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Antitrust : Google ne lâche rien face à la Commission européenne

Google réplique à l’acte d’accusation formel envoyé par la Commission européenne le 15 avril pour des faits d’abus de position dominante dans la recherche avec son…

Google réplique à l’acte d’accusation formel envoyé par la Commission européenne le 15 avril pour des faits d’abus de position dominante dans la recherche avec son comparateur de prix Google Shopping. Et la firme de Mountain View entend se défendre bec et ongles.

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Si la Commission européenne souhaitait aller vite en compartimentant les dossiers face à Google, la bataille s’annonce de longue haleine puisque Google entend ne rien lâcher.

Le premier dossier mis sur la table devait être simple, l’acte d’accusation ne comportant que 120 pages, la Commission avait même laissé deux semaines supplémentaires à Google pour répondre à sa communication de grief.

« Google a la possibilité de convaincre la Commission du contraire. Toutefois, si l’enquête devait confirmer nos craintes, Google devrait en assumer les conséquences juridiques et modifier la façon dont elle conduit ses activités en Europe » avait alors prévenu la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager.

La Commission lui reprochait en effet de mettre systématiquement en avant ses propres services, en l’occurrence Google Shopping, dans les résultats de recherche au détriment de la concurrence.

Margrethe-Vestager-commissaire-concurrence-google-antitrust
Margrethe Vestager, commissaire à la Concurrence

Le 27 juillet, soit 4 jours avant la fin du délai, la firme de Mountain View a fait parvenir sa réponse, longue d’une centaine de pages, en forme de défense à la Commission européenne. Si la réponse de Google est restée secrète, le vice-président et avocat de la firme, Kent Walker, la résume longuement dans un billet de blog.

« La réponse que nous avons envoyée aujourd’hui montre pourquoi nous pensons que ces accusations sont injustifiées et pourquoi nous estimons que Google contribue à accroître le choix des consommateurs européens, et offre des opportunités à d’autres entreprises de toutes tailles. », assure-t-il.

Il estime donc ces accusations « infondées » puisque l’ensemble des données économiques couvrant la dernière décennie montre que « le marché de la recherche demeure très compétitif ». Pour preuve de la concurrence réelle existante, la Commission européenne devrait regarder du côté d’Amazon ou d’eBay, les leaders du secteur. Une importante part du trafic de Google a été redistribuée vers ses concurrents, de nouveaux investissements ont été possibles tout en élargissant le choix des internautes : Google se targue d’avoir livré « 20 milliards de clics ces dix dernières années, avec une augmentation de trafic de 227 % » à ses concurrents.

En outre, Google avance que les comportements des internautes ont changé, ces derniers « depuis leurs ordinateurs et leurs smartphones, veulent souvent avoir directement accès aux vendeurs en ligne qui ont réussi à établir une présence sur le Net ». Enfin, Google assure que la présentation de sa grille shopping « n’a rien d’anticoncurrentiel ».

google_shopping

En retour, un porte-parole de la Commission a laconiquement rétorqué qu’elle allait « examiner avec attention la réponse de Google avant de prendre quelque décision que ce soit sur [sa] manière de procéder ».

En attendant la réponse définitive de la Commission européenne, qui ne devrait pas arriver avant avril 2016 (au mieux), la procédure contradictoire a débuté depuis le début du mois : avocats et plaignants (une quarantaine dont Lagardère, l’éditeur allemand Axel Springer, et l’association FairSearch soutenue par Microsoft, Oracle ou encore TripAdvisor) vont être auditionnés devant la Direction générale de la concurrence de la Commission.

Sans accord, Google pourrait être contraint de modifier sa manière de faire, avec des conséquences sur son business model. La firme pourrait en outre être sanctionnée d’une amende de 6 milliards de dollars.

Encore récemment, Google a été accusé d’abus de position dominante avec Android en Russie et se retrouve également dans la tourmente en Inde.

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7 commentaires
  1. “La Commission lui reprochait en effet de mettre systématiquement en avant ses propres services, en l’occurrence Google Shopping, dans les résultats de recherche au détriment de la concurrence.”

    Quelqu’un pourrait m’expliquer ? Quelque chose doit m’échapper parce que je ne comprends pas comment on peut reprocher à quelqu’un de mettre en avant ses créations via l’une de ses créations ? Google c’est leur bien, ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent avec non ?

    1. Pas quand tu es en position dominante sure le marche.
      Comme Microsoft qui a ete condamne pour IE et WMP qui etait pre-integre dans windows et du coup faisait de l’ombre a la concurrence car le systeme de distribution n’est pas equitable.
      Imagine que Vinci se lance dans les boites de nuit, et que au peage, quand tu paye ton peage, on te donne en meme temps une entree grauite pour la boite. Et bien c’est illegal car ils utilisent leur position dominante sur le marche autoroutier pour booster leur position sur le marche des boites de nuit.

    2. Pas quand tu es en position dominante sure le marche.
      Comme Microsoft qui a ete condamne pour IE et WMP qui etait pre-integre dans windows et du coup faisait de l’ombre a la concurrence car le systeme de distribution n’est pas equitable.
      Imagine que Vinci se lance dans les boites de nuit, et que au peage, quand tu payes ton peage, on te donne en meme temps une entree grauite pour la boite. Et bien c’est illegal car ils utilisent leur position dominante sur le marche autoroutier pour booster leur position sur le marche des boites de nuit.

  2. Vous voulez que google n’affiche plus de pubs et continue à proposer des services gratuits ? Une société privée doit faire des bénéfices. On ne demande pas à Apple de vendre des iPhones gratuits, alors il faut arrêter de vouloir que google vous propose les services d’une association qui n’a pas d’argent et qui ne peux plus innover parce que manque de moyens, donc de salariés.

    Google Search appartient à Google, Google est le propriétaire de plusieurs autres services, Google privilégie ses propriétés sur son moteur de recherche.
    On n’oblige pas Amazon à proposer du contenu Google Shopping, on n’oblige pas Hotels.com à proposer du contenu Google Flight, on oblige pas Carrefour à mettre en avant les produits Casino, ni Citroën à brandir des pancartes “Achetez la nouvelle Renault Twingo” chez leurs concessionnaires, alors qu’on n’oblige pas Google à avantager les contenus de ses concurrents sur ses propres services.

  3. Google abuse d’après moi clairement de sa position dominante sur les moteurs de recherches pour mettre en avant ses propres services : quand je tape, sur Google, “Brassens dailym”, Google me suggère (système d’autocomplétion de Google) “Brassens youtube” ! C’est quand-même fort de café !!!
    Comme ne l’ont pas compris certains des lecteurs qui ont laissé ici des commentaires, ceci constitue bien entendu une grave distorsion de concurrence : Dailymotion et Youtube ne combattent pas à égalité de moyens ; Youtube est favorisé par la position dominante de la société mère Google. Nos lois interdisent cela, à très juste titre.

    1. j’ai fais l’experience, “Brassens dailym” y’a pas le nom de youtube qui s’affiche.

      Merci de ne pas mentir.

  4. La différence c’est que windows était payant et non gratuit. Si je suis ton allégorie c’est comme si vinci offrait le payage en échange d’un flyer pour leur boîte de nuit.
    Si les autres boîtes de nuit ne sont pas content et vont se plaindre Vinci peut décider d’arrêté d’offrir le payage en même temps que les flyers. Qui va trinqué dans cette histoire ? Le consommateur, nous !

    Si la commission Européenne dit a Google que c’est finit sur Android vous ne demandez plus aux constructeurs de mettre vos produits en avant il peuvent répondre dans ce cas a partir d’aujourd’hui on ne vous offre plus notre système gratuitement.

    Google c’est une entreprise, ils veulent faire de l’argent. Ils ne donnent pas Android par bonté de coeur.

    et franchement gmail, drive, google play, maps, home sont les meilleurs apps Android dans leur domaine. Tout le monde déteste les bloatwere mal developper et innéficaces.

Les commentaires sont fermés.

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