orwellienne.