Airbus, Eurocopter et désormais France Télécom et des « cibles » non encore identifiées. C’est le tableau de chasse, non exhaustif, de la NSA à mettre au compte du BND comme le révèle Le Monde qui a pu accéder aux documents de la commission d’enquête du Bundestag.
Avec l’aide active de Deustche Telekom, avec qui les services du renseignement allemand ont signé un protocole d’accord, le BND a mis au point une surveillance des « flux de communications gérés par France Télécom et transitant par l’Allemagne » entre 2005 et 2008 au moins.
Ce protocole d’accord, signé le 1er mars 2004 entre les dirigeants respectifs du BND et de l’ancienne filiale de la société publique Deutsche Bundespost, Deutsche Telekom, ne prévoyait théoriquement que l’interception des flux et n’avait pas pour but de s’attaquer aux intérêts nationaux. Comme l’a affirmé le directeur du BND, Gerhard Schindler, le 21 mai devant la Commission d’enquête du Bundestag enquêtant sur la présumée complicité d’espionnage de l’Allemagne avec l’agence de sécurité nationale américaine.
Néanmoins, de précédentes révélations ont déjà fait voler en éclat cette théorie puisque la NSA ne s’est pas retenue d’espionner Siemens.
Depuis les premières révélations faisant état d’une collaboration entre les États-Unis et l’Allemagne, une enquête parlementaire a été diligentée outre-Rhin face à la polémique suscitée. Certains, à l’instar d’un responsable du principal parti d’opposition, Die Linke, n’hésitant pas à parler de « trahison » alors que ce sont les intérêts européens qui sont mis à mal.
Nombre se rappellent encore les cris d’orfraie de la chancelière apprenant avoir été mise sur écoute par ses alliés américains, avec pléthore de leaders européens.
L’eurodéputé Eva Joly demande à ce « qu’une enquête judiciaire soit ouverte au plus vite à Paris, c’est là qu’Orange a son siège social. La France ne peut pas rester sans réaction quand on voit que la Belgique, les Pays-Bas ou l’Autriche ont déjà déposé plainte. »
Lors des dernières révélations, les autorités allemandes affirmaient ne pas être en mesure d’identifier les cibles, les documents à ce propos ayant tous été détruits par les services secrets. Une nouvelle fois, la réalité serait toute autre puisque les documents détenus part la commission d’enquête, dont les relevés d’interception de Deutsche Telekom opérés sur les câbles gérés par la société française, prouveraient, au contraire, que France Télécom est techniquement en mesure de les identifier, notamment grâce à « un certain nombre de caractéristiques techniques qui permettraient d’orienter les recherches », souligne Le Monde.
L’ensemble des flux interceptés était ensuite analysé conjointement par la NSA et le BND, en vertu du JSA (“Joint Signal Activity“), grâce à des « sélecteurs » (nom, numéros de téléphone, etc.) au sein du centre d’interceptions Bad Aibling, sis en Bavière.
Cet épisode démontre une nouvelle fois la gourmandise de la NSA qui n’hésite pas à opérer une surveillance tous azimuts, quand bien même il s’agirait d’États alliés. D’ailleurs, tous ne sont pas logés à la même enseigne puisque les flux transitant ou concernant le Royaume-Uni, membre des Five Eyes, ont été exclus de l’interception par la NSA et le BND.
L’argument sécuritaire ne pèse pas bien lourd ici. D’autant qu’on ne comprend pas bien l’intérêt de l’Allemagne à se fourvoyer ainsi dans cette collaboration avec la NSA contre ses propres intérêts et ceux de ses voisins européens.
Il s’agirait de savoir si la France dispose d’un tel accord avec la NSA pour boucler la boucle. Mais comme le rappelle le quotidien du soir, Orange (France Télécom jusqu’en 2012) « a joué exactement le même rôle que Deusche Telekom pour le compte des services secrets français. »
Des arrangements qui n’incitent, ni à la dénonciation, ni à l’enquête. Alors qu’Airbus a porté plainte contre X pour espionnage dans la foulée des révélations du Der Spiegel, Orange n’a pas encore réagi, toujours empêtré dans une polémique, avec Israël cette fois-ci.
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Comme écrit dans l’article du 24 avril que vous re-citez, airbus helicopter ne s’appelle plus eurocopter.
Nos “représentants” ont signé des traités avec ces gens ?
Et ils veulent en signer d’autres ?
C’est vrai que si les commissaires européens continuent à négocier le traité transatlantique dans notre dos et dans le plus grand secret avec ces gens, on peut alors considérer que ce sont des traitres qui agissent contre les intérêts des 28 pays de l’UE et de leurs populations.
Dès lors on peut se demander quels sont leurs desseins, que cherchent-ils ? couler l’Europe, asservir totalement les populations ? déclencher des guerres civiles ? tout cela au seul profit des marchés.
Au vu de toutes ces révélations on a la confirmation qu’il ne faut absolument pas faire confiance aux USA. Le plus dramatique c’est qu’on ne peut même pas faire confiance à nos alliés allemands.
Tout ceci ne fait que confirmer que l’Europe n’est qu’une vaste fumisterie.