Cela n’aura surement pas échappé aux lecteurs du Journal du Geek : une application appelée « Santé » a fait son apparition sur tous les iPhones depuis la sortie de iOS 8. Ce tableau de bord permet de présenter de façon claire toutes les données concernant votre santé et votre forme physique, recueillies par les autres applications et/ou objets connectés de santé. Google n’est pas en reste avec son application « Google Fit », l’équivalent disponible sur les smartphones Android et les montres Android Wear.
Les deux géants américains ne s’y sont pas trompés : le potentiel du marché de la santé mobile (ou « mSanté ») est colossal. Le cabinet research2guidance estime que ce marché pourrait peser pas moins de 19 milliards d’euros en 2017 au niveau mondial. « La synergie entre Apple, Google, les développeurs d’applications mobiles et les constructeurs d’objets connectés est de plus en plus forte. Nous avons mis en place un laboratoire de veille et de recherche pour évaluer les applications mobiles destinées au monde de la santé avec nos partenaires liés à ce secteur afin de produire des solutions innovantes et de qualité, capables de satisfaire la demande » confirme Chadi Abou Karam, directeur de Qualia Systèmes. En 2012, la mSanté représentait déjà près d’1 milliard d’euros avec plus de 97 000 applications mobiles recensées et 300 000 téléchargements payants effectués chaque jour.
Voici 5 exemples de dispositif de mSanté
Les applications mobiles et les objets connectés au service de la santé et du bien être deviennent incontournables. Voici quelques exemples des innovations les plus remarquables en la matière à l’heure actuelle :
Lumo Back (de Lumo BodyTech) : Grâce à cette ceinture placée autour de la taille et son capteur intégré, l’utilisateur est averti par une vibration lorsque la position de son dos est mauvaise. De plus, il peut suivre le nombre de pas, le temps passé debout et assis ou encore les positions qu’il adopte la nuit en temps réel sur son smartphone.
UP24 (de Jawbone): Ce bracelet souple et sans attache permet de mesurer le nombre de pas dans la journée et d’effectuer un suivi du sommeil la nuit. Connecté en permanence au smartphone via Bluetooth, ce petit objet qui fonctionne même sous la douche, le bracelet étant résistant à l’eau, sait se faire oublier.
Sensoria Fitness (de Sensoria): Si vous pratiquez la course à pied, vous savez que les points d’appui sont très importants pour développer une foulée plus performante et moins fatigante. En plus du nombre de calories brulées et de la vitesse de course, ces chaussettes connectées proposent une « heat map » représentant la répartition du poids du corps lors des foulées, afin d’analyser et de parfaire sa posture de course.
My Baby’s Beat (de Matis LTD) : Cette application mobile permet de surveiller le rythme cardiaque d’un bébé dans le ventre de sa mère en utilisant uniquement le micro du smartphone et des écouteurs classiques. De quoi rassurer tous les futurs parents qui pourront même partager sur Facebook les battements de cœur du bébé avec leurs amis.
Sleep Cycle (de Northcube) : L’application Sleep Cycle promet des réveils faciles au moment le plus propice, c’est-à-dire à la fin d’un cycle, lors de la phase de micro-réveil. En pratique, votre sommeil est analysé en fonction de vos mouvements. Il suffit donc que le smartphone soit en contact avec votre matelas et l’accéléromètre se chargera du reste.
Quid des données personnelles ?
Montres, balances, tensiomètres et même tee-shirts connectés, couplés avec les applications mobiles, sont autant de systèmes de capture de nos données personnelles. Cette numérisation de notre propre corps et de ce que nous en faisons est désignée par l’expression « quantified self », soit l’auto-mesure de soi. Or le business model des sociétés de la mSanté, au delà de la vente d’objets connectés, repose souvent sur la monétisation des données personnelles. Ces pratiques soulèvent des questions délicates sur le plan juridique. Aujourd’hui, la collecte et l’usage des données par les professionnels de santé sont soumis à un cadre strict en France. Mais tel n’est pas le cas des données relevant du « quantified self » : il n’existe pas de régulation… mais une réflexion est en cours au niveau européen. La Commission Nationale Informatique et Libertés (Cnil), dans son deuxième Cahier Innovation et Prospective intitulé « Le corps, nouvel objet connecté », publié en Mai 2014, se penche notamment sur les cas de la Corée du Sud et des Etats-Unis.
Ces deux pays distinguent les données personnelles de santé selon qu’elles émanent de professionnels de santé ou qu’elles relèvent du bien-être personnel. Dans ce dernier cas, qui concerne les applications d’auto-suivi du sommeil, de la nutrition ou du diabète notamment, la législation est moins contraignante et les dispositifs ne nécessitent pas l’aval de l’autorité de régulation de la santé. En ce qui concerne la législation européenne, la Cnil propose quelques pistes de réflexion. Il est à l’heure actuelle très difficile de faire la distinction entre les types de données concernées, et la protection des utilisateurs vis à vis de la divulgation de ces informations sensibles est un enjeu essentiel. Toutefois, les professionnels concernés ne peuvent que souhaiter une réglementation assez souple, qui ne briderait pas complètement ce marché prometteur. Entre ces deux tendances qui peuvent paraître antagonistes, l’objectif commun doit rester celui des bénéfices en termes de santé publique.
Les utilisateurs plus enthousiastes que les praticiens
Le grand public, en ce qui le concerne, semble prêt à faire confiance aux objets connectés et aux applications mobiles quand il s’agit de leur santé. Selon une étude menée par le cabinet de conseil international PWC en 2013 auprès de 1 000 patients et 433 médecins, 48% des patients souffrant de maladies chroniques pensent que la santé mobile est capable d’améliorer leur état de santé et la qualité des soins. En revanche, l’avis est beaucoup plus mitigé du côté des praticiens. Toujours selon la même étude, même si 27% des médecins conseillent à leurs patients l’usage d’applications mobile de santé pour leur suivi médical, 42% restent sceptiques. Ces professionnels s’inquiètent notamment du trop grand sentiment d’indépendance que procurent ces applications à leurs patients. Les bénéfices de la santé mobile pourraient pourtant être très importants. PWC estime que la généralisation des application de mSanté permettrait d’économiser 99 milliards d’euros sur le montant total des dépenses de santé en 2017 dans l’Union Européenne.
Les dernières innovations découvertes au CES
La dernière édition du CES (Consumer Electronics Show) fut riche en innovations liées à la santé connectée. Le VigiPen par exemple, est une seringue connectée destinée aux diabétiques fabriquée par la société Vigilant. Il mesure le taux d’insuline de l’utilisateur et la quantité d’insuline injectée et transmet les données directement au smartphone qui devient alors un véritable carnet de bord à présenter à son médecin. Nous avons aussi découvert Belty, conçue par emiota, une ceinture intelligente qui compte vos pas et mesure votre tour de ventre. L’application mobile dédiée vous conseillera sur le niveau d’activités optimal. En plus, elle détecte votre position et s’auto-ajuste selon que vous soyez debout ou assis. Enfin, imedicup de Medissimo est un dispositif d’aide à la prise de médicaments pour les malvoyants. Grâce à un pilulier disposant de QR codes et une application mobile paramétrée pour les besoins de l’utilisateur, l’imedicup et son dispositif de reconnaissance optique indique la bonne case à l’utilisateur en vibrant afin qu’il prenne les bons médicaments.
L’Apple Watch, dont la sortie est prévue pour le mois d’Avril, promet également de prendre soin de notre santé. Qui sait ce que nous a réservé la marque à la pomme ?
Article écrit par Bertrand Debeuf, Ingénieur d’Affaires chez Qualia Systèmes.
Qualia Systèmes est une société experte dans le développement d’applications mobiles sur smartphones et tablettes (iOS, Android et Windows Phone).
Qualia a remporté le Trophée 2015 de l’application mobile de santé destinée aux professionnels de santé pour son application Musculoskeletal Ultrasound.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Est-il normal que des sociétés monnaient nos données personnelles, de santé qui plus est, sans que cela nous rapporte en retour ?
Si on a l’esprit très ouvert on conçoit qu’elles monétisent des informations nous concernant quant à l’usage que nous faisons de l’internet afin de permettre la gratuité de la toile.
Mais depuis un certains temps ces sociétés vont de plus en plus loin dans notre surveillance qui devient permanente, et elles vont beaucoup trop loin dans l’utilisation de nos données strictement personnelles.
Le drame c’est que généralement les gens ne perçoivent pas le danger d’une telle intrusion dans nos vies privées parce qu’elles considèrent qu’elles n’ont rien à se reprocher ou à cacher.
Et du coup cela devient peu à peu normal, les autorités réfléchissent à un cadre acceptable alors qu’elles devraient s’y opposer catégoriquement. La chose est en train de se banaliser, ce qui signifie que bientôt on ne pourra plus s’y opposer.
On peut même envisager que dans quelque temps on pourra être poursuivi si on essaie de cacher nos informations.
Déjà les états s’opposent au chiffrage des données par les opérateurs au nom de la sécurité.
Les grosses entreprises qui exploitent nos données travaillent à faire de l’argent, mais en retour elles n’envisage pas de rémunérer leurs “cibles” pour l’usage qu’elles font de leurs données personnelles dont elles seules en tirent les bénéfices.
C’est totalement anormal et ceux qui disent n’avoir rien à cacher devraient y réfléchir un peu plus, ils sont exploités, monnayés contre leur gré (même s’ils n’y sont en apparence pas opposés) sans en obtenir un profit en retour.
Le libéralisme ne marche que dans un sens.
Le seul moyen de garantir que vos données soit en lieu sûre c’est de les avoir sur votre propre cloud (privé) ou qu’elle soient stockées dans le pays qui a la législation la plus stricte en matière de vie privée soit la Suisse. Swisscom qui au départ était l’opérateur historique de téléphonie en Suisse et au Lichtenstein a bien compris tout l’intérêt et est déjà présent dans ce secteur. https://www.swisscom.ch/fr/business/health.html
@mpolo La contrepartie offert à l’utilisateur est bien de pouvoir utiliser le service proposé.
Si le service ne te sert pas et n’est pas utile pour toi tu ne l’utilise pas
Si le service est utile pour toi alors tu le paye, abonnement / collecte de données
Si le mode de payement ne te satisfait pas tu change de service.
Et si après ça tu n’es toujours pas d’accord tu vas vivre à Cuba 😉
@pokkke après trois ans de mise en service les fournisseurs faisaient plus la mise à jour pour ton système c’est ça ? T’es parents doivent être deg…