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Condamné, Jean-Luc Lahaye s’en prend à Facebook

Condamné à un an de prison avec sursis pour corruption de mineur, Jean-Luc Lahaye se pose en victime dans les colonnes de Rue89. Et le grand…

Condamné à un an de prison avec sursis pour corruption de mineur, Jean-Luc Lahaye se pose en victime dans les colonnes de Rue89. Et le grand méchant loup ne serait autre que Facebook. Explications.

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Lors de l’audience à huis clos, Jean-Luc Lahaye a concédé avoir entretenu une correspondance privée à caractère sexuel avec une mineure sur Facebook. Au cours de celles-ci, le chanteur lui aurait demandé des photos intimes, mais également d’effectuer des actes précis.

Facebook, comme Google avec Gmail, scanne les messages échangés afin d’affiner son ciblage publicitaire de détecter toute malversation, mais aussi tout « comportement suspect » et ce, dans le but de déterminer si l’un de ses utilisateurs n’est pas un prédateur sexuel.

Parmi les critères choisis, une grande majorité de demandes d’amis à destination des femmes (80%), une grande différence d’âge entre amis, le fait de changer régulièrement sa date de naissance pour paraitre plus jeune (mineur), les discussions avec personnes ayant peu ou pas d’amis en commun, discutant pour la première fois ensemble et n’habitant pas dans la même zone géographique.

Le réseau social a donc signalé l’artiste des années 80 aux autorités. Une pilule difficile à avaler pour le chanteur qui dénonce Facebook, « premier collaborateur de la police », pour avoir violé sa vie privée en faisant fi du secret des correspondances.

En l’état, une fois alerté par l’algorithme, qui repère les images pédopornographiques, l’humain entre en scène. Le contenu des messages est lu par des agents de Facebook qui déterminent s’il y a malversation. La responsable du service de sécurité du siège européen de Facebook a donc fait un rapport à la police rapportant des échanges d’images suspectes depuis le compte du chanteur, aboutissant ainsi à l’ouverture d’une enquête. Facebook a l’obligation légale de signaler ce type de contenu aux autorités.

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Rien d’extraordinaire à cela. Comme le souligne Rue89, si cette pratique peut surprendre en France, elle ne choque personne aux États-Unis. Une action en justice a bien été intentée contre Facebook accusé d’utiliser son algorithme à des fins de ciblage publicitaire, mais jamais concernant sa lutte contre la pédopornographie.
À l’instar de Facebook, les géants du web se sont lancés avec entrain dans la bataille. Google est donc entré dans la lutte, avec Yahoo ! et Microsoft, à grand renfort de battage médiatique sur demande du Premier ministre britannique, David Cameron. Depuis, la firme de Mountain View a dénoncé plusieurs pédophiles.

Alors, le respect de la vie privée prévaut-il sur la lutte contre la pédopornographie et les éventuels prédateurs sexuels qui sévissent en ligne ? Le débat est lancé. D’autant que les excès de zèle, voire pire, les erreurs, ne sont pas à exclure. Chez Facebook, on reste droit dans ses bottes, faisant de la lutte contre la pédopornographie un argument à toute épreuve.

« Notre équipe travaille très dur pour faire de ce monde un endroit meilleur pour les enfants et un lieu misérable pour tous ceux qui voudraient leur faire du mal –- c’est quelque chose dont nous sommes très fiers », plaide ainsi la plateforme.

Jean-Luc-Lahaye-condamnation-Facebook

Joe Sullivan, ancien chef de la sécurité de Facebook se voulait prudent en 2012 :
« Nous n’avons jamais voulu mettre en place un environnement dans lequel nos employés ont accès à des conversations privées, c’est donc très importants que nous utilisions une technologie de détection qui a un taux de faux positifs [fausses alertes, NDLR] très bas. »
Pour Jean-Luc Lahaye, Facebook est « une lame de rasoir dans la main d’un enfant ». Et l’enfant, c’est lui. Sans Facebook en effet, peu de chance que le chanteur se retrouve au tribunal. Victimes et parents, proches du chanteur, n’ont pas porté plainte.

« Ni Sophia, ni les autres jeunes filles un peu plus âgées repérées par Facebook (pour avoir eu le même type d’échanges), n’ont souhaité porter plainte contre Lahaye. Les parents, plus ou moins choqués, ont tous respecté le choix de leurs filles », explique ainsi Rue89.

Sa réputation, en revanche, se retrouve à nouveau entachée d’un soupçon de pédophilie ou du moins d’une attirance pour les (très ?) jeunes filles. Quand bien même la retranscriptions des échanges est effarante, tant la différence de langage et d’attente est criante entre la jeune fille de 15 ans et le chanteur de 60 ans à l’époque, le tribunal l’a relaxé des faits de propositions sexuelles à un mineur de 15 ans et de détention d’images à caractère pédopornographique, comme le précise le chanteur dans un communiqué.

Comme à l’époque concernant l’algorithme traqueur de pédophile de Google, des questions se posent sur les limites d’un tel outil. Les mêmes questions qui se posent concernant l’algorithme censé « détecter » les potentiels terroristes dans le cadre de la Loi Renseignement.

Si Facebook a estimé que Jean-Luc Lahaye s’était rendu coupable d’actes assez répréhensibles pour être signalés, qu’en sera-t-il à l’avenir pour d’autres membres du réseau social concernant d’autres comportements considérés comme suspects.
Serez-vous signalé si vous parlez de drogues avec un ami, affirmez avoir fraudé le fisc, partagez du contenu piraté par messagerie, etc. ? Ou quand bien même vous n’aurez « rien à vous reprocher »…
Le chanteur n’a d’ailleurs pas manqué d’axer sa défense sur l’opprobre suscité par les pratiques du réseau social américain. Qui décidera à l’avenir de ce qui est bien ou mal, de ce qui relève de la pédopornographie ou du graveleux, de ce qui doit être signalé et condamné. Les autorités compétentes ou les algorithmes de détection ?

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15 commentaires
  1. “Qui décidera à l’avenir de ce qui est bien ou mal, de ce qui relève de la pédopornographie ou du graveleux, de ce qui doit être signalé et condamné. Les autorités compétentes ou les algorithmes de détection ?”

    Faux débat… Vous le dites vous mêmes, une fois un comportement suspect détecté, l’humain prend le relais….

  2. Quand tous auront compris que la vie privée sur Facebook est surtout privée pour Facebook, y aura moins de surprise. Comment peut-on encore s’étonner de ça alors que Facebook dit dans ses conditions d’utilisation que tout ce que vous publiez sur Facebook est propriété de Facebook (a peu de chose près les conditions se résument à ça) ?

  3. C’est pourtant marqué dans les conditions d’utilisation de Facebook : rien dans ce qui est envoyé par l’utilisateur n’est protégé par le secret des correspondances ! Il faudrait qu’un jour les gens apprennent à lire…

  4. @nortontown. Le débat se pose quand même. Ici Facebook n’est pas autorité compétente et donc l’humain dénonce à la police. Mais via cet algo, ils sont en capacité de bloquer ton compte si tu balance des mots clés qui leurs plaisent pas par exemple. Alors oui sur Facebook ça n’a que peu de conséquence, mais la loi sur le renseignement (que tellement de monde ignore…) fonctionne sur ce principe de mot clé et d’humain qui décrypte. Aujourd’hui on scanne les complots terroriste, mais demain, ils seront en capacité de savoir si tu dis que le dirigeant est un con et te foutre en taule pour ça (je vais volontairement à l’extrême)

  5. Pour une fois que facebook est utile !
    Ce gros degueulasse mérite de finir en taule et de ne plus toucher l’argent de ses ventes de CD

  6. @ahhdafunk juridiquement et surtout en France, il y a probablement une protection. Je connais pas toutes les conditions d’utilisation mais je pense que Facebook se réserve le droit d’exploiter les messages privés comme il le souhaite (et que c’est écrit comme tel).

    Désolé de pas répondre via le bouton dédié, mais impossible de me connecter à mon profil depuis la nouvelle version du site

  7. Ça ne fait aucun doute pour personne que dans ce cas précis c’est bien que JLL se soit fait choper avant que ça n’aille plus loin.
    Mais ceci dit, la question se pose. FB dénonce un pédo, parfait. Ils le dénoncent parce que c’est (ignoble et) contraire à la loi.
    Où sera la limite.? Si, dans un message privé, tu dis à ton pote que hier t’étais super pressé pour aller au boulot et que heureusement qu’il n’y avait pas de radar dans le village que tu as traversé à 75 km/h, que tu as tondu le gazon du voisin et qu’il t’a payé au black, que tu es arrêt maladie mais que tu as quand même bricolé l’étagère qui aller se casser la gueule chez toi, que t’as pu charger dernier épisode de Games of Throne… FB doit-il dénoncer ? Pourquoi ne le ferait-il pas ?

  8. C’est extrêmement flippant ouais ! J’entends souvent des: ” j’ai rien à me reprocher ni à cacher!”
    Argument à la con, vu que des milliers de gens innocents finissent en prison. Un googelage rapide vous donnera des noms.
    Les “agents Facebook” ne vous y méprenez pas, ce doit être une cellule d’une trentaine de stagiaires de 18 à 30 ans.
    Finir inquiété par la police parce qu’un “gosse” à trouvé “chelou” des conversations, c’est rageant.
    Moi, par exemple, j’ai retrouvé une cousine il y a quelques années. Elle habite à l’étranger. J’avais 30 et elle 15-16. Comme c’était une ado, elle n’avait pas de famille proche dans sa liste d’amis donc pas d’amis en commun. Et quand on s’écrivait, c’était toujours par messagerie. D’après l’algorithme, je suis suspect.
    Jusque là, tout va bien.
    Disons ensuite que Facebook trouve ça “chelou” quand même et en parle à la justice. La police passe chez moi, m’emmène au poste et saisi mon matériel.
    Toujours aucun problème vu mon innocence.
    Mais le voisinage et les ragots, on fait comment ? Ce genre d’histoire circule direct et personne ne prête attention aux erratum. C’est pas Facebook qui ferait un communiqué pour rétablir la vérité.

    J’ai relu les droits d’utilisation (je déconne 😉 ) et rien n’est dit sur l’interprétation de vos écrits par Facebook.

    Finir taggé pédo par le voisinage et amis pour avoir écrit à un membre de la famille. Aouchhhhhh !!!!

    J’admets que je vais chercher la petite bête, mais le fait est que dans l’état actuel des choses, mon scénario est complètement probable. Facebook peut littéralement gâcher ta vie.

  9. moi je suis pour le respect de la vie privée… des gens qui respectent les autres.
    Voilà, tout est dit.

  10. Il faut bien prendre en compte qu’une discussion via Facebook est équivalente à une discussion dans un bar ou dans la rue. Votre discussion se fait en présence d’une tierce personne. Si jamais dans le bar, le serveur entend dire que vous vous tapez régulièrement des mineurs, il est de son devoir de prévenir les autorités qu’un truc cloche. Jusqu’à présent Facebook fait de même. La seule véritable question par rapport à l’utilisation de cet algo est: à quoi sert-il d’autres ?
    Une utilisation purement en vu d’une prévention des risques liés à des actes répréhensibles est en soit une idée louable. Mais nous savons tous très bien que FB ne s’arrête pas à cela. Tout comme Google ne garde pas vos données juste pour vous faciliter la vie… Etc Etc. Le problème est toujours l’utilisation détournée d’un outil donné, utile, et efficace.
    Par contre soyons clair, un algo ne se fait pas sur 1 seul message que vous avez envoyé. Si demain vous envoyez un message expliquant que vous avez piraté tel ou tel série, ou que vous donnez un lien à un ami, cela n’alertera pas un algo qui a besoin de faire une moyenne sur les messages envoyés. Tout comme une proba ou un sondage, celui-ci se fait sur un certain flux de donnée, et surtout une récurrence au sein de ce flux de donnée. Si la majorité de vos messages parlent de comment vous vous êtes bourré la gueule à la fête de votre pote, et qu’un seul parle d’une action répréhensible l’algo n’aura pas assez de données pour estimer une activité suspecte. Par contre si TOUS vos messages privées (et il est bien fait mention d’autres “victimes” dans le post) sont à caractères répréhensible (ici détournement de mineur & pédopornographie rien que ça… ), alors oui l’algo va en sortir une récurrence. Mr Lahaye peut râler autant qu’il veut, il n’en reste pas moins une personne au comportement abjecte. Et qu’il n’oublie pas qu’il avait déjà été accusé des même faits bien avant facebook 🙂

  11. Les parents ont souhaitaient respecter la decision de leurs filles… MAIS WOOOOHOOOO je leurs retirerai leurs gosses si ça tenais qu’a moi c’est quoi ça ??!! d’ou la gosse (débile au passage et élever comme une merde, faut quand même pas bien être lucide sur ce que représente internet pour poster des photos de soi à poil en 2014 , j’dit ça, j’dit tout) décide de si ont doit porter plainte ou pas ? y’a abus sur mineur = PLAINTE ont lui demande pas son avis, donc en gros les gosses, vont pensé que ça va, ont peut “choisir” de se faire violer, ou de se faire abusé si ont “décide” de pas porter plainte… c’est quoi cette merde. Ce sont les parents les vrais connards, (et leurs abrutis de filles qui se foutent a poil comme des connes sur internet en pensant qu’elles sont anonymes) Je parles pas de ce gros pervers de merde, c’est trop obvious ce que je pense de lui.

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