Ainsi, une fois que la conférence de Nintendo se soit terminée, et après avoir lâché une petite larme de tristesse tant elle était mauvaise, il était temps de partir pour le Convention Center. Parce que mince. Les goodies, les trucs gratuits et les tentatives de corruption de journalistes en échange d’un bon papier ne vont pas se récupérer tout seuls !
Onze heures trente du matin, je vais chercher mon badge, à l’accueil. Mon nom, toujours aussi imprononçable pour un Américain tant il y a de sonorités nasales – en même temps, 5 fois la lettre N dans mon nom, je commence à croire que mes parents ont cherché à gagner un pari – est toujours aussi écorché que l’année dernière, il est bon de voir que rien n’a changé.
Connaissant bien mon parcours du daleux, je sais exactement où se trouve le premier truc gratuit, puisqu’il se trouve dans la salle presse. Un panier-repas. Il n’était pas extraordinaire, mais il aurait été moins bon s’il avait été payant.
Je l’ai mangé en révisant mon emploi du temps de la journée.
Retranscrire les RDV sur un plan & se rendre compte qu’il faudra prendre un jet falcon pour arriver à l’heure à tous. pic.twitter.com/hcmJPY5MIR
— C. Benoit-Gonin (@Kocobe) 16 Juin 2015
Ensuite, j’ai voulu me prendre un thé glacé gratuit, mais en réalité, c’était simplement du thé qu’ils avaient glacé et pas l’Ice Tea méga sucré à la pêche. La gratuité a donc du bon, mais elle a aussi ses limites, je me suis rabattu sur une citronnade extrêmement gratuite et donc extrêmement délicieuse.
Je me dis que ça fait un moment que je ne vous ai pas parlé de jeu vidéo et ça ne fait pas très sérieux. Et du coup, ça tombe plutôt bien, parce que mon premier rendez-vous, c’est à midi trente et c’est Meg… Mighty No. 9, chez Deep Silver.
« Bonjour ! Vous avez des trucs gratuits ? », dis-je d’un air enjoué à la dame de l’accueil qui me regarde avec un air bizarre. « Oh, pardon. Hi ! I am an editor, do you have free stuff ? », j’avais oublié qu’on parlait anglais ici. « Yes, but you need to play the game first. » Relou, mais je m’exécute. De toute façon, il paraît qu’on me paye pour ça, alors.
Mighty No. 9, c’est le jeu financé par Kickstarter d’Inafune Keiji, une personnalité clé de la licence Megaman. Et pour le coup, on s’y retrouve. On court, on saute, on tire sur des trucs. Très Megaman X dans l’esprit et le rythme. Il se démarque cependant de ce dernier dans son système de dash qui sert à la fois aux déplacements, mais aussi à achever ses adversaires et à les absorber.
Ainsi, en très peu de temps, on se retrouve à connaître le nombre de coups exacts qu’il faut pour sonner un ennemi puis à dasher immédiatement ensuite pour l’absorber. Le système marche très bien, ça va très vite et c’est jouissif. De plus, le personnage principal possède des tas de transformations aux pouvoirs divers que je n’ai pas pu essayer en intégralité que je ne vais donc pas vous détailler.
Bon ! Et mes trucs gratuits, alors ? Pas grand-chose. Juste des chocolats dans un saladier. J’en prends un et je me casse. Direction Capcom pour jouer à… Megaman Legacy Collection. Vous la sentez l’ironie, ou bien ? Le malaise est tellement présent, que je ne demande même pas de trucs gratuits. Trop peur que les responsables de chez Capcom m’en veuillent d’être allé fricoter chez ce social traître d’Inafune Keiji.
Bref, le Mega Man, c’est juste une compilation des 6 premiers Megaman de l’époque NES. Vous pouvez mettre un effet vieille télé si ça vous chante, jouer à des niveaux patchworks issus des 6 jeux ou lire une encyclopédie du bestiaire avec les illustrations de l’époque. Un truc fait pour les nostalgiques donc. Pour quinze euros, j’ai vu pire deal, soyons francs. Et maintenant, voici un selfie raté avec Megaman.
Ensuite, le gros du sujet : Street Fighter V. J’ai pu comprendre un peu mieux le système de V-Trigger et V-Skill. En fait, je pensais que le V-Skill utilisait de la barre de Revenge (celle qui se remplit au fur et à mesure qu’on se prend des coups), mais en fait, pas du tout. Le V-Skill s’utilise tout à fait gratuitement et sert même avec Ryu à faire la transition avec la disparition de la focus attack. En effet, pour lui, le fait d’appuyer sur MP + MK – commande d’activation de sa V-Skill, mais aussi commande de la focus dans SFIV – permet de parer un coup et donne l’opportunité d’y répondre immédiatement. Une très bonne idée, d’autant que cette V-Skill change d’un perso à l’autre. Si vous avez compris ce paragraphe, bravo.
J’ai ensuite croisé Ryu, le vrai, et je lui ai pété la figure à coup de Hadoken. La preuve .
Pour en finir avec l’éditeur, j’ai aperçu Resident Evil 0 Remastered HD Definitive Anniversary Je Sais Qu’il Y A Des Mots En Trop Edition. Pas grand-chose à en dire sinon qu’il a subi le même traitement que le premier, que les textures ont un peu vieilli, mais rien d’alarmant et que ça sera une occasion de découvrir cet épisode qui était à l’époque une exclu Game Cube.
Je me suis ensuite cassé, car ça sentait les trucs gratuits chez 2K. J’y suis donc allé pour aller voir XCOM 2, ou comment le tour par tour sur une grille à buter des mecs c’est encore plus sympa quand il s’agit d’aliens. Pas de hands-on (ce qui veut dire que je joue), mais du hands-off. On nous diffuse donc une démo où on ne voit rien qu’on ne connaisse pas. Les personnages se déplacent chacun leur tour, peuvent se mettre en « overwatch » plutôt que d’attaquer et auront ainsi l’opportunité de tirer à vue pendant le tour de l’adversaire, etc. Du bon turn based strategy comme diraient les Américains.
On nous récompense d’avoir supporté le son trop fort de la démo avec un pin’s. Un pin’s, sérieux. C’est quoi ici ? L’E3 1995 ? Qu’est-ce que je vais aller voir après ? La Nintendo 64 en totale exclue ?
Stand EA maintenant ou l’on m’octroie un badge VIP/Press. Ça ne ri-gole plus.
Me sentant ainsi investi d’une importance plus grande que les péquenauds qui font la queue pour essayer les jeux, je m’avance dans le couloir VIP de Mirror’s Edge Catalyst… pour faire la queue avec les autres VIP.
On se sentait vraiment tous VIP, d’autant qu’on a bien attendu 35 minutes pour finalement toucher au jeu. On nous diffuse une vidéo de 15 minutes qui nous explique ce qu’on avait loupé à la conférence EA du fait que cette dernière nous avait complètement endormis, ainsi que l’explication des touches. Chose qu’on a comprise ensuite en 15 secondes puisque le tuto du jeu est très bien fait. J’ai une pensée pour ceux qui attendent dehors leur tour pour qu’on leur explique que le bouton « start », c’est pour mettre pause.
Bon sinon, Mirror’s Edge, c’est toujours aussi sympa à jouer. Le « sens urbain » est toujours là et fait toujours apparaître les éléments importants du décor en rouge. On fait la grimpette, on fait la bagarre, on fait les livraisons, c’est fluide, c’est joli, les sensations sont là. Vivement que je puisse y jouer plus longuement. La grosse nouveauté venant du fait qu’une partie du jeu se fera en monde ouvert, on peut s’attendre à un Mirror’s Edge moins linéaire.
Point trucs gratuits : j’ai gagné une gourde.
Ensuite, je suis allé faire la queue pour Unravel, le petit jeu taille indé et bonne conscience présentée à la conférence EA, entre Pelé et des jeux mobiles OSEF. Et parce qu’il est bon de se sentir VIP avec les autres VIP, je fais la queue, encore. Manque de bol, une session démarre et le dernier à entrer est le mec devant moi. Mon rendez-vous suivant est dans 15 minutes, la session suivante pour le jeu aussi. Ciao, c’était bref, mais intense.
J’ai quand même pris le temps pour aller voir une star.
J’ai rendez-vous avec les mecs de chez BioWare qui veulent me pitcher Knights of the Fallen Republic, la prochaine extension du MMO-qui-devait-détrôner-WOW-mais-qui-s’est-gauffré-comme-tous-les-MMO-qui-devaient-détrôner-WOW : The Old Republic. Là, ils ont un problème. Car ils aimeraient vraiment vendre cette nouvelle extension gratuite comme un truc aussi porté par l’histoire qu’un Mass Effect, par exemple. Ce que je ne doute pas qu’ils puissent faire, d’ailleurs. Mais, vendre une extension d’un MMO, ce n’est pas aussi facile que de vendre un vrai jeu. C’est donc un vrai défi de com’ qui les attend. On aura peut-être l’occasion d’en reparler. En tout cas, j’ai gagné un livre qui narre le background de l’extension. Je m’en fiche en vrai, mais j’essayerai de le troquer contre un amiibo de Pierre.
Encore du hands-off, mais sur le nouveau Deus Ex: Mankind Divided. Bon, n’ayant pas fait Human Revolution, je n’ai pas grand-chose à en dire, sinon que c’est toujours un subtil mélange entre FPS et infiltration. Les graphismes sont très corrects et Eidos à par ailleurs annoncé qu’ils avaient pris conscience que la spécialisation infiltration était plus amusante à faire que la spécialisation bourrin et qu’ils allaient essayer de régler le problème. Estimant qu’il est toujours sympa qu’un développeur écoute les retours des joueurs, je leur ai donné un bon point à la sortie de la démo qu’ils pourront venir échanger contre une vignette à la rédaction du Journal du Gamer.
Enfin, j’ai fini avec un petit entretien avec Omar Shakir, producteur sur Just Cause 3, aussi connu sous le nom de Grappin Parachutes et Explosions 3. Il m’a d’ailleurs confirmé à ma grande surprise qu’il y aurait encore plus de grappins de parachutes et d’explosions que dans le 2. J’ai dû m’asseoir pour encaisser la nouvelle. Mais, en vrai ,on a discuté pour savoir s’il était plus facile de créer le design de quelque chose de crétin (comme beaucoup de choses que l’on peut faire dans Just Cause 2) ou quelque chose de sérieux. Hé bien il semblerait que faire fonctionner quelque chose de débile demande beaucoup de travail. On peut donc remercier les développeurs de Just Cause ainsi que ceux de Saints Row, parce que niveau débilité, ils se posent là, quand même.
Voilà, c’est tout pour mon premier jour d’E3. Je vous le finis sur un insolite quand je suis allé acheter du dentifrice dans une boutique du centre-ville.
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