Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen depuis août 2010 dans le cadre d’une affaire de viol et d’agression sexuelle ayant eu lieu en Suède, Julian Assange avait trouvé refuge à l’ambassade d’Equateur à Londres en juin 2012 craignant une arrestation puis son extradition vers la Suède.
Depuis lors, il vit reclus au sein de l’ambassade, les autorités britanniques guettant le moindre faux pas qui le conduirait hors des murs de sa prison dorée et serait synonyme d’arrestation, puis d’extradition. La Grande Bretagne n’ayant jamais caché le dessein qu’elle réserve à son hôte encombrant s’il s’aventurait à pointer le nez dehors.
Une extradition qui pourrait en amener une autre, réclamée par les États-Unis depuis la divulgation par Wikileaks de quelques 250 000 câbles diplomatiques et 500 000 rapports militaires sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan.
Vendredi 13 mars, le parquet suédois a demandé l’autorisation du fondateur de Wikileaks afin qu’il soit interrogé au sein de l’ambassade. Ce qu’il a accepté par la voix de son avocat suédois, maitre Per Samuelsson. Julian Assange s’est même dit « heureux » que cette demande ait enfin été faite. « C’est quelque chose que nous réclamions depuis quatre ans. En même temps, il est agacé que cela ait pris autant de temps au parquet de franchir ce pas », a assuré son avocat. Pour lui, c’est une avancée significative vers la démonstration de son innocence.
La justice suédoise a également demandé qu’il soit soumis à un prélèvement d’ADN mais son avocat n’a pas communiqué sur son acceptation ou non, d’autant qu’il assure « qu’ils l’ont déjà ». Néanmoins, la procureure admet qu’il « y a une incertitude quant à ce que cela pourrait amener ».
Un dénouement qui s’est fait à contre cœur puisque « plusieurs des faits qui lui sont reprochés seront prescrits en août 2015, à savoir dans moins de six mois, explique la procureure Marianne Ny. Maintenant le temps commence à manquer, et je dois par conséquent accepter une perte de qualité de l’enquête ».
En effet, celle-ci considère qu’un « interrogatoire à domicile » ne réunit pas toutes les conditions nécessaires. Elle estime que « la qualité de cette audition serait lacunaire et qu’il faut qu’il soit présent en Suède en vue d’un éventuel procès ».
Pour l’avocate de la partie civile, « Assange ne s’est pas rendu disponible pour être entendu en Suède […]. C’est pour cela qu’il est nécessaire de changer d’avis sur le lieu de l’audition ».
Si la justice doit encore attendre l’aval de la Grande Bretagne et de l’Équateur, il fait peu de doute quant à la réponse de ce dernier. Le ministre des affaires étrangères équatorien, qui lui avait rendu visite en août, s’est déclaré satisfait.
El lunes Assange cumplirá 1000 días en nuestra embajada en Londres. Desde el 1er. día ofrecimos que le tomen declaraciones y no lo hicieron
— Ricardo Patiño Aroca (@RicardoPatinoEC) 13 Mars 2015
« Lundi, Assange aura passé mille jours dans notre ambassade de Londres. Depuis le premier jour, nous proposons qu’ils viennent prendre sa déclaration, ils ne l’ont jamais fait ».
Il n’en reste pas moins critique sur le temps et l’argent perdu :
Si se hubiera aceptado ofrecimiento de Ecuador de tomar declaraciones hace 1000 días, se habría ahorrado mucho dinero y molestias a todos
— Ricardo Patiño Aroca (@RicardoPatinoEC) 13 Mars 2015
« Si [la justice] avait accepté l’offre de l’Équateur il y a 1000 jours, beaucoup d’argent et d’inconvénients aurait été évité à tous. »
Un autre illustre soutien du fondateur de Wikileaks a salué la nouvelle
I love Destiny @Bungie
I respect Julian @Wikileaks
Both were victorious today.
Congratulations!
— Kim Dotcom (@KimDotcom) 13 Mars 2015
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Il est juste lamentable que la justice suédoise n’ait pas fait ce compromis plus tôt. Ca ne réunit peut-être pas tous les critères d’un jugement, mais en même temps ils savent bien que cette comparution l’amènerait immédiatement à une extradition. La sécurité de l’accusé n’est donc pas respectée.
C’est un justicier ou un criminel ?
Je vais poser mon coup de gueule, mais une publicité vidéo en plein milieu de l’article qui se déclenche auto, ça me donne envie de réactiver mon bloqueur de pub :/
Évitons toute naïveté : ce “judiciaire” cherche surtout à sauver la face , vu la menace de prescription !… Tout le reste n’est que mascarade : rien ne prouve que Julien Assange pourra quitter ensuite l’ambassade pour prendre un vol vers l’Equateur : une équipe “spéciale” le guette toujours et à la moindre imprudence, ce sera la petite piqûre à la base du cou et le transfert dans un Hercule C-130 qui stationne patiemment sur une piste réservée de l’aéroport d’Heathrow , qui emmènera le colis jusqu’à une des bases US de Grande-Bretagne et , probablement ensuite, un jet “spécial” de la CIA qui l’acheminera au centre spécial de détention et d’interrogatoire ( Guantánamo ou autre prison “spéciale”, en Pologne par exemple !…) Entre-temps, Assange aura connu ses premiers passages à tabac !…