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Wikileaks publie les données volées à Sony Pictures

On pensait l’affaire close, Wikileaks met un coup de pied dans la fourmilière en publiant 200 000 documents et emails piratés lors de la cyberattaque contre…

On pensait l’affaire close, Wikileaks met un coup de pied dans la fourmilière en publiant 200 000 documents et emails piratés lors de la cyberattaque contre les studios de Sony Pictures que les autorités américaines avaient attribuée à la Corée du Nord.

30 287 documents, 173 132 mails, jeudi 16 avril Wikileaks a publié une masse considérable de données non expurgées subtilisées lors de l’attaque informatique des Guardians of Peace de novembre dernier contre les studios de Sony Pictures.

Si le gouvernement américain avait attribué la paternité de l’attaque au régime nord-coréen, nombre d’experts doutent encore de ce coupable tout désigné.

En février dernier, Amy Pascal, la boss de Sony Pictures, avait été contrainte à la démission après la publication de mails internes à caractère raciste envers Barack Obama.

A l’époque, l’ensemble de ces données s’étaient retrouvées en ligne, mais rendues très difficiles d’accès pour l’internaute lambda. Données personnelles d’employés de Sony Pictures, documents administratifs et confidentiels de l’entreprise, bilans financiers avaient ainsi leaké sur la toile avec cinq films non sortis.

Les GoP exigeaient alors l’annulation du film The Interview mettant en scène le leader nord-coréen Kim Jung-un. Ces données avaient été retirées peu de temps après, empêchant journalistes, public et curieux de les étudier plus en avant. Aujourd’hui, Wikileaks les publie accompagnés d’un outil de recherche permettant de les parcourir beaucoup plus aisément, par mots-clés ou nom.

Sony Pictures a vivement réagi en condamnant cette republication estimant que Wilileaks perpétue la sape effectuée par les hackers.
La cyberattaque « était un acte criminel malveillant et nous condamnons fermement l’indexation par Wikileaks d’informations volées sur des employés et d’autres informations privées. »

Le site, terre d’asile des lanceurs d’alerte, se justifie dans un communiqué en expliquant que ces données relèvent du « domaine public » :

« Ces archives montrent les rouages d’une multinationale influente. C’est digne d’intérêt, et au centre d’un conflit géopolitique. Cela appartient au domaine public et WikiLeaks s’assurera qu’il le reste », a ainsi assuré Julian Assange.

Pour Wikileaks, « certaines histoires sont sorties à l’époque, mais il n’était pas possible de faire des recherches dans les archives originales et elles ont été retirées avant que le public et les journalistes puissent gratter la surface ».

Quel intérêt de publier des documents confidentiels ou mails, non expurgés, entre employés de Sony Pictures ? Wikileaks estime qu’avec ces documents, l’envers du décor, qui recèle forcément des secrets inavouables, est désormais mis en lumière : « Maintenant publiées dans un format où l’on peut faire des recherches, les archives Sony offrent un aperçu rare des rouages d’une grande entreprise multinationale secrète ».

Lobbying, connexions avec le parti démocrate et liens étroits avec la Maison-Blanche feraient partie de ces rouages.

« Le travail connu de Sony est de produire des divertissements. Mais les archives Sony montrent qu’en coulisse, c’est une société influente, ayant des liens avec la Maison-Blanche (il y a presque 100 adresses e-mail du gouvernement américain dans ces archives), avec une capacité d’influer sur les lois et les politiques, et avec des liens avec le complexe militaro-industriel américain », explique ainsi Wikileaks.

On peut en effet découvrir que le PDG Michael Lynton, dîne avec le président Obama, que certains employés de Sony Pictures collectent des fonds pour les démocrates, à l’instar du gouverneur de New York Andrew Cuomo.

Cependant, ces pratiques sont-elles illégales ? Non. Aux États-Unis, le lobbying est une pratique légale, institutionnalisée et transparente. La plupart des entreprises US et notamment celles de la Silicon Valley s’y adonnent. Google et Microsoft notamment, tout comme certains de ses dirigeants ont déjà pu dîner avec de hauts responsables de la Maison-Blanche ou le président Barack Obama lui-même. Comcast a pour sa part des liens étroits avec les Républicains, notamment lorsqu’ils se sont retrouvés sur le sujet de la neutralité du net.

Avec ces documents Wiklileaks met plus en lumière une pratique établie qu’elle n’en révèle une secrète et inavouée.

Selon les documents révélés, Hollywood serait derrière la lutte contre le piratage en Australie.

Mais pas que. Comme on pouvait s’en douter pour une entreprise membre de la MPAA (Motion Picture Association of America), Sony exerce un important lobby pour tout ce qui attrait à la politique d’internet, la piraterie ou encore les questions de droits d’auteur. Ainsi, les e-mails font référence à la vendetta menée contre Megaupload et à l’extradition de son fondateur Kim Dotcom. Une révélation que Kim Dotcom s’est empressé de relayer sur Twitter.

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1 commentaire
  1. Rien de bien nouveau, les politiques sont aux ordres des grands groupes, des lobbys et de la finance.
    Les groupes de pression ont toujours existé et cela on l’a bien compris désormais.

Les commentaires sont fermés.

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