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Les doubleurs de jeux vidéo réfléchissent à une grève massive

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Aux États-Unis, les doubleurs de jeux vidéo affiliés à la SAG-AFTRA (Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists) votent actuellement pour savoir…

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Aux États-Unis, les doubleurs de jeux vidéo affiliés à la SAG-AFTRA (Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists) votent actuellement pour savoir si, oui ou non, ils se lancent dans une grève.

La raison est l’absence de volonté de négociation de la part des éditeurs, alors que la validité de l’accord encadrant les contrats de la profession mis en place dans les années 90 est arrivée à expiration le 31 décembre 2014. En février dernier, la SAG-AFTRA a ainsi essayé de revoir certaines conditions jugées trop strictes du travail de doubleur aux États-Unis. Face à des entreprises comme Electronic Arts, Activision ou Warner Bros, le syndicat s’est retrouvé devant un mur et chaque demande d’assouplissement a été fermement rejetée.

Le syndicat en a donc informé ses adhérents et les a invités à voter pour savoir s’ils étaient prêts à entamer une grève afin de faire bouger les choses. Le vote durera jusqu’au 5 octobre et si 75% des participants votent favorablement, la SAG-AFTRA proposera une toute dernière fois aux éditeurs de s’asseoir autour de la table des négociations avant d’appeler à l’arrêt du travail. Ce seuil sera cependant revu à la baisse si le résultat est approchant sans être atteint.

Les demandes du syndicat sont variées et regroupent notamment des primes pour les sessions d’enregistrement « vocalement stressantes », des royalties qui varient en fonction du succès du jeu et plus de transparence durant les castings. En réponse, les éditeurs ont proposé (en bleu dans le texte) d’avoir le droit d’utiliser des membres de l’équipe de développement pour faire les voix, et ce, hors du cadre légal proposé par la SAG-AFTRA. Ils demandent également de rajouter la possibilité de mettre une amende de 2 500 $ aux doubleurs qui n’arriveraient pas à l’heure aux sessions d’enregistrement, ou qui n’arriveraient pas suffisamment préparés, ou qui ne seraient pas suffisamment attentifs aux consignes qui leur seraient données.

Si la première proposition semble intéressante, notamment pour les petits studios de développements, la seconde fait énormément grincer des dents les doubleurs qui expliquent qu’ils pourraient être sanctionnés lourdement pour à peu près n’importe quelle raison. D’autres demandes de ce type ont également été formulées enlisant fortement les négociations.

Devant cette situation, les doubleurs ont commencé à se mobiliser sur les réseaux sociaux avec le hashtag #PerformanceMatters.

Steve Blum, l’un des principaux instigateurs du mouvement explique ainsi que l’enjeu de ce rapport de force concerne à la fois les conditions de travail, mais aussi la reconnaissance de la profession.

« On nous a dit que notre jeu n’avait aucune importance, que n’importe qui pouvait faire ce travail et que les fans ne se soucieront pas si nous sommes remplacés par des personnes qui ne sont pas des comédiens. Ce n’est pas notre opinion. Ainsi, nous nous sommes rassemblés pour nous dresser contre cette idée.

Nous croyons que créer un produit de bonne qualité demande des conditions raisonnables, sécurisées et justes, afin que nous puissions faire du bon travail. »

Rendez-vous le 5 octobre pour voir le résultat du vote. Si la grève se concrétise, une partie non négligeable de la production occidentale pourrait se voir retardée. Le syndicat représente à l’heure actuelle plus de 160 000 personnes travaillant dans le domaine du divertissement à travers le monde.

> Via Destructoid

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