Remettons le contexte en place pour ceux qui seraient passé à côté du premier opus. Mirror’s Edge est un FPS développé par DICE, le studio surtout connu pour ses Battlefield. S’il est toujours question d’un jeu en vue à la première personne, le personnage n’utilise ici pas d’armes ou presque. En revanche, Faith, l’héroïne, court vite, saute haut et loin et est d’une manière générale très habile. C’est là toute l’originalité de l’aventure qui nous propose finalement plus un jeu de plate-forme qu’un shooter, le tout nourri par une direction artistique à la fois réaliste et pleine de couleurs.
Bref, dans Mirror’s Edge Catalyst, c’est exactement la même chose. Visuellement, on est face au même jeu mais en plus joli. Les commandes sont les mêmes et le gameplay grosso-modo identique (fort de quelques petites améliorations pour fluidifier l’action). Même si du coup, on repassera pour le réalisme : la force de vos chaussures et de vos poings est ici bien plus puissante que des soldats en armures équipées de fusil mitrailleurs, sachez-le.
La grande promesse de cet épisode, c’est l’open world. Le truc qui doit permettre de renouveler l’expérience en proposant quelque chose de totalement neuf. Fini les niveaux qui s’enchaînent à la suite, Catalyst propose donc un monde ouvert dans lequel on peut se déplacer librement pour rejoindre à des points précis des missions qui vont nous faire progresser dans l’aventure. Et comme dans tout bon open world qui se respecte, tout un tas de missions annexes en supplément sont promises par les développeurs.
À partir de là, on a trois problèmes. Le premier, c’est que si on se fie à la démo, on n’a pas du tout affaire à un open world de 2015. Déjà, le monde reste figé en hauteur, et les trottoirs correspondent toujours à rien d’autre qu’un game over. Par ailleurs, on n’a pas de véritable sensation de liberté qu’est censé procurer un jeu de ce genre : le niveau de la démo se déroulait dans un environnement très exigu. Mais il ne s’agit que d’une démo et il est logique pour Electronic Arts de ne pas nous en montrer. Mais dans le même genre, tout laisse à penser que la liberté d’exploration se limite à l’horizontalité et non à la verticalité, ce qui est un peu dommage pour un jeu mettant en avant le Parkour. Rare sont les moments où plusieurs chemins étaient réellement possibles.
Le second problème, et ça m’embête de dire ça, c’est cette direction artistique. Encore une fois, elle est très rafraichissante dans le paysage actuel où le gris très morne est trop souvent roi (bien que cette tendance soit à la baisse, fort heureusement). Mais le problème c’est qu’elle est aussi très limitée. Tout se ressemble, aucun décor ne parvient à se distinguer du reste de l’univers du jeu. Et le problème que cela amène, c’est qu’on se perd constamment, incapable d’identifier à quel endroit l’on se situe.
Du coup le résultat, c’est surtout un Mirror’s Edge où on aurait simplement collé les niveaux bout-à-bout. Un peu comme si on nous annonçait un Super Mario Bros. sans transition entre le niveau 1-1 et le niveau 1-2, avec la conclusion que cela en ferait un open world. Espérons donc que cette démo n’est pas représentative de ce que sera finalement Catalyst qui, pour l’instant, s’impose plus comme un Mirror’s Edge 1.5 qu’autre chose.
Mirror’s Edge Catalyst, sortie le 25 février 2016 sur PC, XBO et PS4.
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