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Silent Circle, l’entreprise derrière le Blackphone essaye tant bien que mal de se dissocier des criminels

Le chiffrement des communications ne plaît pas à tout le monde, ce n’est pas nouveau. Que ce soit le gouvernement anglais, la CIA, la NSA tout…

Le chiffrement des communications ne plaît pas à tout le monde, ce n’est pas nouveau. Que ce soit le gouvernement anglais, la CIA, la NSA tout ce beau monde ne voit pas d’un bon oeil que monsieur tout le monde puisse très facilement crypter toutes ses communications, toutes ses données, etc. Pour ces entités, monsieur tout le monde doit pouvoir être écouté et ses données doivent pouvoir être lues.

blackphone

Ce n’est pourtant pas l’avis de tout le monde. Certains politiques sont pour que les citoyens aient le droit de crypter ce qu’ils souhaitent comme ils l’entendent, et la position des entreprises sur le sujet est très variable.

Google et Apple font le choix de ne pas crypter les communications (bien que cela soit possible via des applications), mais sont en revanche pour un chiffrage complet des données présentes sur les appareils mobiles.

Ces derniers jours, la France a vu des événements d’une extrême gravité se dérouler sur son sol. Dans les jours qui ont suivi, en plus des réactions de soutien au peuple français, nombreuses sont les personnes à avoir pris la parole pour dire ce qu’ils pensent de la sécurité, de ce qu’il faut faire pour se protéger ou non, etc.

Ces prises de paroles ont notamment vu Donald Trump dire que si les personnes présentes dans le Bataclan avaient été armées, les choses se seraient passées différemment et aussi le patron de la CIA en profiter pour dénoncer le chiffrement des communications :

« Ces dernières années, à cause de divulgations non autorisées et d’interminables demandes de mea culpa sur le rôle du gouvernement dans sa manière de traquer des terroristes, il y a eu des amendements aux lois et des actions qui ont été décidées qui ont rendu la tâche de débusquer les terroristes bien plus ardues pour nous. »

Dans les jours qui ont suivis les attentas, l’application Telegram avait notamment été dénoncée pour être particulièrement prisée du groupe Daech pour faire circuler de l’information.

Pour répondre à l’action des Anonymous, le groupe avait publié une liste de moyens de communication cryptés pour permettre aux terroristes de prévoir leurs actions sans être inquiétés.

Et dans les premières places de cette liste se trouve notamment le Blackphone. Ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour Silent Circle, l’entreprise à la source de ce téléphone. Pour rappel, le Blackphone est un smartphone qui propose de crypter toutes les communications et toutes les données présentes sur le téléphone. Il ne s’agit plus que de proposer un moyen logiciel pour crypter les communications comme le fait Telegram. Il s’agit de proposer un appareil conçu de A à Z pour ne pas être écouté, pour ne pas être espionné.

Silent Circle essaye donc tant bien que mal de dissocier ses activités des actions commises par les terroristes ou de n’importe quel acte criminel. Pour cela, l’entreprise promet d’être beaucoup plus vigilante et regardante sur les personnes qui achètent ses téléphones.

Cependant, la position de l’entreprise risque d’être compliquée à tenir auprès du public, d’un côté la communication de l’entreprise est basée sur le fait de garder les oreilles et les yeux des gouvernements (ou de toute personne qui voudrait écouter l’utilisateur d’un Blackphone) et d’un autre côté, l’entreprise veut ne pas être tenue responsable (surtout par les médias) de l’utilisation qui est faite de ses téléphones.

Toutefois, il est vrai que rendre Silent Circle ou le chiffrage des communications responsables d’actes criminels n’est pas vraiment une bonne idée. Le chiffrage des données est un outil qui peut être utilisé en bien ou en mal. Silent Circle pour sa part ne fait que proposer cet outil au public.

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8 commentaires
  1. Les termes chiffrage et crypter sont à bannir. Ils montrent votre manque de connaissance en la matière.

    On parle uniquement de chiffrement des données.
    On NE crypte PAS des données, on les chiffre ou déchiffre.

  2. Je plussoie Jean Kévin.
    Dire que quelqu’un fait du chiffrage de communications, c’est appeler les mecs qui développent les logiciels des “programmateurs”. Ça énerve ceux dont c’est le métier, ça induit en erreur ceux qui n’y connaissent rien, ça complexifie la compréhension de ceux qui veulent comprendre, ça fais passer l’auteur de l’article pour quelqu’un qui n’a pas la légitimité d’écrire sur ce sujet (ou ça le fait passer pour un gland, au choix) et ça ne fait pas avancer le débat.
    Et à ceux qui diraient que c’est un faux problème, je ne vois pas en quoi le fait de se faire comprendre et respecter son auditoire est un faux problème.

    Bref.

    En fait, le chiffrement est utilisé pour faire la guerre, et ceci depuis très longtemps. Interdire aux gens de chiffrer n’empêchera pas les terroristes de chiffrer leurs communications.
    Même si personne ne chiffrait ses communications, il faut quand même savoir quel bonhomme il faut surveiller, et ceci c’est le boulot des services de renseignements, de la police, … et ça se fait à l’ancienne.
    Au pire, on attrapera les terroristes les plus négligents, ceux qu’on aurait probablement attrapé plus tard par un autre moyen.
    Pour Silent Circle, il serait effectivement dommageable qu’on ne les présente que comme des acteurs du terrorisme, ce qu’ils ne sont pas. Mais nombre de produits et de technologies qui font le bien sont utiliser par des personnes qui le font moins (je parie que les terroristes mangent aussi 5 fruits et légumes par jours).

  3. J’adore les commentateurs, qui sur un sujet qui amène à la réflexion et à des divergences de vision sur le monde, ne retiennent que le mot cryptage.
    C’est un peu l’histoire du mec qui montre la lune et l’idiot qui ne voit que la crotte de nez sur le doigt.

    Comme je suis moi aussi un idiot je dirais juste que le chiffrement est une technique de cryptage, de la même manière que la poire feuilletée est aussi un dessert. Mais dans le fond on s’en fou…

    Sinon sur le fait d’être pour ou contre le CRYPTAGE (Larousse) absolu l’essentiel est juste de savoir si le principal danger est un état sans contrôle et omniscient, ou si au contraire nous devons avoir une confiance absolue dans l’état alors que les terroristes sont la principale menace pour la société.
    Ma vision personnelle est que la société démocratique doit être a deux vitesses pour survivre. Avec un état de droit qui n’a pas les moyens de s’immiscer en profondeur dans nos communications, et en même temps des services secrets qui ont les moyens d’être omniscient et de DECRYPTER nos messages. A conditions que les moyens des services secrets ne puissent alimenter les moyens de l’état de droit, comme deux entités indépendantes.

  4. je trouve au contraire que ça prouve que leur téléphone n’est pas espionable! donc c’est une bonne pu pour eux!
    tout comme telegrame qui devient un logiciel de confiance depuis cette triste histoire.

    si les gouvernement n’arrive pas a arrêter les terroristes qui utilise ce logiciel ou ce téléphone c’est qu’ils sont sure!

  5. @Polly : On peut parler du sujet, et également de la terminologie.
    D’ailleurs le terme Cryptage, issu de l’anglais, est reconnu par l’office québécois de la langue française, certe, mais ne l’est pas par l’académie française ni (et c’est le plus important à mon avis) par le RGS (référentiel général de sécurité) de l’ANSSI (agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information).
    Le Larousse s’appuie sur un usage de la langue française (ça fait plus de 20 ans qu’on parle de chaines de télévision cryptées).
    J’aime bien ce billet de blog qui explique pourquoi la différence est importante : http://www.ryfe.fr/2011/08/les-mots-crypter-et-cryptage-n%E2%80%99existent-pas/

    Je ne lynche jamais les particuliers ou les “non savants” qui utilisent ces termes. En revanche je suis plus exigeant de la part de journalistes car, si on ne leur demande pas d’être expert dans un domaine, on attends d’eux qu’ils transmettent leur savoir et les informations avec exactitude.

    Ensuite, sur le fonds de l’article :
    Le problème, c’est qu’interdire à tout le monde d’utiliser des outils de chiffrement, ou des outils de chiffrement qui sont soit cassables, soient possèdent une porte dérobée, n’améliorera pas la sécurité des citoyens.
    Si on met une porte dérobée dans un outil de chiffrement, elle sera trouvée, ce n’est qu’une question de temps (et en général, plus on crie fort que quelque chose est sécurisé, plus vite il est cassé).
    Supposons que je sois un terroriste (pour éviter une visite surprise des forces de l’ordre à 6h du matin, précision : je n’en suis pas un et n’ai pas l’intention de le devenir, même si tout le monde décide de faire du chiffrage ou du cryptage et se moquent des programmateurs de logiciels).
    Il est interdit d’utiliser des outils de chiffrement, toutes les communications doivent être en clair. Qu’est-ce que je fais ? Soit j’utilise des outils qui sont hors de la portée du gouvernement français et donc non soumis à la loi, soit je fais les miens moi même (Daesch possède des moyens informatiques, des équipes de support, …).
    Donc au final, ça ne changerait à rien à mon moi-terroriste, par contre les français si.
    Peut-être que je serais repéré parce que je suis le seul à chiffrer. Mais en l’occurrence, cela ne prouve rien (je pourrais juste être un anarchiste rebelle qui ne veut pas se plier aux règles, mais inoffensif quand même) et il faudra un gros travail des services de renseignements pour démêler le vrai du faux.

    Même avec du chiffrement, les renseignements sont quand même capables d’identifier qui communique avec qui. Parce que même si vous envoyez une lettre à quelqu’un dans une enveloppe inviolable par la poste, l’adresse du destinataire est quand même inscrite dessus.

  6. Juste pour répondre à tous sur la forme puisque cela semble en déranger certains. Je suis désolé de faire encore et toujours cette erreur, et je peux comprendre que cela peut être irritant. Je vais faire plus attention mais garder en tête qu’on travaille à partir de sources en anglais qui utilisent crypted, ce qui n’aide pas non plus à ne pas faire l’erreur. Bon après chiffrage c’est honteux. Là je ne peux pas nier. 😀

    1. Et puis bon, tout le monde comprend crypter hein ! 😛 Et puis programmateur ou codeur c’est quand même bien plus dégueux.

Les commentaires sont fermés.

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