Godus, le dernier jeu de Peter Molyneux (Fable, Dungeon Keeper), n’est pas vraiment le jeu qui fait rêver le chaland. En tout cas, il n’a pas fait rêver Fabio qui en a encore l’index tout gonflé tant il a cliqué dans ce jeu.
Prévu sur Windows, Mac, Linux, iOS et Android, le jeu est issu d’une campagne Kickstarter fructueuse qui a rapporté plus de 525 000 dollars à 22cans, le studio fondé par Molyneux après son départ de Microsoft.
Sauf que ce dernier a tiré des leçons de cette histoire. Pour lui, cette méthode de financement serait un danger pour l’évolution d’un projet de jeu, d’après une interview accordée à Techradar.
Ce que j’ai appris, c’est qu’en faisant un Kickstarter et un accès anticipé sur Steam avant d’avoir quelque chose de bien défini et de jouable, vous prenez le gros risque que ça soit dommageable sur la qualité finale du jeu.
Si c’était à refaire, je ne ferais pas le Kickstarter en début de développement. Je le ferais plutôt à la fin ou vers la fin du développement. Je ne dis pas que je ne réutiliserai pas Kickstarter, mais maintenant, je dirais “regardez, nous avons fait la moitié du jeu, nous avons fait une démo, vous pouvez jouer au jeu. Voilà, vous savez à quoi vous attendre, nous allons dans cette direction.”
Alors est-ce en réaction à des retours plus que mitigés de l’early access sur les évaluations Steam et sur le user score de Metacritic ? Godus serait-il parti pour devenir un jeu médiocre ?
Mais non ! Évidemment que non ! Molyneux pense que c’est la faute de Kickstarter qui crée une grosse différence entre les attentes des joueurs et ce que veulent vraiment faire les développeurs.
Je pense que ce qui finit toujours par arriver, et ce qui est arrivé avec Godus, c’est que les gens ont leur idée de ce que le jeu va être à partir de ce que vous avez dit, et que cette idée est souvent bien différente de ce que le jeu finit par être.
Pour Molyneux, c’est la règle du tout ou rien de la plateforme de financement participatif qui est en cause. D’après le designer, il inciterait fortement les développeurs à faire des promesses qu’ils ne peuvent pas tenir.
Il y a un besoin urgent de promettre la lune, car il y a une règle simple : s’il vous manque un centime, vous n’obtenez rien. Évidemment dans ce cas précis la réaction classique, complètement destructive, est “Mon dieu ! Il nous reste dix jours pour réunir 100 000 £ ! Pour l’amour du ciel [NdR : un peu plus vulgaire dans le texte], disons vite n’importe quoi !” Je ne suis pas sûr de retenter l’expérience.
Si Godus, toujours en early access pour le moment, ne rectifie pas le tir, pas sûr que les backers aient très envie de retenter l’expérience non plus.
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