À la manière de Saints Row ou Sleeping Dogs, la série Just Cause a réussi à se dissocier du géant GTA en proposant un gameplay libéré de toute contrainte, et en favorisant l’action grand-guignolesque au scénario. Mais pour perdurer, cette recette doit elle aussi innover. Un défi qu’Avalanche studio va essayer de relever avec ce troisième opus, qui ressemble malgré tout beaucoup à Just Cause 2.
Concernant la réalisation, on peut dire que les Suédois savent de quoi ils parlent. Les paysages de Panao étaient déjà scotchants, mais Medici devrait rapidement vous les faire oublier. Le bond entre les deux épisodes n’est certes pas immense, mais les paysages, qui oscillent entre jungle tropicale et dolce vita italienne, donnent toujours envie d’aller voir un peu plus loin derrière la colline.
Les textures sont soignées, et la distance d’affichage fait honneur à la new-gen. Les explosions ont évidemment fait l’objet d’une attention particulière, mais on regrette en revanche le manque de diversité des ennemis, pas vraiment marquants. On peut donc s’attendre à un jeu très beau, mais aussi plus vivant puisque les nombreux villages atténuent l’impression de se balader dans un bac à sable vide.
Le gigantisme de la map pose évidemment la question des déplacements. Après le combo grappin-parachute (qui est toujours dispo), Avalanche a décidé de passer à la wingsuit. Le grappin sert à créer une impulsion, puis à planer sur de longues distances. Ce n’est pas difficile à prendre en main, mais cela requiert un peu de pratique.
Une fois assimilée, cette technique remplace avantageusement les véhicules terrestres. C’est presque un problème puisque ces derniers, malgré une bonne diversité, passent au second plan. Visiblement conscient de ça, les développeurs ont inclus des véhicules un peu exotiques (formule 1, Monster Truck, vespa, avion de la Deuxième Guerre mondiale…) afin que la majorité des voitures ne servent pas juste de bélier contre vos ennemis.
L’utilisation du grappin est toujours aussi jouissive, et permet toutes les fantaisies. C’est sans aucun doute le meilleur atout du jeu. On pourra désormais en utiliser six en même temps, ce qui laisse place à des scènes absolument dantesques : guirlande d’hélicoptère, boule de démolition improvisée grâce à la statue d’un dictateur… Les possibilités sont nombreuses et devraient atténuer la monotonie à travers les 24 missions de la campagne.
Passage désormais obligé pour les open-world, les missions annexes pullulent, mais seuls les fans tenteront de tout finir. On avance en terrain connu : Courses, destruction d’objectif, conquête des villages.
Cette bonne impression n’est pas exempte d’incertitude. Avalanche promet une aventure scénarisée, mais ce qu’on a vu n’a pour l’instant pas l’air transcendant. Un dictateur digne de Tropico a pris Medici en otage, et fait régner la terreur dans ce petit paradis méditerranéen. Pas de chance, c’est le lieu de naissance de Rico Rodriguez, un mercenaire qui ferait passer Chuck Norris pour un Teletubbies.
Accompagné de quelques compagnons de fortune ultra-stéréotypés, il va tenter de reprendre la situation en main. On reste sceptique quant à la narration, qui ne choisit pas vraiment entre propos sérieux ou comique.
On s’interroge également quant à la qualité des gunfight, qui manquent toujours de pêche. Les armes à feu offrent peu de sensation par rapport à leurs homologues “explosifs”, et on s’amuse beaucoup plus à essayer de suspendre nos ennemis à des ponts, plutôt que de jouer avec les colts. C’est le principe de la série, mais c’est parfois dommage.
Sans révolutionner la formule, Just Cause 3 devrait ravir les gamers acquis à sa cause, et susciter la curiosité des amateurs de beaux open-world. La grandiloquence des scènes d’action insuffle un côté épique à certaines missions, notamment grâce à un combo grappin/ wingsuit très agréable à utiliser. On espère juste que le soufflé ne retombera pas au bout de quelques heures, à cause d’objectifs et de gunfights redondants.
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