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[Impressions] Just Cause 3 : de l’art du grappinage en milieu explosif

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Pour éviter le tumulte de l’E3, nous avons testé le petit dernier d’Avalanche Studios quelques jours avant l’ouverture du salon, et ce, dans des conditions de…

Pour éviter le tumulte de l’E3, nous avons testé le petit dernier d’Avalanche Studios quelques jours avant l’ouverture du salon, et ce, dans des conditions de rêve : sur PC, lovés dans une gigantesque cave allemande en compagnie d’une poignée de nos illustres confrères. Là, nous avons pu nous adonner aux joies du grappinage dans ce nouveau monde ouvert aux forts accents méditerranéens. Pour tout vous dire, il ne manquait que le chant des cigales.

Just-Cause-grappin

Le flot d’images et de trailers balancés depuis un an nous confirme d’emblée l’inévitable : Just Cause 3 s’inscrit dans la continuité des deux précédents épisodes. Le chamboulement promis est d’abord d’ordre esthétique. La mission de Rico Rodriguez se résume toujours à trucider un dictateur, mais cette fois-ci on s’éloigne des tropiques pour un groupement d’îles méditerranéennes imaginées de toutes pièces. La faute à Roland Lestrelin, game director dépêché pour cet épisode — et français de surcroît — qui n’a pas hésité à s’inspirer d’un décor familier pour concevoir son bac à sable. Le terrain de jeu n’est pas foncièrement plus grand que celui du précédent épisode mais Just Cause 3 compense autrement. Côtes méditerranéennes obligent, le terrain de jeu gagne en relief et voit son horizon obstrué par de nombreuses montagnes et vallées. Une géographie escarpée qui donne à l’exploration une verticalité loin d’être désagréable. Les missions nous poussent dans ce sens, alternant la conquête d’imposants complexes militaires côtiers et la libération de villages perchés en hauteur. Après trois heures de balades dans la garrigue, on ne compte plus les vallées fleuries, les champs de tournesols, les ruines et autres routes sinueuses au bord des falaises. Et cet imposant aqueduc qui nous supplierait presque de le réduire en poussière à chaque fois que l’on passe devant. Fier de son bébé, Roland nous promet la même chose dans l’autre sens, de nombreuses heures perdues à déloger du soldat dans des complexes souterrains beaucoup plus élaborés que l’opus précédent.

just cause 3 de la garrigue

Pour les connaisseurs, le programme reste sensiblement le même : balade aux quatre coins d’une île paradisiaque à l’aide d’un grappin qui dit zut à toutes les lois de la physique, dégradations du patrimoine culturel à coups d’explosifs bien placés et massacres de partisans du régime totalitaire en place par paquets de douze. La démo qui nous a été présenté nous donnait la possibilité de nous téléporter sur quatre zones : deux bases à conquérir (l’immense tour radio de Vigilator Nord et la base maritime de Portio le Gratia remplie d’hélicos et de bateaux plutôt hostiles) et deux villes à libérer (Alba et Surpico). Dans tous les cas de figure, s’accrocher frénétiquement à toutes les plates-formes grâce à son grappin puis en profiter pour exterminer ses contemporains restent les options les plus naturelles pour défaire les vagues infinies d’ennemis et revendiquer une bonne fois pour toute le contrôle de la zone. Bon point pour les frustrés du pourcentage, on troque les infâmes collectibles disséminés aux quatre coins du jeu pour une liste un peu plus souple de lieux à détruire/conquérir. Bon, il n’est pas impossible de perdre le fil ici aussi tant les objectifs à remplir (tout détruire, tout le temps) peuvent paraître un brin aliénants.

juste cause trwa

Parlons-en du grappin justement. Peu maniable dans sa première heure d’utilisation (cinq ans sans toucher à Just Cause, excusez nous du peu), le combo grappin/parachute demande un poil plus de pratique qu’auparavant pour se sentir véritablement à l’aise. Comme nous le disions plus haut, la faute à un terrain de jeu plus vertical. Agripper une corniche, rétracter le câble, prendre suffisamment d’élan pour déclencher le parachute au bon moment et s’envoler vers son objectif… on ne vous cache pas que l’on souffre au début pour bien choper le timing. Et si vous n’en n’aviez pas assez, Just Cause 3 se décide à ajouter une nouvelle inconnue dans l’équation : le wingsuit, parfait pour se laisser glisser en contrebas une fois les sommets atteints.

Far Cry 4 nous en avait déjà donné un bel aperçu l’an dernier, la combinaison se pose là en termes de liberté de déplacement — sans compter sur le fait qu’elle vous sera d’une grande utilité pour échapper à des ennemis trop pressants dans les airs, ou tout simplement profiter du panorama méditerranéen. Le wingsuit demande un temps de maîtrise plutôt honnête si on se lance dans les défis dédiés — à travers des parcours balisés à mi-chemin entre Pilotwings et les courses en parachute de GTA V. De défis en défis, le joueur gagne alors différentes améliorations. Clin d’oeil appuyé à la communauté de Just Cause 2, ces équipements débloqués prennent la forme de « mods » qui autorisent une personnalisation de son arsenal de fond en comble. Le grappin peut gagner en longueur, en élan, on peut même décider du temps de détonation d’une grenade, de son adhérence, voire même de la déclencher au moindre contact ou à l’aide d’une touche pressée. L’appel du pied est évident, Just Cause 3 s’adresse plus que jamais aux bidouilleurs et aux amateurs de jeu libre.

just cause 3 wingsuit

Mais Just Cause 3 ne serait pas vraiment un Just Cause sans ses énormes élans débilous d’amour. Roland nous cache difficilement son amour pour les films d’action des années 80/90 qui, pour lui, passe essentiellement par des explosions démesurées et des protagonistes grandiloquents. Du coup, on commence à comprendre où il veut en venir. Juste que dans sa physique improbable, le côté polystyrène de ses décors, ses voitures et soldats qui décollent pour un oui ou pour non, Just Cause 3 vise toujours l’amusement décomplexé, le jouet, l’expérimentation avec tout ce qui nous passe de dangereux sous la main. La présentation sur scène qui précédait notre session de test allait dans ce sens avec au centre des attentions le double grappin. Des bêtises avec ce joujou, ça, on nous en promet des tonnes, et ce d’entrée de jeu avec une magnifique facepalm de la statue du dictateur qui trône au milieu du village. C’est vrai ça, au lieu de la détruire d’un coup de roquette bien senti, pourquoi ne pas donner un coup de grappin sur ce vilain bras tendu vers le ciel, un autre coup sur la tête, presser une touche pour rétracter le câble tendu entre les deux points, et boum, contempler notre magnifique oeuvre ? Les possibilités semblent infinies, au joueur de les découvrir manette en main, à grands renforts de voitures tournoyant dans les airs à cause d’un malencontreux coup de grappin qui les lient pour toujours ou de soldats qu’on ne se lasse pas d’expédier à toute vitesse contre les murs façon Spider-Man.

just cause 3 dictator

Ce Just Cause tape efficacement dans la catégorie super héros option auto-parodie. Les nouvelles mécaniques fonctionnent, le charme opère, même si en l’état la formule s’apparente beaucoup trop à une mise à jour à la Just Cause 2.5. À peine plus joli, on comprend que le jeu tente surtout de surfer sur le côté émergent de la force et le partage de contenu hautement débilou, comme un certain GTA Online qui continue de truster le top des vidéos YouTube catégorie « vous ne devinerez jamais ce que ce joueur a fait avec une Ferrari, deux écureuils et une grand-mère ». C’est du moins l’ambition affichée : détrôner le roi sur son propre terrain grâce à un bac plus généreux et plus sauvage que la copie conforme de Los Angeles. De là à devenir la nouvelle référence du monde ouvert où tout est possible ? Nous en débattrons après un test en bonne et du forme.

Just Cause 3, sortie prévue quelque part avant la fin de l’année 2015 sur PC, PS4, Xbox One.

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