Take Two est une entreprise célèbre pour des franchises comme GTA, Max Payne ou encore Red Dead Redemption. Tous ces jeux ont d’ailleurs quelque chose en commun : Ils mettent un certain temps à sortir. Pour l’éditeur, il faut y voir la clé du succès.
Alors qu’il s’exprimait devant les investisseurs, Strauss Zelnick, PDG de Take-Two, a expliqué que l’annualisation des franchises participait à l’érosion de la valeur d’une franchise. Des propos qui font écho à ses concurrents, comme Ubisoft ou Activision, notamment avec des franchises comme Call of Duty ou Assassin’s Creed.
« Le marché nous demande : Pourquoi vous n’annualisez pas vos franchises ? Nous estimons qu’avec les jeux non-sportifs (NBA 2K, ou WWE), il vaut mieux créer de l’anticipation et de la demande. D’un côté pour laisser reposer la série, et de l’autre pour avoir la meilleure qualité possible, ce qui prend du temps. Vous ne pouvez pas faire ça chaque année. »
Selon lui, cette technique permettrait de générer autant de profit que des sorties chaque année. Il est évident que tous les éditeurs ne peuvent pas en dire autant, mais Take Two dispose d’un portefeuille de marque assez imposant pour que cette stratégie, pensée des années à l’avance, fonctionne.
“Ce qu’on aimerait faire, c’est de disposer d’assez de hits chaque année. […] Nous aurons ainsi assez de grandes franchises et de nouvelles IP, et profiterons du même impact économique que les séries annualisées sans les inconvénients.”
Pour Zelnick, cette technique évite de détériorer rapidement les sagas, en réduisant leur qualité. Un reproche récemment fait à Ubisoft pour Assassin’s Creed. En huit ans d’existence, la série compte en effet déjà neuf épisodes « canoniques », et plus de dix spin-off toutes plateformes confondues.
Il a cependant expliqué que les jeux sous l’égide de 2K Games, comme Bioshock ou Borderlands, seraient sujets à une rotation plus régulière dans les temps à venir. Zelnick a néanmoins indiqué que l’importance de la série de Ken Levine était « incontestable ». La division Rockstar, qui possède GTA, Max Payne et Red Dead Redemption, ne suivra en revanche aucun agenda particulier, et conservera des cycles de développement longs. La sortie de ces trois derniers titres sera d’ailleurs espacée au maximum afin de rester des « événements de consommation massifs ».
Interrogé par Bloomberg sur le potentiel danger de titres comme Star Wars : Battlefront, qui pourrait « voler » de nombreuses ventes aux autres éditeurs, Zelnick semble rassurant.
“Je pense qu’on aimerait tous disposer d’une licence comme Star Wars. […] Nous sommes heureux pour nos compétiteurs. C’est bon pour tout le monde. Cela cré de l’excitation à travers le marché. Il n’y a vraiment que quatre gros participants dans notre secteur à nous (en termes de volumes de vente), ce n’est pas beaucoup.»
Il ne semble d’ailleurs pas vraiment convaincu qu’un titre très attractif puisse voler l’audience d’un autre si la qualité est au rendez-vous.
« Le business du divertissement n’est pas quelque chose de fongible. Acheter Star Wars : Battlefront ne vous empêche pas d’acheter un de nos jeux. Cela crée de l’engouement : vous êtes dans les magasins, vous cherchez sur le web, vous achetez du catalogue. »
Zelnick, qui est loin d’être un débutant dans cette industrie, s’est même laissé aller à une petite leçon de marketing.
« Le truc du divertissement, c’est que vous n’avez jamais vraiment besoin d’en acheter. Donc s’il n’y a rien qui vous intéresse, vous ne dépensez pas. Mais s’il y a plein de choses dignes d’intérêt, vous aurez toujours envie de toutes vous les procurer. »
Take-Two n’aura d’ailleurs pas grand-chose à proposer durant les vacances de Noel. On peut s’attendre à un triple pack Borderlands ainsi qu’une édition Ultimate d’Evolve. Mais NBA 2K16 et WWE 2K16 devraient trouver preneur dans ces périodes d’achat soutenues.
Take-Two a-t-il trouvé la clé du succès économique ?
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