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Julian Assange : “La France doit prendre les rênes” de la fronde contre les États-Unis

En marge des révélations de Wikileaks sur l’espionnage de la présidence française de Jacques Chirac à François Hollande par l’agence de sécurité nationale américaine, la NSA,…

En marge des révélations de Wikileaks sur l’espionnage de la présidence française de Jacques Chirac à François Hollande par l’agence de sécurité nationale américaine, la NSA, Julian Assange a donné une interview à TF1 dans laquelle il appelle la France à mener la rébellion, avec l’Allemagne, contre les Etats-Unis. Vœu pieux ?

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« C’est le début d’une série, les documents les plus importants restent à venir », affirme-t-il d’emblée. En effet, si les révélations viennent confirmer ce que nous savions déjà, Edward Snowden est passé par là, ces dernières ne nous apprennent rien de majeur.
Néanmoins, Julian Assange n’hésite pas à toucher la fibre patriotique des Français en avancant des raisons, certes politiques, mais aussi économique à l’espionnage américain. Ces écoutes « touchent directement l’emploi en France » puisque les principales entreprises françaises sont visées.

« Le chômage en France est particulièrement élevé, il y a une raison à ça. Et l’une des raisons est que les Etats-Unis jouent un sale jeu et cherchent à marginaliser la compétitivité économique des entreprises françaises et la compétitivité des entreprises européennes de manière générale ».

Les récentes révélations portant sur l’espionnage économique et industriel d’Airbus, Eurocopter à l’époque (aujourd’hui Airbus Helicopters) et France Télécom (avec l’aide du BND) offrent un écho certain au propos du fondateur de Wikileaks.

Cependant, il serait bien naïf et hypocrite de prétendre que seuls les Etats-Unis effectuent un espionnage économique et industriel. Comme l’a précisé à l’AFP Alain Chouet, l’ancien chef du service de renseignement de sécurité à la DGSE, « en matière de renseignements, il n’y a pas d’amis, pas d’alliés. Il n’y a que des intérêts ». Et à ce jeu là, les Etats-Unis placent leurs intérêts au dessus de toute considération et disposent de moyens colossaux en comparaison de ceux qu’ils visent et de ceux qui les ciblent.

« Le fond du problème est que les autorités américaines dépensent plus de 60% du budget mondial du Renseignement. Ils ont un budget tellement important que cela représente une véritable menace pour l’indépendance et la souveraineté de la France et de l’Europe ».

Julian Assange se pose la question de savoir quelles sont les possibilités de réaction pour Hollande et les présidents français face à cette “situation injuste“, l’actuel président de la République lui a démontré qu’elles étaient infimes en faisant de ces révélations une affaire classée. “Le Président Obama a réitéré sans ambiguïté son engagement ferme, intervenu en novembre 2013 après l’affaire Snowden, et déjà rappelé lors de la visite d’État de février 2014, d’en terminer avec les pratiques qui ont pu avoir lieu dans le passé et qui étaient inacceptables entre alliés“, a assuré l’Élysée dans un communiqué.

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Si l’indignation (de posture ?) a (déjà) eu lieu, que ce soit du côté de l’Élysée, du porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll ou de celui du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, la France a réagi a minima.

Dans le contexte actuel de crise économique et de lutte contre le terrorisme, se passer d’un partenaire tel que les États-Unis paraît invraisemblable. Quand bien même certains appellent à la suspension des négociations sur le traité transatlantique (TAFTA), celles-ci apparaissant fortement biaisées.

Pourtant, pour Julian Assange, « le moment est venu pour la France de prendre les rênes, avec l’Allemagne, et de faire ce qu’elle n’a pas fait », c’est-à-dire entamer des poursuites contre les Etats-Unis après l’ouverture d’une enquête parlementaire.
L’essentiel est « d’envoyer un message clair », et ce message ne peut venir que de la France, tous les yeux étant braqués sur elle, attendant une réaction à la mesure de la trahison américaine.

« Sa souveraineté ne peut être piétinée, ce serait une honte ». La raison d’État semble avoir choisi son camp.

L’enjeu aujourd’hui n’est peut-être plus d’exiger de ses alliés de stopper un espionnage politique, économique et industriel que tout le monde pratique, dont la France, mais de trouver les moyens techniques de s’en protéger. Les multiples cyberattaques dont les gouvernements occidentaux ont été victimes ces derniers mois, France et Etats-Unis compris, prouvent qu’il y a urgence à agir face à une menace multiple et protéiforme.

Au moment où la France adopte la loi Renseignement posant les base d’une surveillance tout azimut, mettre autant de moyens et de volonté pour mettre en place de véritables mécanismes de protection est indispensable.

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7 commentaires
  1. Excusez-moi mais on équipe un cheval de rênes, sinon M.Assange va-t-il voler les rennes du Père Noël ?

    1. Non ! En revanche c’est un message codé pour que Santa débarque avec ses acolytes et le sorte de là. Le secret est éventé. BRAVO ! 😛

  2. « Dans le contexte actuel de crise économique et de lutte contre le terrorisme, se passer d’un partenaire tel que les États-Unis paraît invraisemblable. »

    On est principalement pris pour cible par les terroristes en raison de notre partenariat avec les États-Unis, pour la crise on sait tous d’où c’est parti…

  3. Le mec a un complexe d’Erostrate très prononcé. Et on peut facilement le trouver antipathique.
    N’empêche qu’il n’y a que la volonté d’être reconnu qui permet d’affronter les emmerdements maximums en révélant la vérité sur l’empire.
    C’est pour l’instant un paria, avec son pote Snowden, mais l’Histoire les retiendra comme bénéfiques.
    Peut-être un pulitzer dans 20 ans, comme journalistes réellement indépendants du début 21 eme. Car il sont des sources journalistiques et non des espions, les infos sont triées par les grands groupes de presse pour être épurées de l’information stratégique.

    La France aurait pu les abriter, ça aurait été classe comme riposte diplomatique.

    N’empêche que je dis ça tout en étant pro-américain, juste qu’il faut un révélateur aux dérives du maître du monde. La France a juste prouvé qu’elle n’était plus qu’une destination touristique un peu kitsch.

  4. C’est ballot de demander à la France de réagir contre l’espionnage américain au moment où celle-ci s’engage dans le chemin inverse en “libéralisant” l’espionnage de ses propres citoyens…

    Quant au traité TAFTA on y va la tête la première, 2 petites tapes sur l’épaule de notre Président par Obama devant les cameras semblent suffisantes pour convaincre notre président de livrer notre économie pieds et poings liés à notre “ami” … Faut pas lui jeter la pierre, vu sa cote de popularité, il est prêt à tout pour bénéficier un peu de son aura …

Les commentaires sont fermés.

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