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Apple et Dropbox s’opposent à une loi sur la cybersécurité aux États-Unis

Aux États-Unis, Apple est en première ligne de la fronde contre le vote d’une série de mesures législatives qui conférerait de nouveaux pouvoirs d’interception au gouvernement…

Aux États-Unis, Apple est en première ligne de la fronde contre le vote d’une série de mesures législatives qui conférerait de nouveaux pouvoirs d’interception au gouvernement US sous prétexte de protéger les internautes américains des cyberattaques auxquelles ils pourraient être confrontés.

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CISA. Derrière cet acronyme, pour Cybersecrity Information Sharing Act, se cache une nouvelle loi sur la cybersécurité bientôt votée au Sénat et qui déclenche les foudres des acteurs du Net dont Apple et Dropbox qui s’y sont opposés publiquement. CISA a pour but de faciliter le transfert de données des internautes hébergées par les firmes vers les 7 agences gouvernementales.

Déjà très actif dans la course au chiffrement des communications de ses clients depuis les révélations d’Edward Snowden et le scandale PRISM/NSA, Apple, mais aussi Dropbox et nombre de géants du web, n’entend pas souscrire aux desiderata des agences gouvernementales qui souhaitent (si ce n’est exigent) se voir offrir un accès facilité – une backdoor en somme – vers les données personnelles des internautes hébergées sur les serveurs de ces compagnies.

“Nous ne soutenons pas le CISA. La confiance de nos clients est essentielle pour nous, et nous ne croyons pas que la sécurité doit être obtenue en sacrifiant la vie privée”, tance Apple dans un communiqué publié par le Washington Post.

Des propos repris par Amber Cottle, responsable des affaires publiques de Dropbox, pour qui la loi doit davantage protéger la vie privée des internautes, et non se faire à son détriment, avant de s’assurer du soutien de l’entreprise,

Ces derniers jours, nombre de sociétés high-tech ne sont opposées à cette loi dont Yelp, Reddit, Twitter et la fondation Wikimedia – gestionnaire de Wikipedia.

Yelp interpelle ainsi les internautes directement sur Twitter pour les sensibiliser au sujet :

« Le Congrès tente d’adopter le projet de loi sur la ‘cyber sécurité’ qui menace votre vie privée. Rejoignez-nous et d’autres pour y faire opposition ».

Facebook, Google et Yahoo ont également exprimé leurs inquiétudes sur cette loi via la Computer and Communications Industry Association (CCIA).

Pour le Washington Post, l’entrée en lice d’Apple dans la bataille devrait compliquer les efforts de dernières minutes pour faire passer cette loi qui jouit pourtant d’un assentiment bipartisan (démocrates et républicain) et devrait être adoptée mardi prochain. Washington n’étant pas sourd aux combats politiques d’Apple.

La très influente sénatrice démocrate Dianne Feinstein, vice-présidente de la Commission sur le Renseignement au Sénat, assure que cette loi permet simplement aux entreprises de partager les informations sur les « cyber-menaces » avec le gouvernement, pas les données personnelles.

« Des choses comme le numéro de sécurité sociale, l’adresse, les mots de passe et les informations bancaires seraient sans rapport avec une cybermenace et seraient, sauf dans des circonstances très exceptionnelles, supprimées », avant d’être transmises aux autorités.

Cependant, ces « circonstances très exceptionnelles » sont trop peu explicitées. Ce flou ne fait qu’accentuer les doutes, quand bien même cela serait vrai.

Pour un autre sénateur, le fait qu’autant de sociétés high-tech soient opposées à cette loi prouve bien qu’il manque encore des garanties de confidentialité suffisantes.

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Récemment encore, Tim Cook, le boss de la firme à la pomme, s’est confronté au directeur de la NSA au sujet des backdoors légales lors d’un débat, marquant sa farouche opposition. Pour ne pas avoir à répondre aux éventuelles requêtes gouvernementales, Apple ne conserve plus les clés de chiffrement de ses utilisateurs, de telle sorte que la firme ne peut être contrainte à fournir quoi que ce soit. Avec ce nouvel OS, la firme assure qu’il sera « impossible » d’accéder aux données stockées sur les périphériques utilisant cette version. Seulement ceux fonctionnant avec un OS plus ancien, environ 10 % des iPhone sur le marché.

En juin 2014 déjà, 9 géants du web interpellaient le Sénat – Facebook, Google, Microsoft, Dropbox, Apple, AOL, Twitter, Yahoo et LinkedIn – dans une lettre ouverte pour réclamer moins de surveillance et plus de transparence, « il est temps d’agir » scandaient-ils.

En mars 2015, ils réitéraient leur prise de position en interpellant le Congrès cette fois-ci afin de mettre fin à la collecte massive de données et au Patriot Act par la même occasion.

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