On le sait, Facebook retire 90% de son chiffre d’affaires des annonceurs. Ces mêmes annonceurs à qui Facebook vend l’ensemble des données de ses membres afin qu’ils puissent vous proposer des publicités ciblées en fonction de vos affinités constatées sur le réseau, grâce aux “J’aime”, et désormais en dehors.
Une récente étude publiée dans la revue de l’Académie Nationale des Sciences (NAS, National Academy of Sciences), le Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS) tendrait à démontrer que l’ensemble des “like” distribués sur la plateforme permet à un ordinateur de mieux définir une personnalité ou des traits de caractère qu’une mère ou un ami.
Pour cette étude, 86 220 volontaires ont répondu à un questionnaire de personnalité et donné l’accès à leurs « J’aime ». Il en ressort un score sur 5 grands traits de caractère qui vont de l’ouverture d’esprit à la conscience en passant par l’impulsivité.
Comme l’explique les chercheurs de l’Université de Cambridge, en Grande-Bretagne, et de Stanford, en Californie, à l’origine de l’enquête, un algorithme s’est révélé plus doué pour déterminer la personnalité d’un volontaire qu’un collègue de travail. Seul(e) le ou la conjointe pourrait rivaliser avec.
Une prouesse réalisable en analysant 10 “like” seulement quand un utilisateur moyen en compte environ 227 sur Facebook. Pour les chercheurs, ces likes sont donc la clé de notre personnalité. En effet, avec seulement 70 “like », l’ordinateur pourrait se révéler plus doué qu’un ami ou colocataire, avec 150 “like” qu’un membre de la famille et avec 300 “like” plus pertinent qu’un conjoint.
Les chercheurs ont comparé les profils générés par le programme informatique avec ceux des proches, les ordinateurs se révèlent plus précis pour déterminer une personnalité.
“Dans l’avenir, les ordinateurs seront capables de déterminer nos traits psychologiques et de réagir en fonction, ce qui devrait ouvrir la voie à l’émergence de machines dotées d’intelligence socio-émotionnelle”, selon Wu Youyou, l’une des auteurs de l’étude et chercheuse du centre de psychométrie de l’Université de Cambridge.
“Dans ce contexte, les interactions homme-machines dépeintes dans des films de science-fiction, comme « Her », semblent être à notre portée“.
Bonne nouvelle ?
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Bonne nouvelle ? J’ai du mal à être optimiste, tant on redouble d’efforts et de moyens dans le seul but de nous vendre toujours plus de truc dont on n’a pas besoin.
En dehors de l’aspect commercial, quelle est l’utilité pour la société de tous ces profilages ?…
Mes amis connaissent:
– mon vrai nom
– ma vrai date de naissance
– mon véritable e-mail, pas un e-mail poubelle
– mon vrai visage
@Tofe
Te faire croire que ce n’est pas du commerce….
@Tofe Aucun, mais le but d’une entreprise et de faire du benef.
@eric: Connaissent-ils tes films préférés.
– Comment te rendre triste ou heureux.
– Ce qui te fait vibrer.
Et pleins d’autre.
Cette étude part du principe que nos goûts sont linéaires donc ça me parait un peu bancale non ? Ca ne permet pas de définir de façon certaine les prochains likes.
@maxxy
Je ne donne pas mes gouts sur FB (music et film) et je like pour ainsi dire jamais.
@BaaLfr
oui, c’est exactement comme les recherches google !
On te restreint. Pour un gars qui s’intéresse à des choses qui peuvent être complètement opposées, c’est complètement foireux.
Toutes ces intelligence artificielle sont réductrices et médiocre au final.
Les études disent tout et n’importe quoi, en l’occurence celle-ci est de la bonne pub pour facebook qui pourra se targuer auprès des annonceurs qu’ils vendent des profils justes !
business is business
Intéressant travail !
Et bravo @Elodie, il est si rare de voir une publication scientifique correctement citée dans les médias, et en particulier dans les médias high tech.
A noter quand même la remarque dans la discussion de la publi :
“Automated, accurate, and cheap personality assessment tools could affect society in many ways: marketing messages could be tailored to users’ personalities; recruiters could
better match candidates with jobs based on their personality; products and services could adjust their behavior to best match their users’ characters and changing moods; and sci-
entists could collect personality data without burdening participants with lengthy questionnaires.”
Bientôt vous n’aurez pas d’entretien d’embauche car vos profils sur les réseaux sociaux ont montré que votre personnalité ne matchera pas le job… Qui a parlé de possibilités de dérives ?
“Furthermore, in the future, people might abandon their own psychological judgments and rely on computers when making important life decisions, such as choosing activities, career paths, or even romantic partners. It is possible that such data-driven decisions will improve people’s lives.”
Sympa, la déshumanisation des choix… Mais bon, si ça permet de faire moins d’erreurs… Qui suis-je pour commenter ?
“However, knowledge of people’s personalities can also be used to manipulate and influence them (28). Understandably, people might distrust or reject digital technologies after realizing that their government, internet provider, web browser, online social network, or search engine can infer their personal characteristics more accurately than their closest family members. We hope that consumers, technology developers, and policy-makers will tackle those challenges by supporting privacy-protecting laws and technologies, and giving the users full control over their digital footprints.”
J’espère aussi !
Par ailleurs, les coefficients de corrélation sont quand même relativement faibles. Ca ne cerne pas parfaitement la personnalité !
Le conjoint est à r=0.58, quand le meilleur résultat des algo, pour ceux qui ont >500 likes est à r=0.66.
A noter qu’un jugement rendu par deux amis ensemble (la moyenne de leurs notes) surpasse l’avis du conjoint (r=0.62).
C’est dingue qu’un conjoint ne puisse pas noter la personne avec qui il vit de manière plus réaliste… Où alors y a t il une limitation sur la façon de noter la personnalité (la notation de l’individu est fait via un test de 100 questions, quand la notation de l’individu par un externe [ami/conjoint/collegue/etc] n’est fait que sur un questionnaire de 10 questions) ?
Les auteurs le pointent bien dans la discussion, ce qui est agréable.
(Une perle : “participants with high extraversion tend to like partying, Snookie
(reality show star), or dancing”. Putain je veux pas que ce test me considère extraverti, il ne faudrait qu’un pas ensuite pour que des publicitaires me proposent des shows avec Snookie !)
Sinon, fait amusant, via les likes et donc les traits de personnalité, l’algo a été plutôt bon pour prédire des données externes comme “usage de drogues/alcool/tabac”, “activité sur facebook (amis, nombre de statuts, …)”, “opinion politique”, “études poursuivies”, “propension au bénévolat/conformité/hédonisme”, etc. En tout cas meilleur que les avis des amis et dans certains cas, meilleur que l’avis que les gens avaient de soi même.
De toutes façons ce n est pour autant que l on est obligé d acheter ce qu une pub nous presente.Je serais bien incapable de me souvenir d une pub fb et je ne sors pas non plus ma cb de manière inconsciente..je sais vraiment pas comment ils arrivent a mesurer un effet réel.
@Tetu : Ce n’est pas une pub’ pour facebook, c’est juste qu’ils sont passés par Facebook pour avoir un échantillon d’assez grande taille + des données énormes sur les “likes”.
@eric : Non car l’algo peut prédire tes traits de personnalité… Dont l’envie de vouloir aller en dehors de ta zone de confort et découvrir de nouvelles choses.
C’est justement là où il est très fort. Prédire des traits de personnalité “purs”.
On peut justement imaginer quelque chose qui va te proposer par moments des choses complètement nouvelles pour toi, car il t’a cerné comme quelqu’un qui aimait la nouveauté.
@Tofe : Intérêt commercial, évidemment. Mais également intérêt en psychologie (se passer de questionnaires longs et rébarbatifs pour avoir directement une idée de la personnalité de quelqu’un). Intérêt pour t’aider à faire des choix : tu as une personnalité qui est telle que l’algo te conseille de suivre telles études. Et ça, je trouve ça très puissant quand on voit le taux d’échecs et de réorientation dans les premières années d’université en France. On peut imaginer d’autres intérêts plus borderline : Propension à faire usage de drogues ou à être déprimé => proposition d’aide et de guidage par des organismes spécialisés.
Et il y a probablement plein de choses utiles qui pourraient en découdre que je n’imagine pas… Mais malheureusement l’aspect commercial dominera, bien évidemment.
Moui c’est mignon, mais les limites des tests de personnalités eux-mêmes sont admises. La faible capacité d’un conjoint à évaluer l’autre (r=0.56 -> mauvais) relève à mon humble avis plutôt de l’imprécision des tests et questionnaires. Le fait que l’algo fasse mieux tient à ce qu’il utilise une plus grande base de données (plus grande que 10 questions).
Ce sont là des aspects dont un marketeux se fout, maintenant si vous pensez qu’en 5 notes on peut définir votre personnalité, ben… vous vous gourez…
Au passage, si un RH essaye de vous expliquer lors d’un entretien qu’il a compris votre personnalité à travers un test du style, soit il se fout de vous (-> remise en question de l’honnêteté de l’entreprise), soit il vient de prouver son incompétence (->vu ce que ça augure pour la suite barrez vous avant que ça dégénère).
A partir de quoi on détermine la justesse de l’évaluation ?
Selon moi, on a une personnalité inconsciente (la “vraie” personnalité), entourée d’une personnalité consciente (ce que l’on pense que l’on est), entourée d’june personnalité extérieure (ce que l’on montre que l’on est).
Et évidemment, toutes s’alimentent les unes les autres.
Un exemple pour le plaisir : inconsciement, Harry Potter était un Serpentard, mais consciement il voulait être Gryffondor ; et le fait de vouloir être gryffondor agit probablement sur son côté serpentard… Selon le même principe, Hermione révèle que le choixpeau avait voulu l’envoyer chez Serdaigle — inconscient — mais qu’elle a demandé Gryffondor — conscient — même si extérieurement elle est quand même vachement Serdaigle…
Pour moi, notre entourage et les réseaux sociaux n’ont accès qu’à la couche extérieure. Mais comment définir qui en a la bonne définition ?
De plus, celle là n’est pas très intéressante.
Par exemple, pour les études, il est plus intéressant d’accéder à la couche “inconsciente” : par exemple, quelqu’un peut affirmer au monde que ce qu’il préfère ce sont els hautes études à grande responsabilités, en être lui-même persuadé, alors qu’inconsciement ça n’est du qu’à la pression familiale et qu’il se fera bien plus plaisir dans un job ouvrier ; il faudrait donc le rediriger vers ce job là…
Tout ça pour dire : ils évaluent quoi ? Et par rapport à quoi ?
Sou par foor