C’était le blocage ou le traçage, Facebook a donc choisi de bloquer purement et simplement l’accès à ses pages publiques aux internautes non-inscrits sur sa plateforme.
C’est l’épilogue d’une polémique née en mars dernier avec la publication d’une enquête au vitriol menée par des universitaires belges, sur demande de la Commission de la protection de la vie privée.
Les universitaires démontraient que Facebook traçait non seulement ses membres en dehors de ses pages mais également les internautes non inscrits sur la plateforme, et ce, grâce aux fameux cookies. Ces petits fichiers installés par un site sur le disque dur d’un internaute recueillent ses données de navigation, c’est-à-dire son activité en ligne et certains paramètres, et ce, afin de faciliter sa navigation.
Grâce à eux et aux « plug-in sociaux » ‘Like’ ou ‘Partager’ intégrés sur les sites internet tiers, Facebook collecte des données et bénéficie d’une analyse précise du comportement des internautes. C’est notamment ce type de données que la firme de Menlo Park revend à prix d’or aux annonceurs pour leur ciblage publicitaire.
Avec ces pratiques, Facebook est accusé de contrevenir à la réglementation européenne en matière de protection de la vie privée et des données personnelles.
Après une première recommandation de principe en mai dernier, la Commission de la protection de la vie privée assignait Facebook en justice un mois plus tard.
La Commission avait alors « établi que Facebook « traitait » les données à caractère personnel tant de ses membres, utilisateurs, que de tout internaute qui entre en contact avec des produits et des services de Facebook. Facebook traite les données en secret : aucun consentement n’est demandé pour le traçage et l’utilisation de cookies. Aucun renseignement ciblé n’est fourni. Les informations disponibles sont vagues et autorisent en fait presque tout. »
En début de mois, le tribunal de grande instance de Bruxelles ordonnait donc à Facebook de mettre fin à la collecte des données des internautes non-inscrits sur le réseau social et lui donnait 48 heures pour se mettre en conformité avec la décision rendue. En cas de refus, Facebook se verrait infliger une astreinte de 250 000 euros par jour.
Alex Stamos, en charge de la sécurité sur le réseau social, expliquait alors que ces cookies étaient nécessaires pour des raisons de sécurité (« éviter la création de faux comptes » et le vol du contenu des internautes). Argument qu’avait rejeté la cour, pour qui la collecte des données personnelles doit être préalablement soumise au consentement de l’internaute.
Sous le coup d’une astreinte, Facebook a donc bloqué l’accès à ses pages aux non membres du réseau social. Une décision qui a ulcéré Willem Debeuckelaere, le président de la Commission de protection de la vie privée, comme le rapporte Le Monde : « Ce n’est pas ce que nous avions demandé. Nous souhaitions que Facebook cesse de suivre les gens qui ne sont pas sur le réseau social. Point à la ligne. Cela semble être un jeu pour eux », a-t-il dénoncé dans les colonnes du Vif.
« Le cynisme de Facebook atteint des sommets », ajoute Debeuckelaere qui dénonce un « chantage » de Facebook, quand la firme prétend que sa décision pourrait « limiter l’accès à des sites comportant des cartes ou des vidéos ».
Si le blocage de ses sites est effectivement une forme de réponse à la demande de la justice, il ne répond en rien à la collecte des données des internautes opérés depuis les « plug-in sociaux » ‘Like’ ou ‘Partager’ présents sur de nombreux sites.
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Addon “Disconnect” et on en parle plus 🙂
aller les gros qui dirige le France. aller c’est pas si dure, vous voyez la Belgique l’a fait !
vive la Belgique !
Facebook ça sert à quoi ?