Un chiffre d’affaires en augmentation de 19 %, 66 milliards de dollars, une nouvelle holding prénommée Alphabet, 14,4 milliards de bénéfices net annuel à travers le monde (+12 %) et… 5 millions d’euros d’impôts versés en France pour l’année 2014. Soit 35 % de moins que l’année dernière, justifiés par des revenus en baisse de 3 % sur le territoire, contre 7,7 millions d’euros versés en 2013 et 6,5 millions d’euros l’année précédente (sources Google)
Une somme étonnante et infime au regard de ses performances en France : 95,5 % de parts de marché sur la recherche – 94 % dans toute l’Europe, 48 % de part de marché dans la téléphonie grâce à Android et + 4 % sur le marché publicitaire, trusté à 59 % par la firme, pour un montant de 1,7 milliard d’euros selon l’Institut de recherche et d’études publicitaires. Les revenus publicitaires représentant la quasi-majorité de ses sources de revenus (+ de 90 %).
Des résultats qui s’expliquent par une pratique désormais routinière chez Google : l’optimisation fiscale. Sa nouvelle maison mère n’est-elle pas implantée dans l’État du Delaware, ce petit paradis fiscal américain qui accueille plus d’entreprises que d’habitants (950 000 firmes pour 935 000 habitants) ! Parmi elles, General Electric, Apple, Coca-Cola et bien évidemment Google (depuis 2003).
Sur le territoire européen, Google, comme Yahoo !, Facebook, Apple ou Amazon, a choisi d’implanter son siège en Irlande, où la firme « facture les annonceurs français depuis sa plateforme automatisée AdWords » et ne déclare que « des prestations de conseil rendues à sa maison-mère » nous précise ainsi Le Figaro. C’est ainsi que Google peut se permettre de ne déclarer que 216 millions d’euros de revenus pour 2014, en baisse de 3 % donc, pour un montant d’impôts sur les bénéfices de 5 millions d’euros.
Une situation maintes fois dénoncée, mais qui n’a pas fait renoncer la firme. D’autant que toutes les tentatives européennes d’instaurer une « taxe Google » ont été abandonnées : au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne lors d’une bataille épique autour de Google News.
Le fisc français quant à lui enquête et veille au grain. Google s’attend d’ores et déjà à un redressement fiscal qui se situerait entre 500 000 et 1 milliard d’euros. Fonds que Google a provisionné depuis 2014.
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en gros l’optimisation fiscale c’est: France -> Ireland -> l’ile caiman
comme facebook , ils payent que 5 millions d’euro et basta…
Facebook, Apple mais aussi Starbuck qui lui, ne déclare rien en UK malgré les millions de bénéfices qu’il y fait….
Microsoft a payé un lourd redressement fiscal. Il est temps que les autres payent aussi.
Même les multinationales françaises font la même chose, comme Total qui créée des filiales dans tous les pays et en domicilie la majeure partie aux iles Caïman…
Quand je pense à ces milliards d’euro perdus chaque année pour le fisc qui, s’ils étaient payés, soulagerais énormément le contribuable et le consommateur.
En France de toute façon y a que la classe moyenne qui se fait défoncer par les impôts…
Eh ouais , et grâce à ces boites notamment.
Je rigole toujours quand je vois les libéraux se plaindre du niveau des impôts quand ils défendent ces multinationales qui placent leurs sièges dans les paradis fiscaux
honteux.
@ D’autant que toutes les tentatives européennes d’instaurer une « taxe Google » ont été abandonnées
Ca n’a rien a voir avec les impots…
Pourquoi on ne leur met pas une amende record ? Qui se chiffrerait en milliards ?
Là ça les ferait peut être réfléchir non ?
Je n’y connais rien niveau juridique, mais je suis toujours effaré par la faiblesse des amendes, faut poser les couilles sur la table là !
Si tu “tapes” une entreprise américaine, à ton avis qui pointera le bout de son nez pour les aider?
indice: les dirigeants européens baissent souvent leur froc devant eux…
Tu sais, quand tu vois qu’un Ministre du Budget peut pratiquer l’évasion fiscale , tu te dis que les politiques Français seraient bien embêtés s’ils devaient faire la chasse aux failles fiscales…
Il vont pas “fermer” leur porte dérobée sous prétexte que d’autres l’utilisent 😉
On est d’accord aussi sur ce point là! 😉
Car ce qu’ils font n’est pas illégal. Ils profitent des lois de chaque pays. Et comme tous les pays en cause (Ireland et Pays-Bas notamment) ne voudront jamais rien savoir, va falloir trouver une autre solution. Suffit de prendre leurs résultats pour calculer un taux de rentabilité et l’appliquer au chiffre d’affaire fait dans chaque pays. Et faire payer les impôts sur ce bénéf calculé. Et s’ils veulent pas être taxés sur ça, faut fournir des comptes corrects.
Puisque rien ne les en empêches, pourquoi il s’en priveraient ?
Les idiots dans l’histoire, ce sont les politiques, qui laissent faire (et qui ont permit ces faiblesses).
A force de faire de permettre masse dégrèvements.
C’est normal qu’une boite cherche a maximiser ses profits.
Ce qui est pas normal, c’est que légalement, il peuvent s affranchir de l’impôt en très grosse partie.
Et au final ça donne des déficits d’état quand de tels revenues échappent aux états.
Pendant ce temps la, les parlementaires se touchent la nouille et profitent de la passoire fiscale.
Le pire c’est qu’on les observe , on râle mais ça va pas plus loin… Eux se fendent la gueule en pensant à nous XD
Le droit de vote , quelle belle invention. Choisir entre un sandwich au caca ou une poire à lavement XD
Choisir entre la peste et le choléra !? 🙂
C’est un problème à l’échelle mondiale. Il faudrait que tout le monde se mette d’accord pour mettre fin à ces “optimisations”. C’est donc impossible
Moi personnellement j’en ai rien a carrer. Il y a 1000000 fois pire que nous alors à un moment donné il faut relativiser.
FYI, tout ce que fait Google en Irlande est parfaitement legal, puisqu’ils ont des accords de l’administration fiscal irlandaise pour leur imposition (FYI pratique utilisée dans 26 des 28 pays de l’UE dont la France). Ne pas crier à la fraude fiscal quand il y en a pas !
Certe ils dérivent certains de leurs revenus dans des pays dont le taux d’imposition est plus faible (12.5% en Irlande contre 33% en France, voir BEPS pour la référence), mais là il faut se demander qui est le plus malin: les societies pour choisir un pays au taux d’imposition faible ou un pays qui maintient un taux d’imposition élevé en pensant que les sociétés vont rester et payer plus cher que ailleurs…
Au final on hurle à la delocalization et au scandal fiscal, sans souvent en chercher les raisons…
Je sais pas si vous saviez, mais aucune grosses entreprises en France ne paie l’IS à 33 1/3
D’ailleurs, on critique le Luxembourg parce que les sociétés négocient leurs impôts, mais ce que vous avez pas compris c’est qu’en France c’est exactement pareil. Et au final qui c’est qui paie ? Ce sont les PME et d’ailleurs c’est normal si on y réfléchit.
Une société générant des milliards chaque années si on lui imposait de payer l’IS normal partirait ailleurs dans un pays moins “chiant”, donc le gouvernement accepte bien entendu la négociation de l’impôt 😉