Depuis le 13 octobre, les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les opérateurs téléphoniques sont tenus de collecter et conserver les métadonnées mobiles de leurs clients et utilisateurs pour une durée de deux ans en vertu de la nouvelle réforme du Renseignement.
Ces métadonnées réuniront donc, pour un même utilisateur : adresse IP, appels entrant et sortant, durée d’appel, SMS envoyés, destinataire, date, heure, géolocalisation, volume de fichiers téléchargés, métadonnées des emails envoyés, toutes les informations « gravitant » autour du message, exception faite du contenu. Mais les métadonnées sont souvent plus instructives que le contenu même d’une correspondance.
Les FAI ou opérateurs télécoms qui refuseraient d’appliquer la loi encourent une amende de 2 millions de dollars australiens (environ 1,3 million d’euros). Pourtant, seulement 16 % se disent prêts techniquement pour conserver et chiffrer les données requises.
Sans mandat, les agences de renseignement australiennes pourront donc librement et légalement venir puiser toute information qu’elles jugeront nécessaire à des fins de lutte contre le terrorisme. Soit 21 agences gouvernementales au total qui auront libre accès aux métadonnées de millions de citoyens australiens sans aucun mandat délivré par un juge.
Cette loi n’est assortie d’aucune clause d’extinction (sans limite de temps), ni d’aucun recours juridique en cas d’abus ou de surveillance injustifiée.
Beginning today, if you are Australian, everything you do online is being tracked, stored, and retained for 2 years. https://t.co/g8etUYgHGr
— Edward Snowden (@Snowden) 12 Octobre 2015
« À compter d’aujourd’hui, si vous êtes australien, tout ce que vous faites en ligne est suivi, stocké et conservé pour deux ans. », prévient le lanceur d’alerte Edward Snowden. mais à chaque problème, sa solution : « La surveillance de masse est également un problème dans votre pays ? Contrairement à un VPN, Tor est gratuit/libre », conseille-t-il ensuite.
Des conditions qui font bondir les associations de défense des libertés individuelles. La seule mesure de contrôle prévue par la loi est la création d’un registre secret recensant toute les demandes d’accès aux métadonnées des agences, l’identité des personnes visées ainsi que les motifs avancés. Un registre tellement secret que toute diffusion d’informations concernant ces demandes d’accès aux métadonnées par les agences gouvernementales sera punie de deux ans de prison. Avis aux lanceurs d’alerte !
Le gouvernement conservateur justifie cela par des impératifs de sécurité nationale – c’est une « nécessité vitale » – comme nombre de gouvernements occidentaux avant lui, dont la France.
Cette collecte pourrait non seulement porter atteinte à la vie privée des citoyens australiens, pour des bénéfices plus qu’incertains (l’exemple américain est criant), mais aussi représenter une véritable menace puisque cette banque de données est une cible toute trouvée pour les hackers du monde entier.
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Et ben en Australie la liberté en prend un sacré coup !
Ce pays, comme le notre, glisse vers la dictature douce (douce parce qu’elle n’est pas encore dans la répression violente et sanglante).
Car apparemment on ne leur a pas demandé leur avis aux Australiens, on leur balance cela dans le museau sans prévenir et le tout sans garde-fous.
Leurs gouvernants se moqueraient-ils de la démocratie comme les nôtres puisque personne ne semble avoir été consulté, et qu’il ne semble pas y avoir eu de débat.
Ah oui mais vous comprenez il s’agit de sécurité nationale !
Ah bon, OK alors.