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[Davos] “Nous sommes à l’aube d’une ère de Maccarthysme génétique”

Invité à s’exprimer sur l’avenir de la sphère privée telle que nous la connaissions, les groupes de professeurs d’Harvard ont établi ce terrible constat : la…

Invité à s’exprimer sur l’avenir de la sphère privée telle que nous la connaissions, les groupes de professeurs d’Harvard ont établi ce terrible constat : la sphère privée c’est déjà fini ! Le prochain palier ? Nos données génétiques personnelles.

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« La sphère privée telle que nous la connaissions ne peut plus exister, la façon dont nous envisagions avant la sphère privée, c’est fini », estime Margo Seltzer professeur de science informatique à l’université d’Harvard.

Et de détailler avec un groupe de professeur d’Harvard, à quoi pourrait ressembler cette “contre-utopie” : des robots moustiques qui volent autour de vous et prélèvent un peu de votre ADN ou un grands magasins qui connaissent parfaitement vos habitudes d’achats ou même détectent si vous êtes enceinte avant même que vous ayez informé qui que ce soit.
Effrayant ? « Bienvenue dans ce monde, nous y sommes déjà », a affirmé Margo Seltzer.

Elle imagine donc aisément que ces robots prélèvent notre ADN à des fins d’analyse pour des gouvernements ou même des compagnies d’assurance. Envisagez une évaluation des risques depuis votre profil génétique. Vous avez un profil sain ? Bienvenu voici votre police d’assurance. Un profil à risques ? Voici le montant quadruplé de vos indemnités. Le trait est grossi mais est-il pourtant inenvisageable ?

A partir du constat que “Nous vivons déjà dans un état de surveillance », les violations de la vie privée se feront de manière “de plus en plus pernicieuse” augure-t-elle.
Sophia Roosth, professeur-adjoint au Département d’Histoire des Sciences à Harvard, va même plus loin. Elle est convaincue que des agents du renseignement ont d’ores et déjà été missionnés pour « collecter des informations génétiques concernant les leaders afin de savoir s’ils sont susceptibles de contracter telle ou telle maladie, ou quelle est leur espérance de vie », rapporte encore l’AFP.

Plus besoin de programme, donnez-nous votre dossier médical, nous jugerons si vous êtes apte à gouverner ! “Nous sommes à l’aube d’une ère de Maccarthysme génétique” ajoute-t-elle.
Concernant spécifiquement la génétique, pas de fatalisme, c’est « inévitable » que nos données génétiques entrent progressivement dans le domaine public pour un professeur d’Harvard.

Mais si cette perspective n’a certainement pas que des bons côtés, l’ensemble du corps professoral d’Harvard réuni à Davos juge l’avancée plus positive que négative, comme Margo Seltzer pour qui, “Grosso modo, la technologie a fait plus de bien que de mal“. Ajoutant, “La technologie est là, c’est à nous de décider comment nous en servir ». Afin d’illustrer son propos elle applique ce que la science et la technologie pourrait apporter aux régions sinistrées par les épidémies, comme récemment avec Ebola : “De la même façon que nous pouvons envoyer de petits drones pour espionner les gens, nous pouvons envoyer les mêmes appareils dans les régions touchées par Ebola et supprimer les germes“.

Devons-nous donc faire une croix définitive sur notre sphère privée, déjà dépassée ? L’AFP relaie les déclarations d’un jeune entrepreneur, Anthony Goldblum, pour qui « la génération Google » est beaucoup moins « regardante » sur ces questions-là. Quant à lui, il « considère [sa] sphère privée en fonction de ce qui [lui] convient » et poursuit en affirmant que «  la sphère privée n’est pas quelque chose qui [l]‘inquiète ».
Pas regardante car souvent très mal informée… mais passons.

« De toute façon, les gens se comportent souvent mieux lorsqu’ils savent qu’ils sont peut-être observés ».

Avez-vous lu ça dans 1984 monsieur Goldblum ?

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12 commentaires
  1. moi je pense qu’ils était à la bourre pour leur conférence et que il y avait “bienvenue à gattaca” dans la vidéo-tech de leur avion.

  2. “votre dossier médicale”-> médical

    Pour le coup les gens jugés à travers leur génome (népotisme 2.0 ?) auront beau se débattre, il n’y aura pas grand chose à faire pour leur cas si un algorithme décide de leur destin pour eux. Bienvenue à Gattaca.
    Monsieur Goldblum porte un nom intéressant ; peut-être ses arrières grands-parents ou leurs cousins ont-ils déjà expérimenté une forme de sélection génétique et de surveillance permanente. Moi ça me fait réfléchier (je m’autorise le néologisme) de voir à quel point les humains négligent les leçons de l’histoire ; encore plus si y a de la thune à se faire, ce qui apparemment est l’argument ultime derrière leur raisonnement.

    Ces brillants abrutis élevés à croire que la technologie résout les problèmes des sociétés humaines (Goldblum est juste parfait dans le genre) sont à leur place avec les banquiers de Davos. Tout pour le bénef. Et des drones en Afrique pour combattre Ebola ? et pourquoi pas des abeilles électroniques… https://www.journaldugeek.com/2014/08/11/robobees-robots-remplacer-abeilles/

    Ces illuminés nous ramèneront à l’âge de pierre, espérons que ce soit avant que leurs rêves ne transforment nos vies en enfer.

  3. “Pas regardante car souvent très mal informée… mais passons.” merci de le souligner. Car si les jeunes de 14 ans servait de référence, ça se saurait. Les impacts de ce genre de vision arrivent souvent bien plus tard.
    Le problème actuel est que la technologie actuelle devient tellement complexe que ses concepts échapent à la plupart des personnes qui du coup s’en désintéressent. Alors que si on ramène ça a des choses plus “concrètes”, ils réagiraient sûrment différement : certains systèmes correspondent ni plus ni moins à ouvrir votre courrier postale pour lire tout ce que vous échanger.

    Merci Elodie pour cette article

  4. Il suffit de ne pas donner de bonne information voir de ne pas en donner du tout et on est tranquille seul ceux qui s’expose seront exposer, temps que cela reste ainsi ça me conviens.

  5. « La technologie est là, c’est à nous de décider comment nous en servir »

    C’est la phrase bateau qu’on nous rabâche souvent. Le problème c’est le “nous”, comment nous en servir, NON, comment certains ont l’intention de s’en servir, contre notre volonté.

    Et si on n’est pas d’accord, une petite loi bien sentie nous obligera à plier.

  6. le problème ne se trouve pas dans la technologie mais dans notre système actuel ou tout est une question de gain, d’argent et de pouvoir peut importe les nouvelles technologies qui vont sortir tant qu’elles sont utilisées principalement a des fins financière elles serons toujours mal utilisées au dépend des consommateurs se qui est regrettable c’est que dans la plupart des cas les consommateurs ne se rends compte des méfait que bien trop tard

  7. Euh…Ouai,c’est flippant,mais ça arrivera quand ? 1984 , exposait déjà cela ,déjà la dystopie autour de la surveillance technologique d’un gouvernement trop “conservateur”.Pourtant nous voilà en 2015 , où nos seules surveillances sont celle de nos achats , de comment on dépense t’on notre argent , nous ne sommes pas jugés , ni surveillé (paradoxalement) par une I.A mais par un simple algorithme débile , qui nous pousse à la consommation. Le problème n’est pas là , nous consommons depuis près de 3000 ans , grâce aux échanges et autres valeurs monétaire , le problème c’est l’éclat de la bulle privée. Que fait Google de nos données personnelles ? Facebook les revends t’elle ? La NSA surveille le monde pour vraiment lutter contre le terrorisme ? Bonnes questions. La surveillance sera vraiment gênante au moment où nous seront jugé dessus,et la surveillance génétique ‘y échappe pas.Juger quelqu’un sur son code , donné à la naissance par le pur Hasard , ou pour d’autres Dieu , ce n’est pas si éloigné que ça de l’idée National-Socialiste (Godwin Point !) Arienne , juger une personne sur son apparence physique. Si l’on décide du destin d’un Humain à la naissance , quel est l’intérêt de la Vie ? L’Homme ne serait alors plus qu’un tas de viande privé de toute envie personnelle. ça pue quand même cet histoire , qui n’est pour l’instant qu’une histoire, ça fait plusieurs dizaines d’années que l’on en parle , que l’on y pense et pourtant ?

  8. Le jdg retrouve un peu ses couleurs nerd avec cet article.

    Merci mademoiselle.

    @booker: de part sa définition même, le point godwin n’a pas lieu d’être lorsque la discussion est d’ordre idéologique, ça marche sur un débat genre ati/nvidia, pas ici!
    De plus il est facile de le contourner, remplace le par inquisition(ou génocide arménien) ou je ne sais quelle atrocité de l’histoire humaine et ça marche pareil!
    Non seulement cette règle est empirique mais elle est surtout débile 😉

  9. La question n’est pas l’envahissement de nos vies par des objets connectés mais le contrôle des données qu’ils produisent. Ceux qui disposent des données sont les maîtres du jeux.
    A nous de savoir si ces données sont à nous seuls et si nous devons avoir les contrôle de ce que nous diffusons et à qui, si nous exploitons seuls nos données ou à l’inverse si nous sommes des veaux de laboratoires, mesurés, orientés et exploités par quelques firmes mondiales. Les firmes existent déjà, elles offrent la facilité et une apparente gratuité.
    Résister à la tentation, se former et s’informatiser est une voie bien plus difficile et solitaire. Vouée à la solitude à minima, voire à l’exclusion.
    Éduquer pour que cela change est probablement la seule voie pour en sortir réellement … le nombre est le seul facteur qui puisse l’emporter sur la détermination d’une firme internationale et de façon pacifique et respectueuse des lois en plus.
    Non, la vie privée n’est pas finie. Elle change avec de nouveaux services, trop nouveaux pour que nous soyons tous et chacun informé et acteur de notre vie privée sur ce nouvel angle.
    Ce n’est pas fini, la première manche est pour les firmes et c’est normal, il faut juste comprendre que la seconde commence avec l’information puis l’éducation de l’ensemble de la population.

Les commentaires sont fermés.

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